Il est rare que les fans de l’Univers cinématographique Marvel (MCU), le grand public et la critique soient d’accord, mais ils sont unanimes par rapport à la première saison de Loki : elle est glorieuse ! Alors que la deuxième s’est amorcée jeudi dernier, La Presse a discuté quelques minutes avec le producteur Kevin Wright, qui est à l’origine des aventures épisodiques du Dieu de la malice.

Encore plus loin… dans le temps

« Le multivers, les lignes du temps, les boucles spatio-temporelles... ces choses peuvent être abracadabrantes, mais maintenant que nous savons que les gens sont accrochés, nous poussons l’audace encore plus loin », indique Kevin Wright. C’est lui qui a d’abord proposé aux studios Marvel de construire une série autour de Loki (Tom Hiddleston) coincé dans les dédales de l’Autorité des variations temporelles (TVA). « Avec les départs de Kate [Herron, la réalisatrice] et [du scénariste] Michael Waldron, j’assure la continuité entre les saisons. Je porte différentes casquettes, mais c’est essentiellement Tom et moi qui avons déterminé le plan et trouvé les bonnes personnes pour le concrétiser », explique le producteur.

PHOTO GARETH GATRELL, FOURNIE PAR MARVEL

Sophia Di Martino reprend le rôle de Sylvie.

Loki et Sylvie

Dans la première saison, Loki a fait la rencontre de Sylvie (Sophia Di Martino), une version féminine de lui d’une autre ligne du temps. Cette « variante », en quête de vengeance contre la TVA depuis des siècles, s’adoucit au contact de Loki, mais pas autant que le petit frère de Thor, qui tombe amoureux d’elle, donc d’un certain point de vue, de lui-même... Ensemble, ils exposent le mensonge de la TVA, en apparence contrôlée par trois gardiens du temps, mais plutôt dirigée par He Who Remains (Jonathan Majors), caché dans l’ombre à la fin des temps. La décision de Sylvie de mettre fin au règne de He Who Remains plonge la TVA dans une gestion de crise des lignes du temps et lui permet de se réfugier en 1982 pour mener une vie tranquille comme employée d’un McDonald’s. « Après ce qu’elle a fait, Sylvie tente de goûter à la vie, d’avoir des amis et un travail. Elle cherche à être en paix à la suite d’une existence passée dans les apocalypses », précise Kevin Wright à propos du point de départ de la saison 2.

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Ke Huy Quan se joint au MCU dans le rôle d’Ouroboros.

La TVA

Pendant ce temps, Loki tente de faire comprendre à ses amis de la TVA, Mobius (Owen Wilson) et Hunter B-15 (Wunmi Mosaku), qu’une guerre se dessine à l’horizon. La mort de He Who Remains a libéré des autres lignes du temps tous ses dangereux variants, telle que vue à la fin d’Ant-Man and the Wasp : Quantumania. Toutefois, la guerre civile au sein de la TVA est un enjeu plus pressant, alors qu’une partie des employés s’acharne à maintenir la ligne du temps sacrée en éliminant ses branches jugées indésirables et l’autre tente de protéger les innombrables vies qui les habitent. Loki lutte également avec un problème ennuyeux : son corps ne cesse de glisser sans avertissement d’un moment dans le temps à un autre. Pour remédier à la situation, Mobius fait appel à Ouroboros, joué par Ke Huy Quan, qui a remporté un Oscar pour son rôle dans Everything Everywhere All at Once. Celui qu’on appelle O. B. est la référence en matière de technologie à la TVA. « On voulait montrer qui est derrière tous les gadgets extraordinaires vus dans la première saison et lui donner un rôle important dans la suite de l’histoire », souligne Kevin Wright.

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Gugu Mbatha-Raw est de retour dans le rôle de Ravonna Renslayer, qui est à la recherche de Victor Timely.

Victor Timely

Jonathan Majors incarne également Victor Timely, un autre variant de He Who Remains et de Kang, l’antagoniste dans Quantumania. Il est un scientifique résidant de Chicago de la fin du XIXsiècle. « Quand Loki dit qu’une guerre est sur le point d’éclater, on s’attend à voir Kang le Conquérant, mais on trouvait amusant de déjouer les attentes en personnifiant la menace par un inventeur un peu ringard, révèle Kevin Wright. On voulait en faire quelqu’un qui peut jouer tous les rôles : un bon, un méchant ou même un allié. »

Notre avis

Loki est un plaisir pour les yeux et les oreilles ! L’esthétique rétrofuturiste de la première saison, qui nous avait totalement charmé, atteint des sommets dans ce deuxième volet. Les directeurs photo Isaac Bauman et Oliver Loncraine prennent la relève d’Autumn Durald Arkapaw, qui avait accompli un travail remarquable. La directrice artistique Kasra Farahani est quant à elle de retour, tout comme Christine Wada aux costumes et Natalie Holt à la musique. La complicité entre Tom Hiddleston, Owen Wilson et Sophia Di Martino est toujours aussi délicieuse, et l’arrivée de Ke Huy Quan ne fait que bonifier l’ensemble. Il y a désormais un malaise à voir Jonathan Majors à l’écran – il est en attente d’un procès pour violence conjugale –, mais force est d’admettre qu’il est très bon.

Cela dit, cette deuxième saison est particulièrement difficile à suivre. Les concepts d’espace-temps et le jargon utilisé pour les expliquer ne sont pas toujours limpides. Les quatre épisodes que nous avons vus, sur six, surestiment un peu notre intérêt envers la TVA. Ses lieux et son fonctionnement ont beau être fascinants, le personnage-titre et ses complices devraient être au cœur de l’histoire. Souhaitons que les deux derniers épisodes leur accordent la place qu’ils méritent.

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