«J'étais tannée de représenter une compagnie qui n'a pas de bon sens. Moi, ce n'est pas dans mon intention d'arnaquer les gens.»

Call-TV, c'est ter-mi-né pour Geneviève Simard, 21 ans, qui vient de résilier son contrat d'animatrice et qui décroche après seulement 6 semaines sur les ondes de V. «Moi, je veux être proche des gens, je n'ai pas envie de rire d'eux et que cette image-là de moi reste», explique la jeune femme de Laval, que l'on a découverte comme concurrente au Banquier spécial Star Académie, il y a deux ans.

Elle a du courage, cette Geneviève Simard, contrairement à ses consoeurs Évelyne Audet, Marie-Andrée Poulin ou Maryse Boisvert, qui ont toujours répondu de façon évasive aux questions concernant les mécanismes internes de cette tombola télévisuelle, de peur d'être mises en demeure ou poursuivies par leur ancien employeur.

Franchement. Pensez-vous vraiment que la compagnie TM Products, qui usine Call-TV à Vienne, en Autriche, désire aboutir devant un juge qui pourrait la forcer à dévoiler ses secrets d'entreprise comme le fonctionnement du mystérieux système aléatoire des lignes de la chance?

Et vous vous demandez sans doute pourquoi Geneviève Simard a accepté de piloter cette infopub en sachant très bien qu'elle dégageait un parfum de tromperie? L'animatrice, qui brûle de percer à la télévision, croyait sincèrement pouvoir apporter sa touche bien personnelle à Call-TV. «Moi, je parlais de l'actualité, je racontais des anecdotes en ondes. Eux, ils me disaient: «Arrête de faire ça, les gens n'appellent pas pendant que tu parles de ces choses-là, ils t'écoutent à la place»», raconte Geneviève Simard.

Rapidement, Geneviève a déchanté, notamment en raison des jeux insolubles qu'elle vendait aux insomniaques. Dans une grille récente, il fallait repérer des noms d'animaux, un peu comme dans une page de «mots cachés». Les réponses «aigle», «chien» et «souris», facilement lisibles dans le tableau, ont été refusées, car c'est «aï» qu'il fallait mentionner, un aï étant un paresseux que les adeptes de mots croisés connaissent bien. «J'étais tellement mal quand j'ai fait cette émission-là! Je savais que c'étaient des réponses impossibles», se souvient Geneviève Simard.

Dans une énigme sur le zoo, la production cherchait des noms d'animaux se terminant par la lettre «e». La solution à trouver? Pas une girafe ou un hippopotame, mais bien un gobie, une espèce de poisson. «Ce sont toujours des animaux que personne ne connaît», déplore Geneviève Simard.

À Call-TV, dans un jeu sur le supermarché, on achète des patates douces, mais surtout du malvoisie, un cépage servant à faire du vin. Pardon? Une fois, le producteur Adrien, celui que Maryse Boisvert a voulu «crisser dewors» cet hiver, a même averti Geneviève Simard qu'un seul appel allait entrer pendant les deux heures que dure l'émission. O.K., soit cet homme-là est le Nostradamus de 2011, soit il y a quelque chose d'extrêmement louche à Call-TV. «Je voyais bien que ça n'avait pas d'allure. Les gens ne sont pas stupides», indique Geneviève Simard.

Elle enchaîne: «Dans mon oreillette, Adrien m'a demandé de faire des crises, de faire semblant de pleurer, de faire des menaces de quitter le plateau. Il me disait de mettre plus de suspense, plus d'émotions. Je me sentais comme un instrument. Je suis trop authentique pour faire ça», dit-elle, en ajoutant qu'ils l'ont «tellement fait suer».

Même si la personne qui l'avait embauchée au Québec savait qu'elle avait des rondeurs, l'apparence physique de Geneviève Simard a déplu à certains patrons viennois de TM Products. «Je sentais qu'ils me jugeaient physiquement. Ça ne m'a pas mis en confiance», glisse-t-elle.

Le témoignage de Geneviève Simard confirme ce que nous avons écrit des dizaines de fois: Call-TV, c'est loin d'être «stick&spam», pour paraphraser un participant d'Occupation double. Mais enfin, quelqu'un ose le dire haut et fort au lieu de refiler la patate chaude au voisin.

Fini les auditions pour Simon

Les patrons de Tou.tv l'ont confirmé hier matin: c'est la fin d'En audition avec Simon. La troisième saison, qui sera mise en ligne graduellement tous les jeudis de l'automne, marquera la fin de ce projet délicieusement irrévérencieux. Y participeront: Denys Arcand, Claude Legault, Coeur de pirate et Martin Matte, notamment.

Nouveauté à surveiller: Le stage de Kassandra, une websérie qui décolle vendredi sur Tou.tv et qui raconte le parcours d'une désagréable stagiaire en enseignement du français au secondaire. Dakodak et Temps mort reviendront à l'hiver.

Ne ratez surtout pas Kali, une ambitieuse websérie achetée en France qui évoque Cours, Lola, cours et les films de Jason Bourne. Les deux premiers épisodes sont époustouflants. Ça décolle lundi sur Tou.tv.

Sinon, deux webdocumentaires incontournables: Réfugiés oubliés: les Palestiniens au Liban ainsi que Le bruit des mots, de Catherine Therrien, une incursion intime dans l'univers de huit ados de la polyvalente Cavelier de LaSalle qui s'initient au slam avec le poète Ivy. Mis en ligne lundi, ce webdocumentaire est à voir pour la sensibilité déployée par ces jeunes slammeurs.