Fondé en 1973 par Francine Saint-Aubin et André Laliberté, le Théâtre de l’Œil a nourri l’imaginaire de plus de 1,4 million de spectateurs grâce à sa trentaine de créations. Visite de l’envers du décors.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Cette étrange araignée est l’un des personnages du Porteur, la pièce du Théâtre de l’Œil qui a été la plus jouée. Plus de 1000 représentations de cette création de 1997 ont eu lieu au Québec et ailleurs dans le monde.

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Comme les autres marionnettes créées par la compagnie, elle est entreposée dans un sac de toile suspendu dans un rangement qui occupe tout un pan de mur du bureau de Simon Boudreault, le directeur artistique du théâtre. « Les marionnettes, il ne faut pas qu’elles soient au soleil ni dans des lieux trop humides ou trop froids », explique-t-il.

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Le Théâtre de l’Œil ne se concentre pas sur un seul type de marionnette. « On mélange des techniques », indique le directeur artistique. Par exemple, ce chevalier de la pièce Furioso, créée en 2021, est une marionnette à tringle. « C’est une marionnette qui était utilisée beaucoup à l’époque médiévale. […] Ça permet une manipulation plus carrée, plus ‟soldat”. »

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Dans Furioso, la belle princesse asiatique est une marionnette de type bunraku. « C’est un style de manipulation japonais. […] Ça donne quelque chose de beaucoup plus fluide », démontre Simon Boudreault.

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Héros de la pièce Marco Bleu, écrite par Larry Tremblay, cet extraterrestre est également une marionnette bunraku. « Au Japon, ils vont manipuler ces marionnettes à trois. Ici, on a moins de marionnettistes, donc on va les manipuler à deux. »

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Comment choisit-on le type de marionnette utilisé pour un spectacle ? « On se demande : ‟Qu’est-ce qu’on a besoin que le personnage fasse ? Qu’est-ce que ce personnage-là raconte ?” […] Le décor va influencer le type de marionnette aussi », répond Simon Boudreault, en nous faisant visiter l’atelier.

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Dernières retouches aux personnages de la pièce 176 pas, présentée jusqu'au 26 novembre à la Maison Théâtre. « Souvent, lors des répétitions, on va abîmer les marionnettes. […] On va user les doigts ou des mécanismes vont parfois casser », détaille le directeur artistique. La création des marionnettes et des décors pour un spectacle prend environ six mois.

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Ce grand chevreuil coloré fait partie de la pièce Perruche, qui est toujours en tournée. « Il est plus lourd », souligne Simon Boudreault. L’un des défis de création, c’est de chercher le plus de légèreté possible, tout en ayant une bonne durabilité.

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Ces deux personnages d’Un autre monde sont, au contraire, tout petits. « Au Théâtre de l’Œil, il n’y a pas une ligne de thème. Il n’y a pas de ligne esthétique. La ligne, c’est de faire de la marionnette pour enfants. C’est notre seul paramètre. »

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Lors d’une représentation, les marionnettistes sont appelés à animer plus d’un personnage, comme cet écureuil de la pièce Sur 3 pattes. « Dans nos spectacles, on a quatre marionnettistes. C’est vraiment un ballet. Parfois, ils sont deux sur une marionnette, parfois, ils sont seuls. […] C’est très chorégraphié. Tout est planifié », illustre Simon Boudreault.

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En terminant, que peut-on souhaiter à la compagnie pour son 50anniversaire ? « Je trouve qu’il y a des artisans formidables au Théâtre de l’Œil. […] Je souhaite que les gens connaissent plus la compagnie. C’est une fierté nationale québécoise qui a été jouée partout dans le monde, mais qui n’est pas connue du grand public ».

Consultez le site du Théâtre de l’œil