Monique Blin, ex-directrice et cofondatrice du Festival des Francophonies en Limousin est décédée, lundi soir à Paris, des suites d’une longue maladie. La nouvelle de son décès a été confirmée par sa fille, Véronique Saavedra.

Monique Blin a été seize années à la tête du Festival des théâtres francophones de Limoges (qui a souvent changé d’appellation). Très attachée à l’écriture contemporaine, la directrice a accompagné et révélé de nombreux auteurs et artistes francophones du monde entier au cours de sa carrière. Elle a fait aussi une grande place aux auteurs de théâtre québécois.

Sous son directorat, le Festival de Limoges a été un véritable tremplin pour de nombreux auteurs et metteurs en scène d’ici, en début de carrière. Tels que Robert Lepage, Michel Marc Bouchard, Daniel Danis, Marcelle Dubois, Carole Fréchette, Philippe Ducros et l’actuel directeur du Théâtre de la Colline, Wajdi Mouawad. « Si je n’avais pas eu cette histoire avec Limoges, je n’aurais pas pu vivre avec autant de bonheur le Festival d’Avignon », confiait à La Presse, Wajdi Mouawad, en 2013.

C’est à Limoges que fut accueilli le premier spectacle de Robert Lepage en France, son solo Vinci, en 1986. Plus tard, les Francophonies ont permis de découvrir d’autres dramaturges québécois, entre autres avec la création, en 1988, de la Maison des auteurs, où des dizaines d’auteurs et d’autrices du Québec et du Canada ont séjourné pour travailler à des œuvres en chantier.

« Monique Blin a été une alliée de la première heure. Une amoureuse profonde du Québec et de ses artistes. Dévouée, curieuse, pionnière. Je suis envahi d’un immense sentiment de reconnaissance », a écrit Michel Marc Bouchard sur Facebook.

« Elle avait aussi revampé ce festival et avait créé de véritables alliances artistiques avec le Québec », a résumé Pierre MacDuff, qui a été directeur général des Deux Mondes, une compagnie montréalaise qui a été souvent invitée au Festival des Francophonies en Limousin.

« Je sais, chère Monique, que tu étais déçue de constater que certains à qui tu avais mis le pied à l’étrier avaient la mémoire courte, a publié sur Facebook l’éditeur belge Émile Lansman. Ce n’était pas mon cas. Je l’ai toujours affirmé haut et fort : je te dois beaucoup. Et j’ai même écrit un jour : “Je suis né à Limoges ». »