Inspiré par les opéras de Richard Wagner, dont Rienzi, Adolf Hitler a copié les mouvements amples et la gestuelle dominatrice des chanteurs pour bien dompter les foules pendant ses longues allocutions publiques.

C'est Winifred Wagner, belle-fille du compositeur Richard Wagner, qui fournissait le papier à Adolf Hilter en prison pour qu'il rédige son livre Mein Kampf (Mon combat).

Et c'est le couturier de Stuttgart Hugo Boss, dont l'empire de mode a depuis conquis la planète, qui a confectionné les uniformes noirs des terrifiants SS, ceux de la jeunesse hitlérienne et également ceux de la Wehrmacht dans les années 30.

La fascinante série documentaire Apocalypse: Hitler d'Isabelle Clarke et Daniel Costelle, que présente Télé-Québec depuis dimanche, regorge de ces informations pertinentes, couplées à des images inédites et colorisées, qui détaillent avec minutie la dangereuse montée d'Adolf Hitler de 1914 à 1939. Clarke et Costelle ont aussi assemblé la magnifique oeuvre Apocalypse: la Deuxième Guerre mondiale, que TV5 a programmée en six parties à l'automne 2009.

Le premier épisode d'Apocalypse: Hitler a été diffusé dimanche dernier et a rassemblé 125 000 curieux devant leur poste. Vous pouvez encore le visionner en ligne sur le site web de Télé-Québec. La deuxième tranche passera dimanche à 20h, en même temps que le rouleau compresseur de Star Académie 5 à TVA. Vraiment, cette reconstitution historique méticuleuse, c'est de la télévision efficace, intelligente et pédagogique, sans être barbante. Et tout en couleurs, en plus.

Cette ascension improbable d'Hitler, rythmée par la musique dramatique de Kenji Kawai, glace encore le sang près de 100 ans plus tard. Comment un jeune Autrichien catholique, servant de messe à 8 ans, a-t-il entraîné toute l'Allemagne dans sa folie?

C'est pendant la Première Guerre mondiale, où le caporal Adolf Hitler transmet des ordres de tranchée en tranchée, qu'il «apprend à mépriser la valeur de la vie humaine», rappelle, d'une voix solennelle, le narrateur de la série, l'acteur Mathieu Kassovitz.

Lentement, Adolf Hitler, qui a été refusé à l'école des Beaux-Arts, rassemble des fanatiques qui partagent ses idées racistes et antisémites. Il sert d'agent provocateur dans l'armée et dénonce ses camarades soi-disant communistes. Un à un, il recrute les collaborateurs qui formeront sa garde rapprochée: Goering, Hesse, Rosenberg, Goebbels, qui deviendront, des années plus tard, responsables de la mort de 50 millions de personnes. Hitler imposera aussi le salut romain - le fameux «Heil Hitler!» - aux membres du parti nazi, comme Benito Mussolini en Italie.

À sa sortie, le livre Mein Kampf, que Kassovitz qualifie d'indigeste, ne s'écoule qu'à 20 000 exemplaires. L'Allemagne bourgeoise se préoccupe très peu de ce fou, cet illuminé de Hitler. Grave erreur. La crise de 1929, les bêtes erreurs de ses adversaires et leur insouciance permettront à Hitler, assez difficilement d'ailleurs, de se hisser à la tête du Reich.

Pourtant, les films propagandistes tournés par la très douée cinéaste Leni Riefenstahl, dont La victoire de la foi et Le triomphe de la volonté, nous montrent quasiment la vie d'un héros mythique. Les extraits de Riefenstahl n'ont pas été retouchés, soit dit en passant.

Les documentaristes passent rapidement sur la vie privée - quasi inexistante - du Führer et de sa personnalité asociale. Ils évoquent brièvement sa liaison avec Eva Braun, à peine sortie de l'adolescence, et révèlent peu de détails déjà connus sur le suicide de la nièce de Hitler, Angelika «Geli» Raubal, avec qui il aurait entretenu une relation incestueuse.

La force d'Apocalypse réside dans toutes ces archives minutieusement colligées et restaurées. La mémoire est une faculté qui oublie, nous le savons tous. Voilà pourquoi des productions comme Apocalypse sont essentielles et nécessaires.

Un talk-show pour Charles Lafortune?

La rumeur vrombit dans les corridors de TVA: Charles Lafortune concocterait un projet de talk-show de fin de soirée. Le tout pourrait entrer en ondes à l'automne, selon nos informations. Joint mercredi, l'animateur a préféré ne pas faire de commentaires et a glissé qu'une annonce «se fera en temps et lieu».

Cet intérêt de Charles Lafortune pour le talk-show n'étonne pas. En entrevue, il dit fréquemment qu'il adore les monologues de Jay Leno. TVA n'a plus de traditionnel talk-show de fin de soirée, inséré après son bulletin d'information, depuis la disparition de Devine qui vient ce soir? de Josélito Michaud en 2005. Charles Lafortune plancherait-il plutôt sur une formule hebdomadaire ressemblant plus à Ça finit bien la semaine?

Pour joindre notre chroniqueur: hdumas@lapresse.ca