Deux stars issues des années 1980 subissent le traitement documentaire ce printemps : Michael J. Fox et Brooke Shields. Dans les deux cas, le résultat est surprenant et, surtout, concluant.

Réalisé par Davis Guggenheim (An Inconvenient Truth), Still : A Michael J. Fox Movie sort sur Apple TV+ ce vendredi. D’une durée de 90 minutes, le long métrage dépeint l’ascension du comédien, puis, évidemment, son combat contre la maladie de Parkinson.

Réalisé par Lana Wilson (qui a signé Miss Americana, sur Taylor Swift) et découpé en deux épisodes denses d’une heure, Pretty Baby : Brooke Shields a débarqué sur Disney+ en avril, et décrit l’objectification sexuelle que l’actrice a endurée alors qu’elle n’était qu’une enfant, et qu’elle grandissait sous les projecteurs.

Cette minisérie est étonnamment poignante. Étonnamment parce qu’elle dévoile des aspects du parcours de l’ancienne mannequin qu’on était loin de soupçonner, étant donné son allure de reine de beauté. Mais derrière son sourire se cachent de nombreux drames. Au deuxième épisode, elle révèle qu’après avoir fait ses études universitaires à Princeton, un homme (dont elle garde l’identité secrète), avec qui elle croyait avoir une rencontre d’affaires pour discuter d’un projet de long métrage, l’a violée dans une chambre d’hôtel de Los Angeles.

Devant l’objectif, l’icône raconte avoir vécu un épisode de dissociation durant l’agression, un état dans lequel elle s’était plongée quelques années plus tôt lorsqu’elle a dû tourner, à 16 ans, une scène sexuellement explicite dans Endless Love, du réalisateur Franco Zeffirelli. Sans rien divulgâcher, disons qu’elle aurait eu grandement besoin d’un coordonnateur d’intimité.

Bande annonce de Pretty Baby : Brooke Shields

En 2023, quand on observe la manière dont l’image de Brooke Shields a été sexualisée bien avant qu’elle atteigne la majorité, on hallucine. Après les publicités suggestives de Calvin Klein, Blue Lagoon, et Pretty Baby, du cinéaste français Louis Malle, l’adolescente était devenue, dans l’œil du public, une lolita. La série montre comment cette étiquette l’a suivie jusqu’en cour de justice, en 1983, alors qu’elle tentait de stopper la vente de photos d’elle nue, prises lorsqu’elle avait 10 ans.

Les questions qu’elle s’est fait poser par l’avocat de la défense n’ont aucun sens. Par exemple : « Savez-vous ce que “forniquer” veut dire ? »

Doté d’une approche journalistique (ABC News assure la production), Pretty Baby : Brooke Shields aborde également la relation complexe et toxique — mais néanmoins aimante — de l’actrice avec Teri, sa mère alcoolique et gérante.

PHOTO TAYLOR JEWELL, FOURNIE PAR INVISION

Brooke Shields

Cacher sa maladie

Bien qu’il traite de sujets moins délicats, Still : A Michael J. Fox Movie s’avère également captivant, surtout lorsque l’acteur discute de la maladie de Parkinson, maladie neurodégénérative qui l’affecte depuis bientôt 25 ans. Il raconte notamment la première fois qu’il a décelé ses signes, au lendemain d’une virée bien arrosée en Floride, en 1990. Michael J. Fox, alors fin vingtaine et immensément populaire, a remarqué son petit doigt qui tremblotait involontairement…

Quand le verdict est tombé, son monde s’est effondré. « Ce n’est pas censé arriver à quelqu’un comme moi ! », s’est-il exclamé au médecin.

Le comédien a caché son diagnostic à tout le monde (excepté sa famille) pendant sept ans. Pour rendre l’affaire encore plus tragique, on ressort de vieux extraits de Spin City, la sitcom dans laquelle il tenait la vedette, et d’autres archives télé (talk-shows, entrevues…) dans lesquelles on l’aperçoit clairement cacher sa main qui tressaute.

Bande annonce de Still : A Michael J. Fox Movie

Comment va Michael J. Fox aujourd’hui ? La maladie continue sa progression, révèlent ses séances d’exercices supervisées. Il ressent beaucoup de douleur, mais il semble garder le moral.

Beaucoup plus légère, la première partie du documentaire dépeint l’ascension de Michael J. Fox. On nous raconte comment l’acteur a décroché le rôle de Marty McFly dans Back to the Future et, surtout, l’horaire de fou auquel il s’est astreint pendant des mois, parce qu’il tournait au même moment la comédie de situation Family Ties pour NBC. Chaque matin, un chauffeur l’amenait aux studios Paramount pour 9 h 30. Après une journée de travail sur Family Ties, vers 18 h, c’était direction Back to the Future. L’acteur tournait de nuit, quittait le plateau du long métrage au petit matin, et recommençait cette routine après deux, parfois trois heures de sommeil.

Tout comme Pretty Baby : Brooke Shields, Still : A Michael J. Fox Movie démontre que derrière le glamour, il y a des histoires qui méritent d’être racontées.

Pretty Baby : Brooke Shields est offert sur Disney+. Still : A Michael J. Fox Movie atterrit sur Apple TV+ ce vendredi.