Chez les filles, la question ne se pose pratiquement plus: la finaliste féminine de cette cinquième mouture de Star Académie sera Mélissa Bédard. Totalement inconnue il y a deux mois, la vie peu évidente de cette jeune femme de 21 ans, qui a grandi en banlieue de Québec, a été métamorphosée en conte de fées, version gospel. Avec une chorale et tout le tralala.

Ce serait facile d'y voir le triomphe du vilain petit canard. Car, c'est vrai, Mélissa n'a pas le physique typique d'une chanteuse mince, fragile et minuscule. Sur une scène, Mélissa dépasse à peu près tout le monde d'une tête. On ne voit qu'elle, on n'entend qu'elle.

Sa corpulence lui a d'ailleurs valu un flot d'insultes relayé par une station de radio commerciale cette semaine. Pas fort, pas fort. En 2012, on devrait plutôt célébrer le fait que ce soit un modèle différent qui fasse vibrer les foules et non un 32e clone de Marie-Chantal Toupin ou Caroline Néron.

Mélissa a tout pour gagner Star Académie, à commencer par une histoire personnelle très accrocheuse et «très vendeuse», n'ayons pas peur des mots, même s'il s'agit d'une situation délicate. Vous l'avez constaté au fil des semaines, Mélissa est la maman d'une adorable fillette, la petite Laylia. Mélissa élève sa «poupoune» toute seule, sans le père, avec qui elle a rompu.

La petite Laylia est quasiment devenue la 15e académicienne de Frelighsburg. Elle y a dormi dans sa chambre de princesse et a été câlinée par René Angélil et Ginette Reno. Cela donne, évidemment, de beaux moments de télévision.

C'est évident que les télé-spectateurs s'attachent ensuite à l'histoire de Mélissa, une mère seule que la vie n'a pas épargnée. À l'âge de 10 ans, Mélissa a aussi perdu sa mère adoptive dans un accident de voiture.

Collectivement, nous voulons tous l'encourager et contribuer à lui rendre la vie plus douce, moins râpeuse. Faudrait être un sans-coeur fini pour lui souhaiter d'autres épreuves, non?

Les parcours parsemés d'embuches à la Mélissa fascinent surtout s'ils culminent avec un triomphe devant deux millions de personnes. On se croirait dans un film manufacturé pour Hollywood. Imaginez maintenant la Musicographie que ça donnera dans 15 ou 30 ans: «Adoptée en Haïti, Mélissa tombe, se relève et devient la coqueluche du Québec»!

Heureusement pour Mélissa, sa voix basse et puissante, aux accents de blues du sud des États-Unis, fait taire tous ceux qui soupçonnent son passé difficile d'avoir pris le dessus sur son talent dans le coeur des fans.

Dans son attitude, jamais Mélissa ne joue la carte de la pitié. C'est une battante, une résiliente. Elle possède aussi ce côté très «près des gens» qui plaît beaucoup. Pour toutes ces raisons, Mélissa devrait l'emporter.

Chez les garçons, le portrait est différent. En se basant uniquement sur le talent, Jean-Marc Couture mérite de gagner chez les gars. Aucun doute là-dessus. Solide, Jean-Marc n'a commis aucun faux pas depuis le début de l'aventure. Sa voix rauque à la Jonny Lang le sert admirablement bien.

Mais Star Académie, ne l'oublions pas, c'est d'abord et avant tout un concours de popularité. Entre ici Olivier Dion, 20 ans, qui chante beaucoup moins bien que Jean-Marc, Jason ou Mike, mais qui a le physique de l'emploi. Belle gueule, abdos d'acier, sourire Crest et coiffure impeccable, Olivier fait craquer les jeunes filles.

Au lancement du disque de Star Académie mardi, plusieurs fans ont fondu en larmes devant «le beau Oli». Comme au temps des Backstreet Boys et tiens, pourquoi pas, des Beatles.

À l'instar de Mélissa, Olivier ne faisait pas partie des 12 académiciens sélectionnés par le jury pour entrer automatiquement au manoir de Frelighsburg. Mélissa et Olivier ont été sauvés par les téléspectateurs lors du tout premier gala de janvier. Ce qui donne un bon indice de leur grande popularité.

Commercialement parlant, Olivier a beaucoup de potentiel. Si les fans plus jeunes de Marie-Mai le suivent, ça devrait planer pour lui.

Et Olivier profitera sans doute de la division du vote du Nouveau-Brunswick, qui se séparera entre Jason Guérette et Jean-Marc Couture le soir de la finale des gars. C'est le Nouveau-Brunswick qui a gardé Joannie dans la course aussi longtemps, rappelez-vous. Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir du Nouveau-Brunswick à Star Académie.

Je lévite

Avec les nouvelles pubs de Loto-Québec. Après le «raccroche, raccroche» grasseyé par la comédienne Carmen Sylvestre à l'automne, la voici qui change complètement de discours. «Décroche, décroche», lance-t-elle à son mari qui s'enthousiasme - un peu trop - sur les nouveaux lots bonis de 649 000$ du 6/49. Jolie variante sur un concept hyper sympathique.

Je l'évite

Le personnage de Deborah Mills (Fanny Mallette) dans le téléroman O'. On ne sait pas trop ce qu'elle fabrique dans l'intrigue depuis quelques semaines avec son histoire d'enfant qui est mort après avoir trop bu d'eau. Sérieusement, son histoire ne semble avoir ni queue ni tête. Et c'est très gossant, comme dirait Gloria O'Hara.