Le dramaturge et metteur en scène québécois Wajdi Mouawad a été encensé par la presse française à la suite de la présentation marathon de trois des pièces de son quatuor Le sang des promesses dans la nuit de jeudi au Festival d'Avignon, en France.

Wajdi Mouawad est la vedette, en tant qu'«artiste associé», de la 63e édition du célèbre festival de théâtre et ses trois pièces, LittoralIncendies et Forêts ont été présentées en rafale de 20h mercredi soir à environ 9 h jeudi matin dans la Cour d'honneur du Palais des papes, en guise de spectacle d'ouverture du festival.

L'événement a été qualifié de «triomphe» par Le Figaro et, à en croire ce qui a été écrit dans les autres journaux, il est déjà en passe de se tailler une place mémorable dans l'histoire du Festival d'Avignon, écrit le quotidien montréalais Le Devoir, ce vendredi.

Dans un texte dithyrambique, la critique du Figaro, séduite par les deux premières pièces de la trilogie, Littoral et Incendies, décrit l'événement comme «une nuit magique, un triomphe comme le festival n'en a pas connu depuis bien des étés et qui signe la réconciliation profonde de la manifestation avec un théâtre d'art, un théâtre de textes qui «éclatent le monde».

Les critiques, qui avaient écorché l'an dernier la nouvelle direction du Festival d'Avignon pour avoir offert la cour d'honneur au faiseur d'images Jan Fabre, se sont montrés ravis que le théâtre du texte effectue, grâce à Mouawad, un retour en grande au Palais des papes.

Plus tempéré, le journal Le Monde a salué la puissance du texte de Mouawad, «malgré la naïveté et le bavardage», et y perçoit un théâtre teinté d'une «humanité touchante, et bouleversante».

Wajdi Mouawad, qui compte de nombreux fidèles en France, a su attirer un public jeune, ce qui en fait un des rares créateurs à donner le goût du théâtre aux jeunes générations, juge Le Monde.

Malgré des commentaires du public plus mitigés rapportés par certains médias, Mouawad a réussi, par cet exploit, à séduire un parterre non conquis d'avance et à entrer dans le cercle restreint des dramaturges désormais incontournables de l'Hexagone, écrit Le Devoir.

Il y a quelques jours, l'Académie française annonçait qu'elle accordait à Wajdi Mouawad son Grand Prix du Théâtre pour l'ensemble de son oeuvre dramatique. Il recevra la récompense en décembre.

Dans le passé, le prix a notamment été décerné à Jean Anouilh, Marguerite Duras, Rolland Dubillard et Valère Novarina.