La Californie va exiger des constructeurs automobiles de vendre sur son territoire des millions de véhicules verts - électriques, hybrides et à hydrogène -, établissant ainsi un nouveau standard qui devrait rapidement être appliqué par une dizaine d'autres États américains.

Les nouvelles règles, adoptées la semaine dernière par le California Air Resources Board, exigent des constructeurs qu'ils vendent d'ici 2025 quelque 1,4 million de véhicules écoénergétiques. Cela représente 40 fois plus de voitures vertes que toutes celles qui ont été mises en marché en Californie de 1996 à 2010, selon une analyse de l'État.

Ces règles pourraient avoir un impact encore plus considérable pour les constructeurs étant donné que 10 autres États américains sont en voie d'imiter la Californie, dont les États de New York, du New Jersey et de l'Oregon. Des règlements adoptés par la Californie dans le passé ont rendu obligatoire l'installation des convertisseurs catalytiques et des systèmes de traitement des gaz d'échappement sur tous les véhicules vendus aux États-Unis.

«L'adoption de nouveaux standards de véhicules écoénergétiques représente un nouveau chapitre pour la Californie et les États-Unis», a dit Mary Nichols, présidente du conseil d'administration du California Air Resources Board, qui contraint depuis 40 ans les constructeurs automobiles à produire des véhicules plus propres. Le vote confirmant l'adoption des nouvelles règles est survenu après deux jours d'audiences à Los Angeles.

Plus d'États, plus de constructeurs

À partir de 2018, les règles qui s'appliquent aux six plus importants constructeurs - General Motors, Ford, Chrysler, Toyota, Nissan et Honda - vont s'étendre aux 12 plus gros joueurs de l'industrie, pour ainsi inclure Hyundai, Kia, Daimler AG, Volkswagen AG, BMW AG et Mazda. Le refus de se soumettre à ces règlements pourrait entraîner des amendes ou, dans les cas extrêmes, une limitation partielle des ventes.

Sept États américains ont déjà indiqué qu'ils emboîteront le pas à la Californie, soit le Connecticut, le Maine, le Maryland, le Massachusetts, le Nouveau-Mexique, le Rhode Island et le Vermont, a indiqué Roland Hwang, directeur du département des Transports du Natural Resources Defense Council. Cela aura pour effet de doubler l'impact de la réglementation californienne, portant à 3 millions le nombre de véhicules écoénergétiques vendus aux Etats-Unis d'ici 2025. «Nous croyons que cela est un objectif très raisonnable», a affirmé M. Hwang.

Le nombre de voitures neuves immatriculées en Californie en 2010 a représenté 9,7% du marché américain selon l'Association nationale des détaillants automobiles. Collectivement, le poids relatif des 11 États qui adopteront ces nouvelles directives est de 28,5% des quelque 11,4 millions de nouvelles immatriculations enregistrées cette année-là.

Les constructeurs qui réduisent leurs émissions globales de gaz à effet de serre aux États-Unis se verront remettre des crédits valides pendant quatre ans, à partir de 2017, les exemptant de certaines conditions de la loi. Ils devront toutefois dépasser leurs objectifs de façon «significative» s'ils entendent obtenir de tels crédits, a dit M. Nichols.

La nouvelle réglementation californienne va également obliger les compagnies pétrolières à installer des pompes de ravitaillement d'hydrogène dans leurs stations-services existantes. Chaque pompe pourrait coûter entre un et deux millions de dollars. Les compagnies touchées sont notamment BP, Chevron, Shell et Exxon Mobil. L'Association pétrolière des États de l'Ouest menace déjà de recourir aux tribunaux pour se soustraire à ces nouvelles directives environnementales.