On se demande pourquoi les Nations unies s'obstinent à maintenir des organisations qui ne font que la discréditer et la couvrir de ridicule, en plus de gaspiller des fonds qui pourraient servir à accroître le budget des organismes qui font vraiment oeuvre utile, comme le Programme alimentaire mondial ou le Haut Commissariat pour les réfugiés.

On se demande pourquoi les Nations unies s'obstinent à maintenir des organisations qui ne font que la discréditer et la couvrir de ridicule, en plus de gaspiller des fonds qui pourraient servir à accroître le budget des organismes qui font vraiment oeuvre utile, comme le Programme alimentaire mondial ou le Haut Commissariat pour les réfugiés.

Ainsi, le Conseil des droits humains de l'ONU vient de publier un rapport félicitant la Libye pour son bilan en matière de «respect des droits de l'homme»... En même temps, on apprend que l'Iran a été élu à la Commission sur le statut de la femme pour un mandat de quatre ans. Oui, l'Iran, le pays qui condamne les femmes adultères à la lapidation, et qui harcèle celles dont le foulard laisserait entrevoir un ou deux cheveux!

En avril dernier, l'Iran a été élu par acclamation parmi les 45 membres de la commission censée promouvoir l'égalité et l'avancement des femmes.

Ce genre d'incongruité est inévitable. Comme les valeurs démocratiques sont foulées aux pieds dans la plus grande partie du monde, et comme les élections, à l'ONU, sont affaire de tractations de coulisses, chaque bloc régional manoeuvrant pour ne présenter qu'une seule candidature, il va de soi que nombre de postes échoueront fort souvent à des pays dont toute l'action contredit l'objectif de l'organisation.

Ainsi, la Somalie et le Soudan siègent au comité de direction du Haut Commissariat pour les réfugiés; et l'Iran, le Kazakhstan, la Libye et la Chine, au comité onusien censé promouvoir la liberté de l'information!

Le Conseil des droits humains est le champion toutes catégories de l'hypocrisie,  car il a comme habitude de s'en prendre principalement, sinon exclusivement, à Israël, en fermant les yeux sur les abus qui se produisent dans le monde arabo-musulman. Son rapport complaisant sur la Libye n'est qu'une autre manifestation de la mauvaise foi caractérisée de ce conseil.

Mais comme l'affaire a été ébruitée au moment même où le colonel Kadhafi menaçait de bombarder son peuple, elle a tout de même causé une petite gêne. Aussi, la semaine dernière, l'assemblée générale de l'ONU a-t-elle voté à l'unanimité en faveur de l'exclusion de la Libye du Conseil des droits humains (le représentant libyen avait retourné sa veste)... Mais cette exclusion n'est que de la poudre aux yeux, car le même conseil comprend toujours ces valeureux défenseurs des droits et libertés que sont Cuba, la Chine, le Pakistan, la Russie et l'Arabie Saoudite!

Tout cela est une blague à laquelle l'ONU aurait dû mettre fin depuis longtemps. Hélas, trop de gouvernements, parmi ses membres, avaient intérêt à faire grossir la pieuvre et à accroître ses organismes affiliés, lesquels constituent autant de planques pour les amis des régimes autoritaires, avec rémunération, voyages et frais de représentation faramineux à la clé.

L'ONU est nécessaire, même si, à cause précisément du jeu pervers des alliances, à cause aussi de la bureaucratie obèse qui la paralyse, elle est le plus souvent impuissante à régler les conflits, comme on l'a vu au Rwanda. Néanmoins, pour dire les choses simplement, ce serait pire si l'ONU n'existait pas.

Un forum mondial où l'on tente des arbitrages et des médiations n'est pas une panacée, mais c'est tout de même une barrière contre la loi de la jungle.

Raison de plus pour en finir avec ces greffons, ces comités et commissions qui, tels justement le Conseil des droits humains et la Commission sur le statut de la femme, sont viciés dès le départ parce que beaucoup de pays-membres ne croient pas du tout à ces nobles idéaux. Ce ne sont, en définitive, que des monuments à l'hypocrisie.