Il y a une semaine, à Ottawa, la Ligue nationale de hockey, par l'entremise de son vice-président directeur Bill Daly, faisait grand plaisir aux amateurs de hockey de Québec, et du Québec, en convenant que les Nordiques pourraient jouer au Colisée dès l'an prochain.

Il faudrait d'abord que la vente des Coyotes avorte une fois de plus. Que la LNH réalise qu'elle n'a plus d'autre choix que de sortir le hockey d'un désert où il n'aurait jamais dû être implanté. Que Québec devance Seattle et Kansas City dans la course visant à offrir une nouvelle tanière aux Coyotes. Ou un palais de glace, puisque Bonhomme Carnaval vient de recevoir les clés de la belle ville.

S'il est clair que les amateurs accueilleraient les Nordiques à bras ouverts et que Quebecor, Bell ou tout autre groupe qui pourrait faire l'acquisition de l'équipe ne pourrait demander à la LNH de retarder cette entrée en scène tant attendue, une arrivée hâtive aurait des conséquences financières importantes. Et négatives...

Pourquoi? Le Colisée étant ce qu'il est, les nouveaux propriétaires des Nordiques devront composer avec des pertes de revenus oscillant entre 15 et 20 millions de dollars par année en raison des manques à gagner liés à sa petite capacité et à la modestie de ses loges d'entreprise.

Pas besoin d'être docteur en économie pour comprendre que les nouveaux propriétaires préféreraient passer une, peut-être deux, mais pas trois saisons dans le Colisée tel qu'on le connaît aujourd'hui.

Surtout que les nouveaux propriétaires ne pourront débarquer à Québec avec un club moche. Sans gaspiller les millions comme le Canadien se complait à le faire depuis des années, les nouveaux Nordiques devraient s'approcher eux aussi du plafond salarial pour mettre toutes les chances de réussite de leur côté. Ce qui voudrait dire dépenser au moins 60 millions avant même d'empocher un premier dollar.

Droits de télédiffusion

Sans revenu maximum aux guichets, Quebecor - Bell aurait le même avantage avec RDS, TSN, voire CFCF - pourrait se reprendre avec des revenus publicitaires sur ses chaînes télé et ses nombreuses publications.

Créé en fonction du retour de la LNH à Québec et sur le câble, TVA Sports engrange des revenus modestes pour le moment - si revenus il y a - en raison de cotes d'écoute qui vont de timides pour ses émissions phares - Le match et L'esprit d'équipe - à anémiques pour le reste de sa programmation. Une programmation qui gagnerait grandement de la présence des Nordiques et d'une nouvelle rivalité Québec-Montréal.

Mais contrairement à RDS, CBC, TSN et les autres diffuseurs qui doivent d'abord éponger ce qu'ils versent en droits de diffusion et en coûts de production avant de compter leurs profits, Quebecor aurait l'avantage de tout mettre dans la même poche.

Quand on considère que les évaluations les plus modestes révèlent que RDS verse autour de 20 millions par année pour profiter de la diffusion exclusive des matchs du Canadien à la télé francophone, TVA n'aurait pas à débourser cette somme.

À moins que la main gauche ne décide de faire des affaires avec la main droite. Mais au bout de toutes les transactions, de toutes les équations, l'argent aboutirait au même endroit.

Dans le monde des affaires, c'est connu. Il faut parfois être prêt à assumer des pertes pour faire des profits. Il faut avoir les poches profondes et un front de boeuf. Pour le front, Quebecor et son propriétaire sont bien équipés. La question est de savoir si les actionnaires accepteront d'aller piger très creux dans leurs poches s'il devient nécessaire de perdre de l'argent plus rapidement que prévu parce que la LNH leur offre les Nordiques dès l'an prochain.

Chris Lee: promesse tenue

L'arbitre Chris Lee semble toujours impliqué dans un tas de décisions aussi douteuses que controversées lorsqu'il partage la patinoire avec les joueurs du Canadien. C'est connu. Cette habitude n'est toutefois pas synonyme de défaite du Tricolore. Bien que le Canadien affiche un dossier d'une seule victoire et trois revers cette saison lorsqu'il partage la patinoire avec Lee, il a remporté 9 victoires et encaissé 10 revers dans le cadre des 19 matchs officiés par l'arbitre du Nouveau-Brunswick depuis le début de la saison 2008-2009. Bien que tous les coachs, plusieurs joueurs et plus encore de partisans lèvent les yeux au ciel lorsqu'ils apprennent que Lee sera d'office lors de la prochaine rencontre, sa présence était même bienveillante en 2010-2011 lorsque le Canadien a maintenu un dossier de 5 victoires et 1 revers avec lui au sifflet. L'histoire ne dit toutefois pas combien de décisions controversées il a prises, ou combien de fois il a fermé les yeux sur des infractions flagrantes...

Super Bowl

Je vais laisser mes collègues beaucoup plus avisés vous dresser un portrait fidèle du duel Patriots-Giants auquel nous aurons droit dans le cadre du 46e Super Bowl de l'histoire de la NFL. Afin de demeurer fidèle au hockey, voici sans tambour ni trompette mes trois prédictions en vue de la classique de dimanche: Madonna sera sublime lors du spectacle de la demie. Aucun joueur ne lui ira à la cheville. Eli Manning n'arrivera pas à éclipser son frère Peyton dans toutes les discussions d'avant et d'après match. Pendant le match? Il y parviendra peut-être, à moins qu'on montre la grosse face souriante de son frère à la télé ou sur les nombreux écrans géants du Lucas Oil Stadium. Parlant du match: si l'ailier rapproché Rob Gronkowski imite Andrei Markov et ne joue pas demain pour les Pats, les Giants vont gagner par 10. Si Gronkowski joue? Les Giants vont gagner pareil. Mais ce sera plus serré.

Comme nos pantalons lundi matin, au lendemain de cette soirée des Oscars pour les sportifs de salon, avec en prime deux matchs du Canadien aujourd'hui et demain après-midi pour se mettre en appétit... ou de mauvaise humeur.

Bons matchs!