Pendant que son patron Garry Bettman faisait le point sur la réunion des directeurs généraux qu'il présidait depuis lundi, Bill Daly, assis autour d'une table avec des amis, profitait de ses dernières heures dans le sud de la Floride pour prendre du soleil. Un luxe dont il ne pourra profiter bien souvent au cours des prochains mois.

Vice-président exécutif et principal négociateur de la LNH en vue du renouvellement de la convention collective, Bill Daly a d'ailleurs déjà avisé son épouse et ses enfants qu'ils devront se passer de lui cet été. Pas question de s'offrir des vacances aux Jeux olympiques de Londres ou sur le bord de la mer.

Daly risque même d'être plus souvent au bureau ou autour d'une grande table dans une salle de réunion d'un grand hôtel que sur le bord d'une piscine ou devant son barbecue pour préparer les soupers en famille.

«J'espère que je serai occupé tout l'été. Ce sera bon signe. Ça voudra dire qu'on négocie», m'a répondu Daly lorsque je lui ai demandé comment il envisageait l'été qui s'en vient.

Quand je lui ai demandé comment il envisageait les négociations, le bras droit de Gary Bettman s'est contenté de sourire. À la demande du commissaire, personne n'a le droit de parler des négos. Et ce n'est certainement pas son homme de confiance qui transgressera ce mot d'ordre. Surtout qu'il en est sans doute l'auteur...

Sans dévoiler de grands secrets, Daly a toutefois convenu qu'elles seront difficiles. C'est loin d'être une surprise puisque les négociations ont été ardues au baseball, au football (NFL) et au basket (NBA).

Elles le seront aussi au hockey. Car après avoir obtenu l'imposition d'un plafond salarial lors des dernières négociations, la Ligue tentera sans doute de réduire la portion de revenus remis aux joueurs. De 57% qu'elle est aujourd'hui, elle pourrait plonger à 50% si la LNH obtient que ce que la NBA a obtenu l'automne dernier. Ce gain du commissaire David Stern a toutefois été obtenu au prix d'une saison écourtée.

Saison 2012-2013 compromise?

Bien que la LNH et l'Association des joueurs assurent ne pas vouloir se rendre à un conflit comme celui qui a forcé l'annulation de la saison 2004-2005, il est clair que les négociations pourraient avoir des conséquences néfastes.

«Je m'attends à travailler fort tout l'été. Je m'attends aussi à devoir travailler aussi fort à l'automne», a simplement convenu le principal négociateur de la LNH.

Comme quoi les négociations pourraient se prolonger au-delà du 15 septembre date d'échéance de la convention actuelle.

Si je demeure optimiste quant à la tenue de la saison 2012-2013, je suis loin d'être convaincu que les camps d'entraînement se mettront en branle aux dates prévues. De fait, je suis loin d'être convaincu que la saison débutera à la date prévue.

Mais bon! On va au moins attendre que les deux parties amorcent leur guerre avant de spéculer sur combien de temps elle durera et sur les conséquences qu'elle aura.

Prudence dans les dépenses



Avant de quitter Boca Raton, les directeurs généraux ont eu droit à quelques mises en garde. Derrière le message officiel de Gary Bettman «les affaires suivent leur cours normal» ils ont été invités à gérer leur équipe comme si de rien n'était, ils ont été invités à dépenser de façon responsable.

Le plafond salarial (64,3 millions $) pourrait grimper jusqu'à 69 millions $ selon les spéculations qui flottaient dans l'air du sud de la Floride cette semaine. Mais le plafond pourrait aussi s'effriter selon la tournure que prendront les prochaines négociations.

Et comme il semble acquis que la LNH n'a pas l'intention d'offrir aux équipes prisonnières de contrats trop longs et trop onéreux - Scott Gomez à Montréal, Rick DiPietro à Uniondale, Vincent Lecavalier à Tampa Bay ou Roberto Luongo à Vancouver - la possibilité de s'en défaire sans pénalité dans le cadre de la nouvelle convention, ces équipes devront composer avec leurs erreurs passées.

Québec: rien de neuf



Parce que la LNH espère encore et toujours garder les Coyotes à Phoenix, Québec n'est pas plus près aujourd'hui qu'elle ne l'était hier d'obtenir les Nordiques. Mais elle n'est pas plus loin non plus. Ce qui en soi est une bonne nouvelle.

Comme me l'avait indiqué Bill Daly à Ottawa, lors de la dernière réunion des gouverneurs à la pause du Match des étoiles, il est toujours possible que les Nordiques débarquent à Québec dès l'an prochain dans l'éventualité d'un déménagement des Coyotes. Un déménagement que la Ligue souhaite éviter. Mais un déménagement qui demeure envisageable puisque le tandem Bettman-Daly a confirmé que la tutelle de la LNH prendra fin cette année.

Québec fait donc ce qu'elle a à faire en restant bien tranquille et en préparant le Colisée pour qu'il soit le plus attrayant possible si jamais la LNH devait cogner à la porte pour voir si les Coyotes pourraient y élire domicile.

Le reste, des envolées positives des uns, aux condamnations négatives des autres, en passant par des manchettes sensationnelles, mais sans fondement, n'est que spéculations.

Photo: archives Reuters

Bill Daly, négociateur de la LNH, s'attend à un été chaud puisque la convention collective qui unit la Ligue et ses joueurs vient à échéance le 15 septembre.