Où joueront les Coyotes de Phoenix en octobre prochain? Gary Bettman lui-même l'ignore. De nombreux développements influenceront le cours des événements jusqu'au printemps prochain.

En date d'aujourd'hui, voici mon analyse de la situation.

1- PHOENIX

La bonne entente entre la LNH et Glendale, ville de banlieue où évoluent les Coyotes, est terminée. La mairesse Elaine Scruggs estime que le prix de vente de la concession, 170 millions, est excessif compte tenu de la valeur de l'équipe, 134 millions selon le magazine Forbes.

Gary Bettman affirme néanmoins que trois groupes souhaitent acquérir l'équipe. L'automne dernier, Glendale croyait que le dossier serait réglé à Noël. Aucun déblocage n'est survenu.

Pire encore: l'agence de notation Moody's a dégradé d'un cran une partie de la dette de Glendale, notamment en raison des 50 millions pompés dans la survie des Coyotes depuis 2009.

L'Institut Goldwater, dont la vigilance a stoppé la cession de l'équipe à un investisseur de Chicago l'an dernier, reste aux aguets. Cela complique le financement d'une éventuelle transaction.

Malgré tout, Glendale peut garder les Coyotes au moins une autre saison. La Ville prévoit réinjecter 25 millions dans la concession en 2012-2013, ce qui permet à la LNH d'être patiente.

La LNH croit toujours possible qu'un investisseur sérieux achète l'équipe avant la prochaine saison, malgré les pertes colossales des Coyotes depuis leur arrivée à Phoenix.

Peu importe que ce plan se concrétise ou non, la LNH pourrait attendre une autre saison avant de déménager l'équipe. Cela lui laisserait le temps de vérifier l'impact de la prochaine convention collective sur les marchés à bas revenus. Et d'éviter, pour la deuxième année consécutive, le transfert d'une équipe vers une petite ville canadienne.

Chances de Phoenix-Glendale: 50%.

2- QUÉBEC

Québec est bien placé pour accueillir les Coyotes.

D'abord, le financement du futur amphithéâtre est conclu. Ensuite, une entreprise solide, Quebecor Media, souhaite obtenir une équipe. Aucune des autres villes mentionnées ne possède cette combinaison d'atouts.

Québec profite aussi du succès des nouveaux Jets de Winnipeg. Leur succès démontre qu'une équipe de la LNH peut réussir dans un petit marché canadien.

Il reste cependant des zones d'ombre. L'étude des coûts du nouvel amphithéâtre n'est pas terminée. Tant que cette étape ne sera pas franchie le 31 mars prochain, un doute subsistera sur la mise en chantier. La crédibilité de la candidature de Québec pèsera plus lourd lorsque la construction commencera.

Si les Nordiques renaissent l'automne prochain, l'équipe évoluera au Colisée, un amphithéâtre désuet. Les pertes d'exploitation seront importantes. Le propriétaire devra être prêt à les assumer. Car si la LNH fait signe à Québec, la capitale nationale devra dire oui sur-le-champ, au risque de perdre son occasion.

Chances de Québec: 25%

3- SEATTLE

L'arrivée d'une concession de la LNH à Seattle est minée par un problème fondamental: la ligue semble plus intéressée par ce marché que Seattle ne l'est par la LNH.

En 2008, Seattle a refusé d'injecter des fonds publics dans la construction d'un nouvel édifice destiné aux Sonics, de la NBA. L'équipe a alors déménagé à Oklahoma City.

Un symbole reste puissant à Seattle: lorsque le Kingdome a été démoli pour faire place à des stades modernes, la dette liée à sa construction n'était toujours pas remboursée. Les contribuables ont donc continué de payer pour un stade qui n'existait plus.

Seattle est bien plus une ville de basketball que de hockey. Pour qu'un projet de nouvel amphithéâtre fonctionne, il devrait être financé par des fonds privés, une perspective peu probable dans le contexte économique actuel.

Quant au Key Arena, le vieil aréna des Sonics qui constitue la solution temporaire évoquée par Bill Daly, il n'est pas fait pour le hockey. Un exemple: en configuration hockey, le tableau indicateur surplombe une des lignes bleues. Plusieurs sièges offrent une mauvaise vue sur la patinoire.

Avec raison, la LNH est néanmoins intriguée par le potentiel de ce marché. Elle tentera peut-être d'intéresser des investisseurs fortunés. Sans être impossible, le défi s'annonce rude.

Chances de Seattle: 12%

4- KANSAS CITY

Kansas City compte sur un magnifique amphithéâtre, le Sprint Center, géré avec succès par Anschutz Entertainment Group (AEG). La priorité du groupe est la construction d'un nouveau stade de football à Los Angeles, afin d'attirer une équipe de la NFL.

Déjà propriétaire des Kings de Los Angeles, AEG semble peu intéressé par l'idée de mousser le hockey à Kansas City, un sport qui a peu de racines dans la région. Et on ne connaît aucun propriétaire potentiel. Un retournement de situation majeur serait nécessaire pour que Kansas City accueille à court terme les Coyotes.

Chances de Kansas City: 10%

5- LAS VEGAS

La LNH vient de renouveler pour trois ans l'entente la liant à Las Vegas pour la remise annuelle des trophées.

Dans l'immédiat, les liens entre cette ville et la LNH devraient s'arrêter là.

Le sport professionnel majeur demeure hésitant envers Las Vegas, une ville de jeu ayant été durement frappée par le ralentissement économique.

Chances de Las Vegas: 3%

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Source: Arizona Republic