Ça ne paraît pas en jetant un regard à l'extérieur, mais le printemps se pointe le bout du nez au petit écran: les grandes séries d'hiver disparaîtront graduellement afin que la programmation estivale fleurisse. Ce soir (21 h), c'est Trauma 2 de Fabienne Larouche qui tire - déjà - sa révérence dans un épisode extrêmement chargé. Probablement le plus explosif de toute la saison.

L'auteure et productrice Fabienne Larouche a toujours imaginé des personnages féminins très forts comme Anne Fortier, Virginie Boivin, Kim Blanchard d'Un homme mort et Gabrielle Fortin de 30 vies. Trauma s'inscrit dans cette lignée avec son bataillon de femmes de tête dont les escarpins claquent dans les corridors de l'hôpital Saint-Arsène. Il y a notamment la directrice Diane Hevey (Pascale Montpetit, dans un rôle qui lui sied parfaitement), ainsi que les deux héroïnes Julie Lemieux (Isabel Richer) et Sophie Léveillée (Laurence Leboeuf).

«Oui, j'écris beaucoup pour des femmes, mais je ne suis pas complaisante envers mes personnages féminins. Elles sont aussi névrosées, aussi folles, aussi heavy et aussi compétitives que les gars», explique Fabienne Larouche, jointe hier en Floride où elle cogite les intrigues de Trauma 3

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Vous connaissez Fabienne, Trauma 2 se conclura dans le gros drame intense. Le père de Julie Lemieux, qui souffre de démence et d'un trouble affectif bipolaire, échappera à la vigilance de l'aile psychiatrique d'Antoine Légaré (Gilbert Sicotte). Paniquée, Julie retrouvera son papa à la dernière minute. Mais dans quel état? Un journal intime traîne dans le corridor, le journal intime renfermant les secrets de la mère de Julie, morte d'une crise cardiaque dans la première saison.

Fabienne Larouche lèvera un peu plus le voile sur l'événement tragique qui a coûté la vie à la belle-mère de Julie, qui la battait, rappelons-le. «Les flash-backs ne sont pas là pour rien», rappelle Fabienne Larouche. Un revolver, une coulisse de sang près de la tempe: qui a tiré sur la belle-mère, quand et pourquoi?

«Le père de Julie, un loser, un raté, a toujours été méprisant avec elle. Et on va comprendre pourquoi Julie est devenue médecin et pourquoi elle porte encore ça en elle», note Fabienne Larouche.

L'autre intrigue majeure s'articule autour de Sophie et de son violeur, le motard Sylvain Martel (Normand D'Amour, excellent dans ce rôle de brute), hospitalisé à Saint-Arsène après un règlement de comptes. Sophie confie à Gilles Laprade (Luc Guérin) ce que le bandit lui a fait subir. Avec la complicité inattendue de Pierre Meilleur (James Hyndman), Laprade concoctera une vengeance très créative, mettons.

Sinon, deux personnages attrapent l'herpès et un test de grossesse s'avérera positif. C'est la reprise de Solsbury Hill par Ariane Moffatt qui rythme cet épilogue. Les sept premiers épisodes de Trauma 2 ont attiré 1 059 000 fidèles, en incluant les téléphages qui les ont enregistrés pour les regarder à un autre moment. «Nous avons été plus intenses. On a eu une belle deuxième saison. On s'est améliorés. Julie Lemieux était plus lumineuse et Isabel Richer a plus souri», constate Fabienne Larouche.

Un Défi meilleur, mais...

Première (vraie) présentation du Défi des champions en direct du studio F de TVA dimanche soir. Verdict: les athlètes impressionnent avec leurs prouesses de cirque, exécutées sans filet. Mais le décor, les costumes laids et la musique un peu quétaine portent ombrage aux efforts de la troupe. En comparaison avec la machine ultrapuissante et glamour de Star Académie, l'enveloppe esthétique du Défi des champions fait un peu canal communautaire de région. Ça manque de wow! et de oumpf!

Pourquoi diffuser une bande préenregistrée de Provocante de Marjo, revisitée par une choriste invisible, alors qu'un vrai band en studio serait diablement plus efficace? Pourquoi une petite musique à la Call-TV joue en permanence pendant les entrevues en direct du salon des compétiteurs? Cela dit, Marie-Claude Savard a trouvé le bon ton pour ses interviews dans les coulisses. Sur la scène, Normand Brathwaite a bien dirigé le trafic, malgré quelques échanges difficiles où les juges se coupaient la parole, ne finissaient pas leurs phrases ou rajoutaient des commentaires une fois leur tour passé.

C'est correct que certains athlètes, comme Mathieu Dandenault ou Isabelle Charest, se plantent en direct. Ça ajoute au suspense et ça ne veut pas dire que l'émission est ratée. Cependant, les juges, installés comme dans America's Got Talent, n'ont pas à excuser toutes les gaffes commises devant eux. Des trois juges, Alain Goldberg a été le plus pertinent. Denise Filiatrault ne parlait pas assez. On l'aurait aimée plus mordante.

Parmi les bons numéros, citons ceux de Nathalie Lambert, Marc Gagnon et Marie-Pierre Gagné. Même si Jasey-Jay Anderson s'est désisté en raison d'une hernie cervicale, un candidat partira quand même ce soir dans la quotidienne du Défi des champions, diffusée à 19 h 30.

Photo: fournie par Radio-Canada

Sophie et Julie (Laurence Leboeuf et Isabel Richer), deux personnages forts.