Maintenant qu'il a été échangé, j'espère que Michael Cammalleri conviendra qu'il a bel et bien dénoncé l'attitude de perdants du Canadien. J'aimerais aussi qu'il ajoute qu'il s'agissait d'une sortie bien calculée afin d'améliorer ses chances de quitter Montréal.

Ce devrait être facile, car il sera content de quitter une équipe qui perd plus souvent qu'elle ne gagne, une équipe qui ratera sans doute les séries éliminatoires et surtout un vestiaire à l'intérieur duquel son départ sera accueilli comme un soulagement. Un grand soulagement.

Remarquez qu'il n'améliore pas vraiment sa cause. Car à son retour à Calgary où il jouait avant de se joindre au Canadien, Cammalleri retrouve des Flames qui occupent le 12e rang dans l'Association Ouest.

S'il a donné un grand coup en soulevant la tempête qui a suivi la publication de ses commentaires incisifs mercredi, Cammalleri a poursuivi son travail de sape avec sa performance offerte sur la patinoire du Garden. Ou son manque de performance puisque c'est ce dont il est question ici.

Car après s'être insurgé contre l'attitude perdante du Tricolore et son temps d'utilisation insuffisant, Cammalleri n'a rien fait de bon à Boston hier. En fait non : il n'a rien fait point.

Après deux périodes, en 12 présences totalisant 9:02 de temps d'utilisation, Cammalleri n'a pas marqué et n'a pas récolté le moindre point. Il n'a pas obtenu de tir non plus. Un gros zéro! Comme il n'a pas asséné une seule mise en échec, n'a pas bloqué un seul tir, volé ou perdu une rondelle. Rien de plus. Rien de rien.

Il avait donc baissé les bras. Abandonné.

Cette réaction m'a surpris. Plus, bien plus, que la plaidoirie qu'il a offerte en disant que je l'avais mal cité ou que j'avais mal interprété ses propos.

Car bien honnêtement je croyais qu'il exploserait ce soir. Comme je croyais qu'il exploserait lors du match qui a suivi le congédiement de Jacques Martin le 17 décembre dernier. Remarquez que là encore, il s'était écrasé.

Je croyais que Cammalleri profiterait de cette polémique pour y aller d'une grosse soirée afin de sauver la face et de convaincre des directeurs généraux autour de la LNH qu'il pourrait aider leur club. Et je peux vous assurer que certains clubs s'intéressaient à lui. Mon collègue Pierre Lebrun l'a d'ailleurs confirmé tard hier soir en soulignant qu'un D.G. aurait bien aimé être au courant de la présence de Cammalleri sur le marché des transactions. Car il aurait glissé une offre au Canadien. Comme quoi il n'est pas évident que le directeur général du Tricolore avait placé son petit attaquant en panne en évidence dans la vitrine.

Mais bon! Le Canadien n'est pas à une demi-vérité près cette année.

Bon débarras? Je n'irais pas jusque-là. Mais le Canadien s'est débarrassé d'un problème. D'un gros problème.