Les viols et les mutilations sont monnaie courante en République démocratique du Congo, pays meurtri par des décennies de guerre. La documentariste Louise Leroux a suivi deux policières québécoises au cœur de la tempête où elles sensibilisent la population aux violences sexuelles et participent à la formation des agents de police.

Le corps des femmes « est un champ de bataille » en République démocratique du Congo (RDC), où le viol a été utilisé comme une arme de guerre et même de génocide. Ce constat est fait dès les premières minutes de Casques bleuEs, documentaire de Louise Leroux qui s’intéresse au rôle de policières québécoises dans la lutte contre les violences sexuelles dans ce pays d’Afrique centrale à la fois pillé et violenté depuis des décennies.

Et ça continue...

Ce conflit apparemment inextricable ne fait plus la manchette depuis longtemps, mais sur le terrain, les horreurs se poursuivent. Pendant le tournage, une fosse commune où étaient enterrées une cinquantaine de personnes – des femmes et des enfants – a été trouvée. Les viols demeurent endémiques tant dans les camps de déplacés que dans les villages de l’est du pays qui fourmillent de miliciens venus de l’Ouganda ou du Rwanda voisins.

Ici, les femmes ne sont pas seulement victimes de la guerre, mais aussi de la pauvreté : il n’est pas rare que la famille d’une femme ou d’une enfant violée demande une compensation financière pour toute réparation.

La corruption et le copinage rendent difficiles l’arrestation et la comparution des bourreaux. Les autorités policières n’ont ni les ressources ni la formation pour protéger les victimes.

Renverser la vapeur

C’est dans ce contexte qu’œuvrent Mélanie Beaulac et Martine Le Royer, deux policières québécoises rattachées à une mission de l’ONU qui a pour but de renverser la vapeur, c’est-à-dire de sensibiliser la population et de former des policiers. Le monde de la diplomatie fonde beaucoup d’espoirs sur ces femmes que la réalisatrice appelle les « Casques bleues » puisqu’elles ont plus de facilité que les hommes à tisser des liens avec leurs semblables issues des communautés locales.

Cela relève de l’évidence : ici aussi, les femmes jouent des rôles cruciaux dans les escouades spécialisées en crimes sexuels. Il est logique qu’il en soit de même en RDC, où les crimes sexuels sont souvent commis par des hommes en uniforme, miliciens ou parfois même membres des forces de l’ordre...

Casque bleuEs raconte des agressions horribles. Et en montre un peu. Le film de Louise Leroux souligne aussi le courage qu’il faut pour se tenir debout au milieu d’une poudrière, quand on peut soi-même devenir la victime du crime qu’on cherche à combattre. Il montre aussi la grande humanité de gens qui, parfois sans autre moyen que leur bonne volonté, tentent de faire ce qui est juste et bon.

Ce lundi, 20 h, à Télé-Québec

Deux suggestions au féminin

Femmes savantes

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

L’autrice et cinéaste Léa Clermont-Dion

La cinéaste et autrice Léa Clermont-Dion est à la barre de Femmes savantes, émission dans laquelle elle s’entretient avec des chercheuses dont les travaux touchent des enjeux actuels. Il sera question de violences obstétricales avec Sylvie Lévesque, du droit en matière d’agressions sexuelles avec Julie Desrosiers, d’intégration des nouveaux arrivants avec Cécile Rousseau, d’accès à l’avortement avec Nesrine Bessaïh et de l’impact des changements climatiques sur les Inuits avec Lisa Qiluqqi Koperqualuk.

Femmes savantes est diffusée sur Savoir Média dès le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes

La révolution grise, une mèche à la fois

IMAGE TIRÉE DU FILM LA RÉVOLUTION GRISE, UNE MÈCHE À LA FOIS

Geneviève Langlois a décidé il y a quelques années d’aller à contre-courant et d’assumer ses cheveux blancs.

S’afficher sans teindre ses cheveux grisonnants n’a rien d’anodin pour une femme dans notre société, qui valorise la jeunesse ou du moins l’apparence de la jeunesse. Il y a quelques années, la comédienne Geneviève Langlois a fait ce choix et elle raconte les réflexions qui ont motivé sa décision dans La révolution grise, une mèche à la fois. Le documentaire enfonce parfois des portes ouvertes, mais aborde aussi des aspects souvent laissés de côté comme la toxicité des teintures à cheveux et leur coût. Il s’attarde bien sûr aux pressions exercées sur les femmes vieillissantes et aussi le sentiment de libération ressenti par celles qui étaient lasses de ne pas assumer leur âge.

Samedi, 22 h 30, à Doc Humanité, sur ICI Télé