Anne-France Goldwater n'enfilera pas sa toge d'avocate et n'agitera pas de maillet en bois dans le décor de sa nouvelle émission L'arbitre, sorte de réincarnation de La cour en direct que présentera V en septembre.

«Je ne veux pas prendre le risque de tromper les gens. J'aurais peur que ça porte à confusion», explique-t-elle à propos du port de la toge noire et du rabat blanc. Et pour le maillet? «Ma voix est déjà un marteau. Je n'ai pas besoin de maillet. Un maillet, c'est bon pour les hommes mal équipés», blague Anne-France Goldwater.

Parenthèse ici: les juges n'ont jamais utilisé de maillet dans les tribunaux canadiens, selon le Barreau du Québec. Aux États-Unis, oui. Question de ramener l'ordre dans la cour, pour ouvrir une assemblée ou pour annoncer une décision. Le symbole du maillet reste cependant fort en raison des nombreux films américains qui le mettent en scène. Clac! Vous êtes coupable. Clac! Silence dans la cour! Au Québec, le maillet s'emploie parfois dans les réunions de conseils municipaux.

En entrevue, Anne-France Goldwater est à la fois exubérante, franche et blagueuse. Cette grande fan de l'Américaine Judge Judy, dont la quotidienne roule depuis 1996, ne se destinait pas du tout à une carrière médiatique. «Les médias ne m'ont jamais intéressée. Mon sens du spectacle, je pouvais le vivre en faisant des plaidoiries à la cour», rigole l'avocate de 50 ans.

«J'aime Judge Judy parce qu'elle ne mâche pas ses mots. Elle juge de la crédibilité des témoins très rapidement. Je l'aime, je l'adore et je la regarde tous les jours, mais son approche est trop brusque. Je ne pense pas que ça marcherait ici, on n'a pas besoin d'être si brusque pour faire parler les gens. Je peux me tromper», relate-t-elle.

C'est le procès de Lola et Éric-le-milliardaire qui a catapulté la diplômée de McGill devant les caméras. Comme Lola n'accordait plus d'entrevues, «parce qu'elle s'est fait traiter de toutes sortes de noms», son avocate a décidé de monter au front médiatique pour elle. «Moi, je pouvais supporter les insultes. Et j'en ai reçu: lesbienne frustrée, mal baisée, frustrée sexuellement. J'ai de grandes épaules», dit Anne-France Goldwater.

Après sa victoire en Cour d'appel cet automne, Anne-France Goldwater a entamé une grande tournée des radios et des stations de télévision et acquis une certaine célébrité. «Aujourd'hui, je ne pourrais faire que des causes de gens fortunés d'Outremont ou de Westmount. Mais ces causes-là sont plates. Je vais m'endormir. Je veux être dans la vie des vraies gens», affirme-t-elle.

Quand on lui demande si elle serrera plus la vis aux hommes qu'aux femmes dans son tribunal télévisuel, elle répond, calmement: «Je ne regarde pas le sexe ni l'âge du client. J'haïs l'exploitation, j'haïs la vulnérabilité». Et quelle sorte d'arbitre entend-elle camper? «Ce n'est pas mon but d'être flamboyante. Le but, c'est de permettre aux gens de raconter leur histoire et de rendre un jugement», glisse Anne-France Goldwater.

Tous les vendredis soirs, selon une grille temporaire de V, Me Goldwater entendra deux causes des petites créances (donc, moins de 7000$) et les tranchera séance tenante. L'arbitre durera 30 minutes.

Bon départ des chefs

La deuxième saison de la téléréalité Les chefs! de Radio-Canada a connu un meilleur départ que l'an dernier. Lundi soir, la nouvelle brigade de Daniel Vézina et Julie Bélanger a été suivie par 731 000 téléspectateurs, comparativement à 484 000 qui s'étaient branchés à la première en 2010. Notons toutefois que les cotes d'écoute de la première année des Chefs! ont connu une progression constante pendant le reste de l'été, atteignant même la barre du million.