En poste depuis janvier, le grand patron de la STM fait mentir l'adage selon lequel plus on monte dans la hiérarchie, moins on monte sur son vélo pour se déplacer... Michel Labrecque est en effet toujours aussi fidèle à son deux-roues qu'à l'époque où il dirigeait Vélo-Québec, dans les années 1990. Mais est-il aussi fidèle à la vision du transport urbain qu'il avait élaborée à l'époque?

Nous avons eu un début de réponse mardi dernier, lors de l'inauguration du Bixi. La Société de transport de Montréal a alors annoncé que ses clients profiteront d'une réduction de moitié du coût de l'abonnement au réseau de vélo en libre-service. Plutôt chiche (le client qui saute un seul mois de CAM pour cause de vacances n'y a pas accès), l'entente Bixi-STM n'en constitue pas moins un élément capital de la vision de Michel Labrecque, qui se résume en une expression qu'il a inventée en 1997 : le cocktail transport.

Il s'agit, selon ses mots, d'un «maillage» entre les grandes entreprises de transport en commun (métro, bus, train de banlieue) et les moyens de transport privé (vélo, taxi, location d'auto, auto-partage, covoiturage).

En un mot, le citoyen a accès à une vaste palette de moyens de transport et il choisit, au gré des jours et de ses besoins, l'auto, le bus, le taxi, le covoiturage, le vélo, ou une savante combinaison de ceux-ci.

D'où l'entente entre la STM et Bixi. En entrevue, Michel Labrecque reconnaît que l'entente est insuffisante, qu'il doit travailler encore pour la bonifier.

À ce titre d'ailleurs, il confie que la vaste campagne de marketing et d'amélioration du service qui sera lancée cette semaine permettra justement d'embrasser plus largement le concept du cocktail transport, afin d'accroître l'affluence du transport en commun de 8 % d'ici 2011.

«Nous sommes actuellement à signer des ententes bilatérales, comme celle avec Bixi et une autre avec Communauto (auto-partage). J'aimerais le faire aussi avec les locateurs d'auto, les taxis, Vélo Québec, etc. Parallèlement, nous montons un modèle d'affaire qui, prochainement, nous permettra d'harmoniser tout ça autour d'une carte cocktail transport», souligne-t-il.

Une «carte cocktail transport»? Sorte de super carte Opus, cette dernière devrait servir éventuellement à faire le lien entre les différents modes.

Armé de sa carte à puce qu'il pourrait payer sur une base annuelle, l'usager aurait ainsi accès à un stationnement incitatif, d'où il prendrait le métro. À destination, il emprunterait un Bixi pour se rendre au bureau. Et le soir venu, épuisé, il appellerait un taxi pour lequel sa carte à puce lui consentirait un rabais. Le week-end, il profiterait de certains privilèges lors de la location d'une auto ou de la réparation de son vélo.

Revenons donc à la «machine», la STM. Suivra-t-elle donc? Michel Labrecque est persuadé que oui. En tout cas, il promet qu'il fera tout en son pouvoir pour l'amener là où il la voit depuis bon nombre d'années déjà.

Seul ennui : l'homme ne sait toujours pas s'il se représentera en novembre prochain. Or neuf mois à la tête de la STM, c'est bien peu pour laisser sa marque, encore plus pour révolutionner le transport collectif...

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Le Canada, toujours un cancre

Le Canada est 16e au palmarès Greendex du National Geographic. Le pays se classe ainsi avant-dernier d'une liste de 17 pays en raison de la taille des maisons, de la consommation d'énergie et surtout, de la propension des Canadiens à se déplacer dans des voitures toujours plus grosses.

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Courrier du bac

Q Les cassettes vidéos VHS et les cassettes audio sont-elles recyclables? Doit-on enlever la bande magnétique? (Louis-Philippe Joly, Montréal)

R Bien que recyclables, les cassettes audio et vidéo seront tout simplement envoyées au dépotoir si vous les déposez dans votre bac vert. Étant donné que ces reliques sont composées d'une dizaine de différents matériaux, elles doivent être désassemblées par une firme spécialisée. Selon Recyc-Québec, une seule entreprise du genre dessert Montréal, il s'agit de GEEP Ecosys Inc, à Dorval. On vous chargera environ 75 ¢ la livre de cassettes que vous apportez.

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Tremblez, citoyens!

Avant 1960, les produits chimiques étaient associés aux bienfaits de la science. Aujourd'hui, ils font peur, en raison de toutes ces études énumérant les grandes quantités de ces produits que nous absorbons quotidiennement, tel l'uranium radioactif. Une menace, donc? Pas autant que certains voudraient le faire croire, écrit le journaliste canadien Dan Gardner, chiffres et études à l'appui. Dans un essai percutant intitulé Risque, il démontre comment notre époque est obsédée par une peur tout à fait irrationnelle. On est ainsi terrorisé par des produits qui n'ont qu'une infime chance de nous affecter, mais on continue de manger de la malbouffe qui, elle, explique plus de la moitié des cas de cancer.