On peut aujourd'hui accéder à des milliers de journaux dans le monde grâce à son cellulaire, avoir une discussion face-à-face avec un Australien confortablement assis devant son portable et consulter l'état de la circulation en temps réel sans quitter son auto.

Mais impossible de lire son compteur d'Hydro-Québec, de connaître les détails de sa consommation d'électricité, ou de savoir si on est - ou pas - un gros consommateur d'énergie. Quand même surprenant, en 2010.

La majorité des foyers québécois sont en effet équipés de compteurs électromécaniques dotés d'une roue qui tourne à vitesses variées et de quatre cadrans à aiguilles indéchiffrables. Si vous avez l'impression que ces lecteurs datent de Mathusalem, vous n'êtes pas si loin de la réalité : 40 % des 3,6 millions de compteurs installés au Québec excèdent leur durée de vie...

Et les autres, plus récents? Pas mieux. Changez demain matin votre système de chauffage au mazout pour un appareil permettant la bi-énergie, et Hydro-Québec installera chez vous un compteur flambant neuf doté de chiffres numériques... dont il est tout aussi impossible de retirer quelque information que ce soit.

En effet, que vous possédiez l'un ou l'autre des compteurs, il ne mesure que le grand total de l'électricité consommée entre deux lectures manuelles, obligatoirement faite par un employé d'Hydro-Québec.

En retard, la société d'État? Pas à peu près. La totalité des 5,2 millions de clients de la province voisine, l'Ontario, seront en effet équipés de compteurs avancés d'ici la fin de l'année. Un exercice entamé en 2007. Ils pourront ainsi recevoir un bilan de facturation très détaillé et même suivre leur consommation d'heure en heure, par l'entremise d'Internet ou du téléphone.

Même chose en Alberta et en Colombie-Britannique, en France et en Grande-Bretagne. Les compteurs intelligents sont en vogue, pour une raison bien simple : ils permettent de conscientiser les clients à leur consommation - et réduire cette dernière par le fait même.

Il est en effet beaucoup plus difficile de demeurer insensible à ses habitudes énergivores après l'installation d'un tel gadget, surtout si un tarif varié pour les heures de pointe l'accompagne. Dois-je absolument démarrer mon lave-vaisselle après le souper, alors que la demande au réseau est la plus grande? Pourquoi n'attendrais-je pas la nuit pour brancher mon cellulaire? Voyons voir si le fait de débrancher mes appareils électroniques non utilisés fait baisser ma consommation?

Sans ces nécessaires questions, les campagnes de réduction de la consommation n'auront, encore et toujours, qu'un effet limité. Et les Québécois continueront à figurer au palmarès des citoyens les plus énergivores au monde.

En revanche, là où on a testé la combinaison compteur intelligent et tarif différencié dans le temps, la consommation a connu «une chute dramatique» pouvant atteindre 44 % en périodes de grandes demandes, selon le rapport daté de mai 2009 de Milton Hydro, en Ontario.

Cela dit, il y a quelques jours, Hydro-Québec a déposé à la Régie de l'énergie une demande pour «autoriser la création d'un compte de frais reportés hors base», ce qui signifie en clair qu'elle se prépare à changer les compteurs de tout le monde... autour de 2017.

Entre temps, elle compte «réaliser des projets pilotes pour confirmer la faisabilité technique, fonctionnelle, opérationnelle et économique» de l'opération. Ceux-ci s'ajouteront au projet l'Heure juste, qui a permis ces deux dernières années d'installer dans des foyers ciblés des compteurs sophistiqués, qui changent de couleur selon la période de la journée - et donc, selon le tarif en vigueur.

En attendant que tout cela aboutisse, on n'a d'autre choix que de fixer la petite roulette de notre compteur en espérant pouvoir évaluer sa vitesse...

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La STM sur Twitter

Pour répondre au mécontentement croissant de sa clientèle, frustrée par des pannes de plus en plus fréquentes dans le métro, la Société de transport de Montréal a choisi de faire une incursion sur Twitter et sur Facebook. Toutes les interruptions de service de 20 minutes et plus seront ainsi communiqués. «Au cours des prochains mois, d'autres canaux de communications et d'informations sur les services offerts, les nouveautés, etc. seront mis à la disposition du public», précise Michel Labrecque, président du conseil. Nos suggestions: textos et courriels, pour ceux qui ne consultent les réseaux sociaux qu'au bureau. Et vite.

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En attendant le Bixi...

Si vous êtes impatient de revoir le Bixi dans les rues de la métropole, vous devrez prendre votre mal en patience. Bien qu'il n'ait pas encore cru bon l'indiquer sur son site web, Stationnement de Montréal ne compte pas réinstaller les stations de vélos en libre-service avant le début du mois de mai. «Il nous faut attendre le nettoyage complet des rues avant d'agir», a précisé la porte-parole, Bérengère Thériault. De quoi ronger son frein...

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Photo La Presse

Nids-de-poule fleuris

Un artiste britannique s'est récemment lancé dans une série d'installations urbaines ayant pour cibles les imperfections de la route. Pete Dungey ainsi pris d'assaut les nids-de-poule qu'il utilise comme autant de pots à fleurs. «Si nous en plantions dans chaque trou, cela ressemblerait à une forêt sur la route», indique-t-il. Des jardiniers volontaires à Montréal?

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Photo fournie par Pete Dungey

Un nid-de-poule fleuri par l'artiste Pete Dungey.