Les indices pointent malheureusement dans la même direction: le musée Éden des soeurs Florence (Laurence Leboeuf) et Camille Courval (Mariloup Wolfe) ne rouvrirait plus ses portes sur les ondes de Radio-Canada.

Hier, la SRC est demeurée très vague sur le sort de cet ambitieux projet historique ficelé par l'auteur Gilles Desjardins. «En ce moment, la production [de Musée Éden 2] ne fait pas partie des plans», a indiqué la porte-parole de Radio-Canada, Nathalie Moreau.

Ce qui est certain, c'est que Musée Éden 2 ne passera pas sur nos téléviseurs à l'automne 2012. Au plus tôt, cette série campée dans le Montréal de 1910 reviendrait à l'hiver ou au printemps 2013, soit trois ans après la fin du premier volet. Entre vous et moi, c'est une éternité. Qui se souviendra alors des personnages, de leurs motivations ou de leurs actions passées? Il nous faudra alors une solide remise en contexte pour reprendre l'écoute.

Autre signe inquiétant: Radio-Canada n'a pas reconduit Mirador parce qu'elle ne voulait pas attendre deux ans entre la fin de la deuxième année et le début de la troisième. Pourquoi patienterait-elle pour Musée Éden, alors? Là-dessus, Nathalie Moreau, de la SRC, précise que «les gens n'attendent pas la suite de Musée Éden comme ils attendaient la suite de Mirador, qui était plus comme un feuilleton».

Faute de budget, Radio-Canada avait déjà annoncé que Musée Éden ne comporterait pas neuf épisodes d'une heure, mais bien six. La productrice de la minisérie, Sophie Deschênes, de Sovimage, garde espoir. «Avec les coupes que Radio-Canada craint, c'est dur pour eux de prendre une décision maintenant. Mais le désir de faire Musée Éden 2 est là. Et tous les textes sont prêts», indique-t-elle. Musée Éden a raflé neuf Gémeaux au gala de septembre 2010.

Qui triche à TVA?

Fini Le cercle. À partir du lundi 9 janvier à 18h30, place au Tricheur de Guy Jodoin, un jeu quotidien imaginé par des créateurs à TVA. Contrairement à La guerre des clans ou à Un souper presque parfait, des émissions dérivées de concepts achetés à l'étranger, Le tricheur a été conçu ici, par des gens d'ici, exactement comme Privé de sens à Radio-Canada. Il faut le saluer.

Mais est-ce que c'est divertissant? Réponse: plus ou moins. Le tricheur met en scène cinq vedettes connues du grand public, qui passent la semaine complète sur le plateau. Guy Jodoin leur pose des questions de connaissances générales, du sport à la politique. Parmi les cinq artistes, un seul connaît toutes les réponses à l'avance. Donc, c'est lui (ou elle) le tricheur. Mais personne ne le sait dans le studio. Pas même l'animateur.

Le but du jeu est donc de démasquer le joueur qui triche en lui demandant des précisions ou en le «picossant» s'il répond correctement à une question quasi impossible. Bien sûr, le tricheur peut volontairement se tromper afin de ne pas trop éveiller les soupçons. Il y a donc une certaine stratégie à adopter.

On ne peut pas critiquer Le tricheur comme on critique Un souper presque parfait, son grand rival sur V. Un souper presque parfait débarque en ondes rodé, testé et ajusté à la perfection, contrairement au Tricheur, encore en formation. Aux commandes, Guy Jodoin ne paraît pas encore tout à fait à l'aise avec les mécaniques. Donnons-lui encore quelques semaines pour s'y acclimater.

Point positif: le décor, fait d'images numériques et de projections, est magnifique. On est loin des installations rudimentaires de Duo sur les ondes de V, mettons. C'est superbe. Vraiment.

Point négatif: il n'y a ni suspense ni montée dramatique dans Le tricheur. Le jeu reste linéaire du début à la fin. Et comme à Duo, l'argent que se répartissent les vedettes est remis à un organisme de charité. Personnellement, je préfère voir de «vrais participants du public» gagner de l'argent dans des jeux-questionnaires. Le visage d'un candidat qui rafle le gros lot en gros plan, ça n'a pas de prix.

Retour de Rock

Deux ans après la fin de la première saison, TVA rapatrie en ondes les deux baby-boomers de Rock & Rolland, qui apprivoisent lentement mais sûrement leur nouveau statut de retraités. Blagues de Guy Corneau, fantasmes de ménage à trois et trip de faire son propre vin, cette série humoristique ne s'éloigne jamais des clichés associés à cette génération riche et puissante. Le premier épisode sera diffusé le lundi 23 janvier à 19h.

Honnêtement, c'est loin d'être ma tasse de thé, Rock & Rolland. Cette deuxième saison n'est ni pire ni meilleure que la précédente: c'est exactement la même chose. Heureusement que les personnages principaux, soit Rock (Michel Barrette) et Rolland (Julien Poulin), restent tout aussi attachants, parce que leurs aventures nous paraîtraient encore plus banales. Attendez de les voir débarquer dans une soirée de poésie-slam au Quai des brumes. Et attendez de voir les amis altermondialistes (et, bien sûr, un brin pouilleux) du fils de Rolland. Tout ça est convenu, prévisible et a déjà été vu des centaines de fois ailleurs. Dommage.