Drôle d'ambiance pour un lancement printemps-été dans un sombre studio de la grande tour de la SRC hier matin. À l'extérieur, il faisait un temps de canard pour cet événement censé annoncer le retour du soleil à la télé. À l'intérieur, impossible d'ignorer la rebuffade subie lundi par Radio-Canada dans l'épineux dossier des redevances, dont nous reparlerons plus bas.

Plongeons d'abord dans cette programmation estivale avec l'émission la plus attendue du lot, soit Le verdict: c'est votre opinion de Véronique Cloutier, qui décolle le lundi 5 avril à 20 h. En brandissant des sondages de la firme Crop, la blonde animatrice confrontera une vingtaine de vedettes, dont Normand Brathwaite, Louis-José Houde et Fabienne Larouche, à la perception qu'ont les téléspectateurs d'eux. Concept très intrigant. Guy A. Lepage, Régis Labeaume et Pauline Marois enregistreront la première heure (sur 10) de ce Verdict la semaine prochaine. «Le but, ce n'est pas d'humilier les invités», rappelle Véronique Cloutier.

Autre produit suscitant de la curiosité: Les chefs! qu'animera Julie Bélanger, une transfuge de Deux filles le matin et Star Système à TVA, aux côtés de Daniel Vézina, du restaurant Laurie Raphaël. Le but: dénicher la nouvelle star des fourneaux lors d'une compétition culinaire. En ondes dès le lundi 14 juin à 20 h jusqu'au 6 septembre.

Comme Pyramide s'offre une pause d'été, pour mieux reprendre l'antenne à l'automne, la SRC le remplace par le nouveau quiz interactif Synchro animé par Stéphane Bellavance (Méchant changement, Le Steph Show). Le concept n'a pas été détaillé de façon très précise hier: il s'agit d'un jeu de connaissances générales, présenté en direct, auquel les internautes participeront. La dernière question vaudra 1000 $.

Sinon, la vie reprend à Belle-Baie lundi à 19 h 30. «Cette troisième année est moins douce. Ça brasse un peu plus», détaille Pascale Bussières, alias Margot dans la série. Bonne nouvelle pour les fans des Chroniques d'une mère indigne: les capsules de la deuxième saison web passeront à la télé le lundi 5 avril à 18 h 30. Hier, cette hilarante mère indigne (Marie-Hélène Thibault) a volé la vedette lors de cette très longue présentation. Merci pour la rigolade.

Si vous avez flanché pour le magicien Luc Langevin à Tout le monde en parle, ne ratez pas son émission spéciale du 31 mars (20 h) où il piège des artistes.

Parmi les retours annoncés, Des kiwis et des hommes (12 avril), Des squelettes dans le placard (26 avril), Bons baisers de France (17 mai) et On prend toujours un train (30 mai). Et il y a L'épicerie qui se poursuit tout l'été.

«La télévision n'est pas un sport saisonnier et les saisons ne se limitent pas à 25 ou 26 semaines», rappelle le vice-président des services français de Radio-Canada, Sylvain Lafrance.

Côté sports, gros été de soccer à la SRC avec le retour des matches de l'Impact et la diffusion de la Coupe du monde de la FIFA, du 11 juin au 11 juillet.

Quelques nouvelles en vrac, en terminant: Le retour de La fosse aux lionnes est loin d'être assuré pour l'automne. «On ne veut pas faire une année de trop qui ne serait pas appréciée», indique la directrice de la télé de Radio-Canada, Louise Lantagne,

Confirmé par le patron de l'info, Alain Saulnier: Le Téléjournal de 22 h subira d'importantes transformations à l'automne, comme vous l'avez lu dans cette rubrique. «À 75 %, les gens sont capables de prédire d'avance ce que sera le contenu du TJ de 22 h», glisse-t-il. Impossible d'en connaître davantage. Quant au projet de talk-show de fin de soirée, il bouillonne toujours, sans toutefois avoir obtenu un feu vert. Radio-Canada réfléchit.

La quatrième saison des Pieds dans la marge (3 avril) sera la dernière dans sa forme actuelle. Le trio franco-ontarien quittera son créneau ado pour un projet plus adulte, déjà en développement à Radio-Canada.

Les redevances, la suite

Les redevances, maintenant. Mise en contexte: le CRTC a forcé lundi les distributeurs (Bell Télé, Shaw, Vidéotron) à payer aux chaînes de télé généralistes (TVA, V, CTV, en excluant Radio-Canada) des sommes d'argent fixes. Les chaînes spécialisées se financent de cette façon depuis des lunes, mais pas les grands réseaux, qui ont toujours été écartés de ce système archaïque. Plus maintenant.

Alors, combien coûtera le signal de TVA? Nos factures de câble gonfleront-elles (encore) radicalement? Est-ce que tout cet argent frais récolté par les généralistes servira à bricoler des émissions de meilleure qualité? Mystère. Car aucune balise n'a encore été fixée, malheureusement. Et qui protège les consommateurs dans cette saga? Personne. Nous continuerons à dégainer notre carnet de chèques, comme de jolis moutons dociles.

Hier, les patrons de la SRC ont de nouveau tonné: «Nous sommes un joueur central dans le marché et on ne peut pas nous mettre de côté comme ça. On ne peut pas laisser le diffuseur public sur le bord de la route pendant que l'autobus passe», constate le vice-président des services français de Radio-Canada, Sylvain Lafrance.

Réaction similaire de la directrice de la télévision française de Radio-Canada, Louise Lantagne:

«On ne lâchera pas le morceau. Si on a des redevances, ça s'en va directement dans notre programmation. Ce sont ceux qui font des profits qui devraient partager», note-t-elle.

Déçu, le directeur de l'information, Alain Saulnier, déplore le flou dans lequel le CRTC a plongé toute l'industrie de la télévision: «Nous sommes dans un processus qui risque de durer très longtemps», dit-il.

Un dossier complexe que nous rouvrirons souvent dans les prochains mois, c'est clair.

 

Photo: François Roy, La Presse

Luc Langevin, Véronique Cloutier et Francis Reddy ont participé au lancement de la programmation printemps-été de Radio-Canada hier.