Pendant plus de 40, l’Espace Go a été comme la deuxième maison de Ginette Noiseux. Dans quelques mois, l’actuelle directrice artistique s’apprête à passer le flambeau à Édith Patenaude. Mais auparavant, elle a imaginé sa saison des adieux avec une programmation qui la remplit de fierté.

« C’est vraiment une saison où se croisent les imaginaires et qui est très ancrée dans les enjeux d’aujourd’hui, lance Ginette Noiseux. Les spectacles abordent les questions de genre, d’identité. Je suis très fière de léguer cela à la jeune génération. » 

« La prochaine saison n’est pas nostalgique ni passéiste, poursuit Ginette Noiseux. Elle est exactement là où j’ai amené Go au cours des dernières années. Fidèle à la démarche du théâtre, il y aura aussi un mélange de disciplines, car j’aime quand le théâtre s’alimente à tous les arts de la scène. On va vraiment voyager d’un univers à l’autre, d’un fragment d’humanité à un autre. »

Les dramaturgies seront foisonnantes la saison prochaine, notamment avec l’autrice afro descendante Debbie Tucker Green. Son texte est un véritable coup de cœur pour moi.

Ginette Noiseux, directrice artistique de l’Espace Go.

La saison s’ouvre d’ailleurs sur les mots de cette autrice britannique avec corde. raide, une pièce traduite par Fanny Britt et mise en scène par Alexia Bürger. Plantée dans un futur qui pourrait être demain, la pièce raconte les déchirements d’une femme noire, victime d’un crime violent, qui doit choisir la sentence à infliger à son agresseur. Stephie Mazunya, Patrice Dubois et Eve Landry partageront la scène.

Les formes théâtrales s’annoncent aussi très variées cette saison. Après le trio d’interprètes de corde. raide, le public est convié à un solo intitulé Tremblements, porté par Debbie Lynch-White. Le dramaturge torontois Christopher Morris est derrière cette pièce sur l’impact du travail humanitaire en Afrique, non seulement sur ceux qui se portent volontaires, mais aussi ceux que ces derniers sont venus aider. Édith Patenaude signera avec Tremblements sa première mise en scène pour le théâtre qu’elle va diriger. Du 14 novembre au 2 décembre.

En janvier, le spectacle Affaires intérieures va réunir trois complices à la vie comme à la scène : Sophie Cadieux, Frannie Holder et Mélanie Demers. Mêlant théâtre, musique et danse, cette production veut mettre en exergue « la sensation de vide commune à tout être humain, quel que soit son sexe, son origine, son orientation sexuelle, sa condition. » Du 16 janvier au 11 février.

Suivra un autre projet multidisciplinaire, rassemblant cette fois 13 interprètes du milieu de la danse, du théâtre et de la musique, dirigés par la chorégraphe Wynn Holmes. Son titre : Le mont Analogue. Le texte signé par Clara Prévost est inspiré d’un roman d’aventures inachevé de René Daumal, décédé en 1944.

Le théâtre Ubu des metteurs en scène Stéphanie Jasmin et Denis Marleau s’amènera sur scène en avril avec le spectacle Un cœur habité de mille voix, inspiré du dernier roman de Marie-Claire Blais publié de son vivant. Kevin Lambert se chargera de l’adaptation théâtrale. Sur scène, une distribution tout étoile : Élisabeth Chouvalidzé, Pascale Devrillon, Nadine Jean, Louise Laprade, Sylvie Léonard, Jean Marchand et Christiane Pasquier. Du 2 au 28 avril.

Artiste en résidence à l’Espace Go, Émilie Monnet va clore cette saison ( et sa résidence ) avec le spectacle Nigamon/Tunai, élaboré avec une artiste autochtone colombienne amazonienne, Waira Nina. Un manifeste poétique qui entremêlera performance immersive et documentaire audio au cœur des savoirs et des voix autochtones. Dès le 14 mai.

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