C'est le printemps du renouvellement: 13 membres de la colonie artistique québécoise ont décroché leur première nomination à vie au prochain gala Artis, que Charles Lafortune pilotera - pour la première fois - le dimanche 1er mai à 20 h sur les ondes de TVA.

Parmi les vedettes fraîchement sélectionnées, il y a Réal Bossé, Joël Bouchard, Alexandre Barette, Daniel Brière, Annie Brocoli, Éric Bruneau, Anne-Marie Cadieux, Normand D'Amour, Julie Le Breton, Laurence Leboeuf et Patrice Robitaille. Vous retrouverez à leurs côtés les habitués de cette soirée, dont Sophie Thibault, Patrice L'Ecuyer, Pierre Bruneau, Guy A. Lepage, Véronique Cloutier, Marie-Claude Savard, Jean-Luc Mongrain, Julie Snyder, Denis Bouchard et Gino Chouinard.

L'abandon du vote dans les Tim Hortons et Le Journal de Montréal a cassé la domination quasi totale qu'exerçaient les stars de Quebecor sur la récolte de prix depuis des lunes. L'an dernier, les artisans de Radio-Canada ont raflé cinq trophées, contre neuf pour TVA et un à Télé-Québec (Guy Jodoin dans Tactik). En 2009, soit avant la refonte, les têtes d'affiche de la SRC étaient reparties avec une seule statuette sous le bras.

Selon Charles Lafortune, les gagnants des années d'avant 2010 sentaient que c'était bel et bien le gala de TVA pour TVA. «C'était comme plate. Ça le salissait. Là, tu gagnes pour vrai. C'est très équitable. Je le répète: c'est un gala de popularité. Ce n'est pas un gala de talent», note l'animateur de cette remise de prix décernés par le public. N'oubliez pas ceci: TVA décroche peut-être les parts de marché les plus gargantuesques du petit écran (25% la semaine passée), reste que 75 % des Québécois se branchent aussi sur les autres chaînes.

C'est la firme Léger Marketing qui établit la liste des finalistes et des gagnants grâce à un immense sondage effectué auprès de 8000 répondants, soit 2000 de plus que l'an dernier. Parmi ces 8000 sondés, 700 entrent dans la catégorie des francophones hors Québec. Et ce sont 600 jeunes de 6 à 14 ans qui couronneront leur chouchou dans la catégorie jeunesse.

Dans les téléséries, Claude Legault et Réal Bossé de 19-2 se battront contre Denis Bouchard, Éric Bruneau et Patrice Robitaille de Toute la vérité. Un Artis pour Claude Legault débloquera-t-il l'impasse qui freine le développement de la suite de 19-2? On l'espère.

Chez les femmes, toujours en téléséries, ça se jouera entre Hélène Florent (La galère, Toute la vérité), Laurence Leboeuf (Trauma), Isabel Richer (Trauma), Julie Le Breton (Mauvais karma, Toute la vérité) et Julie Perreault (19-2).

Au rayon des téléromans, aucun membre de la distribution de Providence n'a été recruté. Daniel Brière (Les Parent), Sébastien Delorme (La promesse), Normand D'Amour (Yamaska) et Germain Houde (La promesse) luttent chez les gars. Leurs collègues féminines sont Anne-Marie Cadieux (Yamaska), Anne Dorval (Les Parent), Chantal Fontaine (Yamaska) et Élise Guilbault (Yamaska). Parenthèse: Chantal Fontaine a été mise en nomination 22 fois sans ne jamais rien gagner. C'est un peu notre Susan Lucci.

Catégorie bizarre: Louis-José Houde a été placé dans les émissions d'humour pour son animation du gala de l'ADISQ aux côtés de Jean-Michel Anctil (Tranches de vie), Jean-René Dufort (Infoman) et Marc Labrèche (3600 secondes d'extase).

Les radio-canadiens dominent pour le prix Artis de la personnalité de l'année avec Claude Legault, Marc Labrèche, Patrice L'Ecuyer, Guy A. Lepage et Charles Lafortune. Chez les femmes, il n'y a que quatre finalistes: Véronique Cloutier, Anne Dorval, Hélène Florent et Sophie Thibault. Où est Julie Snyder?

Aux sports, RDS s'impose avec Joël Bouchard, Alain Crête, Pierre Houde et Chantal Machabée, qui devront travailler fort pour éclipser Marie-Claude Savard. Télé-Québec n'a rien reçu. La station V n'a cumulé que deux sélections, ce qui a amèrement déçu ses dirigeants. «Le processus de mise en nomination n'a pas de sens. Il faut revoir la façon de faire. Il faut mettre sur pied un comité avec tous les réseaux pour déterminer les nominations. Louis-José Houde, il est très drôle, tout le monde l'aime, mais il n'a pas animé d'émission d'humour cette année», remarque le porte-parole de V, Tim Ringuette.

Cette année, le gala Artis quitte le Monument-National pour atterrir au théâtre Denise-Pelletier, rue Sainte-Catherine Est, salle qui peut accueillir 850 invités. L'équipe de TVA nous concocte une cérémonie rétro-techno, avec une touche d'élégance à la Mad Men et une intégration des commentaires publiés sur le réseau Twitter. Rassurez-vous: tous les gazouillis passeront au filtre. Et il n'y aura pas de bande défilante à l'écran. «On n'est pas à Call-TV», rigole Charles Lafortune, lui-même en lice pour deux trophées.

Le maître de cérémonie ne sombrera pas dans la bitcherie. «Je vais faire rire, mais pas avec des one-two punch. Je vais être moi», précise Charles Lafortune, fan des monologues de Jay Leno. Il ajoute: «Ce n'est pas un bien cuit. Ce n'est pas un endroit pour blaster des gens. Je n'irai pas rire de quelqu'un. Je vais être mordant sans laisser de traces».

La capitaine du Cercle souhaite un gala drôle et touchant. «Et je ne me servirai pas du gala pour faire un show de Charles Lafortune», assure-t-il.

Une caméra montrera aussi aux téléspectateurs ce que voient les gagnants quand ils grimpent sur scène, question «d'avoir le feeling d'être là». Et message aux vedettes qui comptent enfiler un pantalon élimé ou une robe défraîchie le soir du 1er mai: «Habillez-vous ou faites-vous commanditer», avertit Charles Lafortune. Compris?

Photo: Alain Roberge, La Presse

Charles Lafortune, (devant) avec les personnalités en nomination.