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En hommage au mythique Jack Kerouac, le Nouveau Théâtre Expérimental (NTE) présente Kerouac, 100 ans sur la go !, un happening éclaté et interdisciplinaire qui occupera l’ensemble de l’édifice du Théâtre Espace Libre. Cabaret-spectacle, atelier de traduction-imprimerie, exposition, films et autres « performances nomades », un programme éclaté et festif. À l’image de l’auteur de Sur la route.

S’il ne s’était pas tué à petit feu avec l’alcool, l’écrivain américain, associé malgré lui à la Beat Generation, aurait eu 100 ans le 12 mars 2022. Pour souligner l’anniversaire, Jean-Marc Dalpé et Guillaume Martel LaSalle ont demandé aux codirecteurs du NTE, Daniel Brière et Alexis Martin, de créer avec eux un évènement festif, autour d’un projet d’imprimerie et de cabaret-spectacle. Pandémie oblige, les organisateurs ont repoussé l’évènement à ce printemps.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

En revisitant Kerouac, Alexis Martin et Daniel Brière ont été happés par le destin des Canadiens français qui ont migré aux États-Unis au début du XXsiècle.

« À la base, l’idée, c’est de se réapproprier la traduction de l’œuvre de Jack Kerouac qui a été faite en France, explique Alexis Martin. Et de restaurer l’authenticité territoriale originelle de la voix de Kerouac. Pour ceux qui, comme Dalpé, un Franco-Ontarien, ne se reconnaissent pas dans les traductions franco-françaises de Kerouac. On invite donc les gens à venir dans des ateliers pour traduire des extraits de ses livres. Ces traductions seront imprimées in situ sur une vieille presse artisanale et réunies dans un ouvrage à la fin. »

Les organisateurs ont aussi préparé une programmation radio l’après-midi. La station CJAK diffusera à travers le théâtre de la musique, des lectures, des performances et aussi les propos de philosophes et de spécialistes invités pour parler, par exemple, du « phénomène de nomadisme et de la migration francophone en Amérique du Nord ».

« Little Canada »

En revisitant Kerouac, Daniel Brière et Alexis Martin ont été happés par le destin des Canadiens français qui ont migré aux États-Unis au début du XXsiècle. « On trouvait plusieurs “Little Canada” sur la côte Est. Des communautés francophones qui reproduisaient nos paroisses canadiennes-françaises et formaient des microsociétés, avec leurs écoles, leurs églises, leurs clubs, leurs théâtres… On est très québécocentriste de nos jours. On oublie la diaspora francophone. Il y a toute une géographie de l’exil francophone en Amérique », remarquent les deux comédiens.

En plus d’un parcours déambulatoire le jour, l’Espace Libre abritera un cabaret nocturne, animé par Joanie Guérin et Didier Lucien, mettant en vedette un orchestre maison et plusieurs artistes de divers styles et horizons ; de Jean-Paul Daoust à Ariane Moffatt, en passant par Salomé Corbo, Jérôme Minière, Joe Bocan, Évelyne de la Chenelière, Maxime Catellier… « Ce sera le party ! lance Brière. Avec une programmation très libre, qui fera de la place à l’improvisation et proposera des inédits : par exemple, Ariane Moffatt a composé une chanson inspirée de Kerouac pour le spectacle. »

Les codirecteurs du NTE sont heureux de pourvoir « mettre en scène l’Espace Libre » en entier, en permettant au public de visiter et de circuler à travers les étages et les recoins du théâtre. Il y aura aussi de quoi boire et manger…

IMAGE FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Affiche de l’évènement Kerouac, 100 ans sur la go !

Après Montréal, l’évènement Kerouac voyagera à travers le pays dans des versions remaniées selon les villes et les compagnies d’accueil. L’atelier de traduction accompagnera d’ailleurs un spectacle présenté à La Charpente des Fauves, dans le cadre du Carrefour de théâtre de Québec, du 2 au 4 juin.

Consultez la page de l’évènement Consultez le calendrier des artistes du cabaret 

Aussi à l’affiche

Wollstonecraft

PHOTO KELLY JACOB, FOURNIE PAR LE THÉÂTRE DE QUAT’SOUS

Ève Pressault fait partie de la distribution de Wollstonecraft.

