Comment dit-on cheap en allemand? Les manufacturiers européens de Call-TV, TM Products, ont directement prélevé 5000$ sur les 8000$ qu'ils devaient encore à leur animatrice Geneviève Simard parce qu'elle a dénoncé dans les pages de La Presse les pratiques douteuses de cette infopub déguisée en loterie.

Le jour même de la publication de l'entrevue, Geneviève Simard a reçu une courte mise en demeure, doublée, trois jours plus tard, d'une ponction de 5000$ directement sur son chèque de paie. Bing, bang, rentre dans le rang. La jeune Lavalloise de 21 ans, qui n'a piloté cette tombola télévisuelle que pendant six semaines avant de démissionner, a ainsi été punie pour avoir violé ses obligations contractuelles en dévoilant des informations confidentielles à un journaliste. Au lieu de lui verser les 8000$ qu'elle a légalement gagnés, TM n'a viré que 3000$ dans son compte bancaire.

Pardon? Est-ce légal pour une entreprise de légiférer, seule et sans appel, à propos d'une clause non respectée d'un contrat? Il y a un gros flou juridique, qu'exploite TM Products sans vergogne. C'est la chaîne québécoise V qui diffuse Call-TV, mais l'entente de travail a été paraphée à Vienne, en Autriche. Ce sont donc les lois du pays européen qui s'appliquent. Afin de récupérer son argent, Geneviève Simard devrait logiquement déposer une plainte devant un tribunal viennois. Mais aura-t-elle l'énergie, le temps et l'argent pour mener cette lutte jusqu'au bout?

Tout ce fouillis remonte à deux semaines, quand Geneviève Simard a révélé que l'équipe qui usine Call-TV savait d'avance qu'aucun appel n'allait entrer en studio pendant les deux heures que dure ce supplice. Et trop souvent au goût de l'animatrice, les réponses aux jeux étaient impossibles à deviner, ce qui lui donnait l'impression d'arnaquer les téléspectateurs. Et elle avait raison sur toute la ligne.

Il n'a pas été possible de parler à Geneviève Simard hier. On peut la comprendre. Toutes les fois où elle s'adresse à un média, TM Products lui siphonne 5000$ et menace de la museler de toutes les façons possibles. L'avocat qui représente TM Products à Montréal, Jean G. Robert, du bureau Lette&Associés, a refusé de discuter de ce dossier, hier. «Les procès, je les plaide devant les tribunaux», a sèchement répété l'avocat au téléphone.

Maintenant, comment V peut-elle encore accueillir sur ses ondes une entreprise qui agit aussi brutalement avec ses employés et qui trompe quotidiennement les téléspectateurs avec des quiz insolubles? Le grand patron, Maxime Rémillard, doit se débarrasser au plus vite de cette pollution télévisuelle et, pourquoi pas, remettre les 5000$ à Geneviève Simard, qui a rendu service à son réseau en étalant publiquement ce qu'elle savait.

La galère, mayday!

Que se passe-t-il avec La galère, avec ma Galère, depuis quelques semaines? L'invraisemblance et le surplace des intrigues coulent à grande vitesse mon intérêt pour cette émission dont j'ai pourtant suivi assidûment les péripéties pendant trois saisons et demie.

L'épisode de lundi soir, farfelu et éparpillé, a quasiment épuisé ma réserve de patience. Le curé Dominique (Marc Paquet), plus capable. Sa valse-hésitation sentimentale, son faux suicide dont il est ressorti avec une mini égratignure sur le front, ses messes illégales en plein air accompagné de Mimi (Brigitte Lafleur), ses déboires avec l'Église catholique, plus capable. Cette histoire tourne en rond depuis beaucoup trop longtemps.

Même chose avec Stéphanie (Hélène Florent) et la manipulation que lui font subir ses enfants. Ça va, on a compris. Est-ce qu'on peut passer à un autre arc dramatique, s'il vous plaît? Même constat avec Claude (Anne Casabonne), dont la simili romance avec le meilleur ami de Hugo n'a abouti sur rien. On préfère Claude en mode attaque.

Sérieusement, j'ai bien hâte que les histoires, drôles comme tristes, de ces quatre mères nous touchent autant qu'elles le faisaient dans les saisons précédentes. Renée-Claude Brazeau, nous comptons sur toi.

La 350e des Francs-tireurs

Ne ratez pas l'émission spéciale concoctée par les Francs-tireurs que présente Télé-Québec ce soir à 21h pour souligner leur 350e heure à l'antenne. Dans leur studio de Verdun, Patrick Lagacé et Richard Martineau reçoivent les conseils de Jean Airoldi, Sylvie Fréchette, Anne-Marie Withenshaw, Steven Guilbault et Christian Bégin afin d'améliorer leur contenu, leur image, leur façon de respirer et d'animer, leur apparence physique, leur capital de sympathie et même leurs coupes de cheveux. Le tout, bien trempé dans l'autodérision, évidemment.

Entre ces segments plus rigolos, les coanimateurs du magazine socioculturel, même ceux de la première heure, repassent quelques-uns des meilleurs moments de leurs 14 dernières saisons. Et il y en a eu plusieurs, notamment l'entrevue de Richard Martineau avec Raël au pied d'une soucoupe volante et un entretien très musclé entre Michèle Richard et Benoit Dutrizac. Vous y reverrez aussi Jeff Fillion, Stéphan Bureau, Serge Fiori, Guilda (qui couchait avec son fils adoptif de 16 ans), Michel Barrette, la sortie de Daniel Pinard contre l'animateur de Piment fort Normand Brathwaite et un reportage de Laurent Saulnier sur les effets de l'ecstasy.

Du bien bon boulot. Passer 14 ans à l'antenne tout en restant pertinent, c'est loin d'être évident. Chapeau.