Gérer la décroissance implique de faire des choix, souligne le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Radio-Canada.

« On ne peut demander à tout le monde de faire autant en situation de décroissance qu’en situation de croissance. Des choix devront être faits. Et je n’ai pas entendu ça, mercredi », dit le président du syndicat, Pierre Tousignant.

Mercredi, la société d’État a annoncé qu’elle suspendait dès maintenant la création de nouveaux postes, sauf exception, afin de réduire la pression financière à laquelle elle est soumise. CBC/Radio-Canada est aux prises avec un manque à gagner annuel de 100 millions, attribuable à l’inflation, à la pénurie de main-d’œuvre, aux dépenses plus élevées qu’avant la pandémie de COVID-19 et qu’aux économies demandées par le gouvernement fédéral.

Les employés ont accueilli la nouvelle avec perplexité (« on va voir venir »), mais aussi avec soulagement, note Pierre Tousignant. Il n’a pas question de mises à pied ou de plan de compressions. « Il continue à y avoir des embauches, rappelle M. Tousignant. Pas plus tard que mercredi, des postes de secrétaire de rédaction ont été pourvus à Rimouski. »

« Quant à nous, l’enjeu va se situer à deux niveaux. Le danger réel, c’est que dans une équipe, on crée des conditions de surcharge de travail, dit Pierre Tousignant. L’autre élément, c’est que l’on considère que Radio-Canada doit se questionner sur les choix qu’elle fait. »

Selon le syndicat, la cadence de production s’est accélérée dans la plupart des titres d’emploi au cours des dernières années. C’est le cas pour le personnel administratif, constate Pierre Tousignant, et c’est le cas pour les journalistes et caméramans, particulièrement ceux en région, qui doivent parfois alimenter en même temps la télé, la radio et les réseaux sociaux.

« Le discours que j’ai entendu de la direction, c’est qu’on veut continuer à tout faire et à rejoindre nos auditoires là où ils sont. Je veux bien, mais quels moyens avons-nous pour le faire, et de quelle façon allons-nous le faire ? »