Aussitôt que l'entraîneur-chef des Penguins de Pittsburgh, Dan Bylsma, a annoncé: «Sidney Crosby souffre des contrecoups d'une commotion cérébrale et son absence se prolongera sur une période indéterminée», la grande question s'est mise à déferler aux quatre coins de la LNH: la carrière de Sid the Kid est-elle terminée?

Les alarmistes scandent que oui. Les optimistes assurent le contraire. Les jovialistes prétendent que le meilleur joueur de hockey du monde sera de retour avant les séries alors que les plus réalistes conviennent que sa saison est certainement menacée.

Qui a raison? Qui a tort?

Personne ne le sait. Pas même les spécialistes qui consacrent leur carrière à l'étude de ce grand mal mystérieux qui compte sur son tableau de chasse des joueurs de toutes les tailles, de tous les âges, de tous les styles, de tous les sports.

Sans me lancer dans de grandes et bien inutiles spéculations sur la durée de la nouvelle convalescence de Crosby et les conséquences qu'elle aura sur sa manière de jouer au hockey, je crois qu'il est maintenant évident que, peu importe la date de son retour au jeu, sa carrière sera à jamais hypothéquée.

Et c'est sans doute ce qu'il y a de plus triste et de plus alarmant dans la nouvelle confirmée par les Penguins, hier.

Dimanche prochain, cela fera un an que Sidney Crosby s'est fait renverser par David Steckel, alors avec les Capitals de Washington, sur la patinoire extérieure au Heinz Field à Pittsburgh, dans le cadre de la Classique hivernale.

Les images de l'impact que Crosby, frappé sournoisement, n'a jamais pu éviter permettaient de conclure sans le moindre doute que le «Kid» avait été victime d'une commotion cérébrale.

Les images croquées quatre jours plus tard lorsque Victor Hedman, du Lightning de Tampa Bay, l'a coincé contre la bande témoignaient d'un impact beaucoup moins important.

On peut en dire tout autant de celles de l'impact survenu le 5 décembre lorsque Crosby et David Krejci sont entrés en collision le long de la bande.

Si cette banale collision avec Krejci - qui n'a rien d'un Milan Lucic ou d'un Zdeno Chara - justifie la mise au repos complet de Crosby depuis le 7 décembre et replonge le meilleur joueur du monde dans une épaisse incertitude quant à son retour au jeu, le capitaine des Penguins a toutes les raisons D'être inquiets. Voire alarmé. Ses coéquipiers, ses adversaires et tous les amateurs devraient d'ailleurs l'être tout autant. Car ce dernier incident confirme qu'après une première commotion grave, les autres s'invitent sans crier gare.

Les rechutes de Crosby et de Simon Gagné dans le profond trou noir d'une commotion cérébrale - là où ils croiseront peut-être les Shea Weber, Chris Pronger et Kristopher Letang, trois autres vedettes dont les saisons, voire les carrières, sont aussi hypothéquées, peut-être même menacées - en font la preuve par cinq.

Qu'est-ce que la LNH attend pour agir?

Photo: AP

Sidney Crosby