Bonne nouvelle pour le Canadien et ses partisans, Carey Price, avec un pointage pourtant bien ordinaire de 80, a dominé tous ses coéquipiers dans le cadre du tournoi annuel du Tricolore.

Michael Cammalleri, aussi habile avec des bâtons de golf entre les mains qu'avec un hockey, n'était pas dans la course avec un score de 84. «Le golf est passé deuxième cet été. Je me suis concentré sur le hockey et l'entraînement», a-t-il plaidé. Une plaidoirie que plusieurs de ses coéquipiers ont répétée lorsqu'il était question de leurs pointages qui traduisaient un manque flagrant d'entraînement... ou simplement de talent.

Si ces plaidoiries reflètent la réalité à défaut d'êtres de simples excuses, Jacques Martin retrouvera une équipe en forme et impatiente d'amorcer la saison dès samedi à l'ouverture du camp d'entraînement.

Martin-Kostitsyn

Parlant de Martin, l'entraîneur-chef serrait des mains et échangeait des politesses dans le hall d'entrée du chic chalet du club de golf Laval-sur-le-Lac lorsqu'Andrei Kostitsyn s'est montré.

Avec l'état de santé d'Andrei Markov, la rencontre entre le costaud attaquant, qui a profité, plus tôt cet été, du confort de sa Biélorussie natale pour critiquer le travail de son entraîneur-chef et lui imputer une grande partie de ses insuccès, et Jacques Martin était le seul grain de sable qui aurait pu perturber la journée.

Loin des caméras et de la meute de journalistes, Jacques Martin s'est excusé à l'endroit des personnes qui l'entouraient pour se diriger vers Kostitsyn.

Ceux qui attendaient, voire espéraient, une première controverse seront déçus. Car l'entraîneur-chef a échangé une poignée de main bien franche avec Kostitsyn et quelques mots sur son été, son retour à Montréal et sa forme physique.

Ce n'était ni l'endroit ni le moment pour régler des comptes. Mais très tôt en saison, Jacques Martin pourra se reprendre et passer un message clair à son attaquant au rendement qui fluctue la plupart du temps à la baisse.

Et aux autres.

Car l'arrivée à Montréal d'Erik Cole offrira à Jacques Martin la possibilité de récompenser ses joueurs les plus méritants et de rétrograder ceux qui se contenteront de trop peu sans pour autant miner la productivité de son attaque.

Un luxe dont il ne pouvait profiter l'an dernier.

Il faudra bien sûr que le Canadien soit moins miné par les blessures qu'au cours des deux dernières saisons. Mais si les thérapeutes sont moins occupés que Carey Price, Martin pourra vraiment diriger. Il pourra «coacher».

Erik Cole et Andrei Kostitsyn lutteront pour évoluer en compagnie de Tomas Plekanec et Michael Cammalleri. Si Scott Gomez s'embourbe comme l'hiver dernier, David Desharnais, qui n'est plus un petit jeune du club-école mais un Canadien à part entière, viendra le remplacer entre Pacioretty et Gionta.

Une fois au sein du troisième trio, ceux qui prétendent mériter une place au sein des deux premières vagues comme au sein des unités spéciales ne pourront attendre que leur tour revienne. Ils devront se battre pour forcer la main du coach.

Tout un contraste avec l'an dernier alors que Martin et ses adjoints ont enduré les demi-mesures de Gomez, de Kostitsyn et de quelques autres sans jamais pouvoir les rétrograder. Encore moins les clouer au banc.

Une équipe en santé

Pour que ce scénario se concrétise, le Canadien doit être en santé. Il ne l'est pas encore. Du moins pas complètement. Andrei Markov représente un cas douteux en vue du début du camp. Peut-être même de la saison. Même chose pour Lars Eller.

Ces deux joueurs, tout comme P.K. Subban, Josh Gorges et Travis Moen, n'ont pas joué au golf hier. Des mesures préventives.

Bonne nouvelle toutefois, Max Pacioretty semble complètement remis. Il l'était dès le printemps dernier. Cela dit, quelques mois supplémentaires de repos n'ont certainement pas fait de tort. Remarquez que dans le cas du jeune Américain, le vrai test viendra à son premier face à face avec Zdeno Chara qui l'a sauvagement assommé l'hiver dernier. À le voir s'amuser hier avec ses coéquipiers et les riches partisans qui ont payé de petites fortunes pour avoir le privilège de jouer avec leurs favoris, Pacioretty ne semble pas le moindrement angoissé par cette rencontre prévue le 27 octobre, à Boston.

Nouveau marié, nouveau papa...

Tomas Plekanec et Andrei Kostitsyn n'ont pas troqué leur hockey pour des bâtons de golf parce qu'ils sont incapables de les manier.

Limité à un rôle de chauffeur au sein de son quatuor, Tomas Plekanec respirait le bonheur. Un bonheur associé à un mariage célébré au cours de l'été avec Lucie Vondrackova, une jeune actrice et chanteuse tchèque, et au premier bébé du couple qui devrait se pointer le nez un peu avant les Fêtes.

La bonne humeur affichée par Plekanec était à l'image de la journée d'hier. Une journée qu'aucune controverse, qu'aucune mauvaise nouvelle, pas même la météo n'est venue compromettre. Une journée qui a permis d'amasser 471 593$ pour la Fondation du Canadien pour l'enfance.

La saison commence le 6 octobre...