En début d'après-midi samedi, j'avançais lentement, au milieu d'une foule énorme, vers les tourniquets d'entrée du Stade olympique.

Les gens étaient joyeux et l'ambiance, à la fête. Pendant un moment, je me suis senti plongé 30 ans en arrière, avant un gros match des Expos, lorsque la ville vibrait baseball.

Cette fois, bien sûr, il s'agissait de l'Impact. Mais peu importe notre nostalgie des Z'Amours, c'est agréable de penser qu'une nouvelle génération de jeunes Québécois a vécu des émotions semblables ce week-end. Le sport professionnel n'est jamais plus beau que lors de ces rassemblements uniques, à l'occasion d'un match significatif.

Je l'avoue: je n'avais jamais assisté à une rencontre de l'Impact avant celle de samedi. Le soccer de deuxième division ne m'intéresse pas.

Mais nul besoin d'être un expert pour comprendre que le niveau de jeu n'est plus le même. Et que la MLS offre un produit excitant. Au point où, en toute fin de soirée, j'ai regardé à la télé le match Toronto-Seattle. J'en suis encore étonné! (Et j'en conclus que l'Impact a besoin d'un David Estrada, le p'tit attaquant des Sounders auteur de trois buts.)

L'ouverture locale de l'Impact a répondu aux attentes. Les couleurs, la musique, le bruit et le jeu, tout cela s'est fondu en un excellent spectacle.

Le gros défi de l'organisation sera d'entretenir l'intérêt des fans en attendant l'arrivée, en juillet, du joueur vedette promis par Joey Saputo. Ce ne sera pas bon signe si les gradins se vident après le coup d'envoi de samedi.

Prochain rendez-vous au Stade olympique: le 7 avril, contre le Toronto FC, en après-midi. En soirée, les Maple Leafs seront au Centre Bell pour le dernier match du Canadien cette saison (ça fait tout de même bizarre de dire ça, non?)

L'Impact, me dit Joey Saputo, discute avec le Canadien afin d'organiser un samedi de la «rivalité» entre Montréal et Toronto. On convaincrait notamment les deux maires de parier amicalement sur les chances de leurs équipes.

Le Toronto FC et les Maple Leafs appartenant au même propriétaire, les négos seront faciles de ce côté. Souhaitons que le Canadien ne se fasse pas tirer l'oreille.

Photo: Bernard Brault, La Presse

Les gens étaient joyeux et l'ambiance, à la fête, samedi, dans l'enceinte du Stade olympique.

L'effondrement d'une dalle de béton dans un stationnement, le 4 mars dernier, n'a pas diminué l'énergie de la nouvelle administration du Parc olympique. Les projets se multiplient.

Parmi eux, proposer aux organisateurs d'événements deux nouvelles configurations pour le Stade. Mais pas question de camoufler par des rideaux les sièges du deuxième niveau, comme au BC Place de Vancouver.

Le plan est plutôt de déployer une toile qui coupera l'enceinte en deux, dans le sens de la largeur. Selon le positionnement de la toile, des salles d'environ 10 000 et 35 000 sièges [voir l'illustration] seront ainsi créées, explique David Heurtel, PDG de la RIO.

Le concept est original puisqu'il élimine l'impression de gigantisme créée par l'immense espace vide derrière l'ancien champ centre du terrain de baseball. Le coût de base de la toile est de 24 000$. Elle pourra aussi être dotée de propriétés acoustiques, qui amélioreront la sonorité.

La toile servira aussi d'écran projecteur pour de l'animation ou de la publicité. Son installation pourrait donc générer des revenus.

Dès 1995, la RIO avait jonglé avec l'idée de vendre le nom du Stade olympique à un commanditaire. Pierre Bibeau, alors président de l'organisme, avait étudié le projet.

David Heurtel souhaite un jour concrétiser l'idée. «Nos sondages démontrent que les gens appuient l'initiative, pourvu qu'elle diminue la facture du contribuable et qu'une entreprise québécoise s'associe au projet.»

À l'heure actuelle, la RIO reçoit une subvention de fonctionnement de 18 millions. Son budget d'exploitation est d'environ 40 millions.

Déjà, M. Heurtel a conclu une entente avec la Financière Sun Life pour commanditer le nom de l'esplanade du Parc olympique. Les droits d'appellation de la Tour du Stade et du Centre sportif sont aussi disponibles.

Quant au Stade, il faudra attendre de connaître la décision du gouvernement à propos du remplacement du toit avant d'aller plus loin. Ce dossier devrait aboutir ce printemps.

Si le gouvernement n'opte pas pour un toit rétractable, la vocation sportive du Stade en subira les contrecoups.

La MLS s'est vite adaptée à la réalité francophone de Montréal. Sur son site officiel, quelques articles sont proposés en français. Et le titre «C'est fantastique!» coiffait le texte sur le premier match de l'Impact au Stade olympique.

La MLS est déjà une ligue bilingue, puisqu'elle accorde une large place à l'espagnol dans son plan de communications. Ainsi, des publications officielles du circuit sont présentées dans les langues de Shakespeare et de Cervantes. La MLS évalue à 32% le taux de ses partisans hispanophones, plus du double de ceux des autres circuits professionnels.

Avec un peu de chance, et si l'Impact joue bien ses cartes, la MLS deviendra un circuit trilingue.

L'arrivée de l'Impact en MLS a obtenu du retentissement dans un média hautement spécialisé aux États-Unis.

Ainsi, dans son numéro du 5 mars, le Sports Business Journal (SBJ) propose une longue entrevue de Richard Legendre, vice-président de l'équipe. Sa photo est publiée à la une de cet hebdomadaire de référence, lu par les décideurs économiques de l'industrie.

Le SBJ fournit quelques données intéressantes sur la MLS. On apprend que cette saison, 15 des 19 équipes joueront dans un stade conçu pour le soccer. En 2002, un seul club était dans cette catégorie.

D'autre part, l'idée d'ajouter une 20e équipe, cette fois dans la région de New York où sont déjà établis les Red Bulls, fait son chemin. Le coût de la concession serait de 100 millions, soit 60 millions de plus que le prix versé par l'Impact en 2010.

Illustration fournie par le Parc olympique

Exemple d'une configuration de 35 000 sièges au Stade olympique.