La dramaturge Sarah Berthiaume signe ce texte au réalisme magique mettant en scène une autrice du nom de Marie qui multiplie les fausses-couches. Dans l’espoir de faire la lumière sur son infertilité, elle conserve ses minuscules fœtus au congélateur. Un soir d’orage, Marie assemble ces fœtus pour en faire un bébé vivant… Et si la créature devenait plus grande que sa créatrice ? Edith Patenaude signe la mise en scène de ce spectacle porté par trois interprètes, dont Ève Pressault.

Du 18 avril au 13 mai, au Théâtre de Quat’Sous

Stéphanie Morin, La Presse

Consultez le site du Quat’Sous

Poings

PHOTO FOURNIE PAR LE PROSPERO

Le metteur en scène Gaétan Paré (au centre) est de retour au théâtre avec la pièce Poings. Il est entouré des interprètes Jade-Măriuka Robitaille et Francis-William Rhéaume.

Le metteur en scène Gaétan Paré est resté loin des planches pendant sept ans. Il est de retour à la salle intime du Prospero avec Poings. Ce texte « percutant, lucide et complexe » de la Française Pauline Peyrade raconte la rencontre entre une femme et un homme un soir de rave. Or, le rêve amoureux tourne vite au cauchemar. Violence quotidienne et domination toxique se jouent à l’abri des regards. Ce spectacle, qui s’adresse à un public averti en raison des thèmes abordés, rassemble trois interprètes sur scène.

Du 18 avril au 6 mai, au Prospero

Stéphanie Morin, La Presse

Consultez le site du Prospero

Le Scriptarium

PHOTO XAVIER CYR, FOURNIE PAR LE THÉÂTRE DENISE-PELLETIER

Kim O’bomsawin agit comme commissaire pour le 6Scriptarium.

La cinéaste-documentariste abénakise Kim O’bomsawin agit à titre de commissaire pour cette sixième édition du Scriptarium, qui donne la parole aux adolescents. Ces derniers ont participé à l’écriture de ce spectacle où il est notamment question d’identité et d’héritage. La commissaire a ainsi demandé à 1500 jeunes de partout au Québec d’écrire sur les traces laissées par leur lignée dans leur vie et sur les luttes que leurs prédécesseurs ont menées. Dans le lot, 24 textes ont été choisis et assemblés en une seule pièce par l’autrice Marianne Dansereau et la metteure en scène Myriam Fugère. À la Salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier.

Du 20 avril au 5 mai, à la Salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier

Stéphanie Morin, La Presse

Consultez le site de Denise-Pelletier

Je viendrai moins souvent

PHOTO PILOU, FOURNIE PAR LE CENTRE DU THÉÂTRE D’AUJOURD’HUI

Camille Paré-Poirier s’est inspirée de quatre années de discussions avec sa grand-mère pour écrire Je viendrai moins souvent.

Camille Paré-Poirier a tiré une émission balado très émouvante (intitulée Quelqu’une d’immortelle) à partir de quatre années d’échanges avec sa grand-mère Pauline. Voici que l’autrice et interprète adapte cette matière pour la scène avec l’aide du metteur en scène Nicolas Michon. On découvre ici Camille à 22 ans lorsqu’elle emménage à Montréal. Au même moment, Pauline, 91 ans, se retrouve en CHSLD. Constatant ce déracinement vécu en parallèle, la jeune femme a enregistré religieusement les discussions avec son aïeule, où les deux femmes apprivoisent ensemble l’inévitable.

Du 25 avril au 13 mai, à la salle Jean-Claude-Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui

Stéphanie Morin, La Presse

Consultez le site du Théâtre d’Aujourd’hui

Les employés

PHOTO SIMON GAUTHIER, FOURNIE PAR LE PROSPERO

La pièce Les employés porte la signature du créateur d’éclairages Cédric Delorme-Bouchard, qui signe aussi la mise en scène.

Toujours au Prospero – mais dans la grande salle cette fois – s’amène la pièce Les employés, mise en scène et scénographiée par Cédric Delorme-Bouchard. Inspiré du roman de science-fiction de l’autrice danoise Olga Ravn et campé dans un futur lointain, le texte raconte le destin d’employés travaillant dans un vaisseau d’exploration spatiale à des millions de kilomètres de la Terre. Ces derniers sont dirigés par des « ressemblants », nés adultes, dont la fonction est purement technique. Mais la cohabitation entre les deux clans finira par se lézarder. Comment sauver la mission dans ces conditions ?

Du 27 avril au 6 mai, au Prospero

Stéphanie Morin, La Presse

Consultez le site du Prospero