Ils syntonisent encore le 2, le 10, le 17 ou le 35. Par manque d'argent ou par choix tout simplement, ils ne paient pas d'abonnement au câble. Ils captent toujours leurs émissions préférées avec des antennes (longtemps agrémentées d'une laine d'acier), mais depuis la migration des signaux analogiques vers le numérique, le 1er septembre dernier, rien ne va plus pour ces téléspectateurs de la vieille école.

«J'ai acheté le convertisseur numérique, mais ça ne marche pas bien. Et on n'obtient pas de service, nulle part. L'image est moins belle qu'avant. À TVA, tout est bleu», constate Francine Mainguy, 60 ans, du quartier Ahuntsic.

Jean Labrosse, 61 ans, qui habite près de Lachute, peste tout autant devant son téléviseur. «Entre le 1er et le 5 septembre, tous les postes rentraient, c'était parfait. Mais hier soir, je ne pouvais voir que le 10 (TVA) et le 12 (CFCF)», confie-t-il.

Depuis trois semaines, vous avez été très nombreux à vous plaindre de cette difficile transition vers le numérique, qui nuit grandement à votre dégustation télévisuelle quotidienne. Rappelons qu'environ 7% des foyers québécois vivent sans Vidéotron, Bell Télé ou Cogeco dans leurs salons et consomment, on présume, leur télé par voie hertzienne.

Le problème avec le signal numérique, plus sensible aux interférences, c'est qu'il entre très bien... ou pas du tout. Il n'y a pas d'entre-deux contrairement au signal analogique, qui pouvait être capté partiellement.

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a compilé exactement 931 plaintes de gens dont la boîte à images fonctionne très mal, malgré l'achat du syntoniseur numérique. Le téléphone a aussi sonné à répétition chez les quatre grandes chaînes francophones au Québec.

Radio-Canada, dont l'antenne se dresse sur le mont Royal, a reçu des centaines d'appels de téléphiles incapables de se brancher sur 30 vies ou Le téléjournal, la plupart provenant de Montréal et de Québec. «La nuit dernière, un signal a été ouvert sur la bande UHF, ce qui devrait permettre aux gens de Québec de mieux nous regarder. À Montréal, nous ne diffusons pas encore à la puissance optimale. Nous allons procéder à des travaux sur l'antenne cet automne», assure le porte-parole de CBC/Radio-Canada à Ottawa, Marco Dubé. D'ici novembre, tout devrait rentrer dans l'ordre, nous dit-on.

Du côté de Télé-Québec, qui émet à partir du mât du stade olympique, environ 200 clients ont signalé une mauvaise réception. Pour régler ces pépins, Télé-Québec a doublé la puissance de son émetteur à Sherbrooke et fera la même chose à Gatineau d'ici la fin du mois. La porte-parole de la chaîne publique, Catherine Leboeuf, précise toutefois: «cette situation touche un nombre limité de personnes».

V a expérimenté des difficultés dans certains secteurs de Laval et dans l'arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal. «Nous avons commandé les nouveaux équipements pour corriger la situation. En région, nous sommes impeccables», note le porte-parole de V, Tim Ringuette. L'antenne de V est plantée sur le toit d'un édifice du centre-ville de Montréal.

Finalement, TVA a résolu 40 des 130 plaintes compilées depuis le 1er septembre. Concernant les accrocs détectés à Chicoutimi, ils seront réglés d'ici le 31 octobre, spécifie TVA.

Distribution du téléroman O'

TVA et la boîte Sovimage viennent de donner le premier coup de manivelle au tournage du téléroman O', qui racontera les hauts et les bas d'une famille dirigeant un empire québécois d'eau embouteillée. Ce clan, ce sera les O'Hara avec le patriarche Samuel (Guy Nadon) et son épouse Jacqueline (Marie Tifo). Leurs enfants seront campés par Stéphane Demers, Maxim Roy, Louis-David Morasse, Marilyse Bourke et Geneviève Boivin-Roussy. Lynda Johnson, Fanny Mallette, Micheline Lanctôt, Annette Garant, Noémie Godin-Vigneau et Michel Daigle complètent la distribution. José Fréchette (Tribu.com, French Kiss) supervisera l'écriture, épaulée par Sylvain Charbonneau et Anita Rowan. Éric Tessier (5150, rue des Ormes et Sophie Parker) s'installera derrière la caméra pour les 10 premiers épisodes, que nous verrons cet hiver.