Sidney Crosby jouirait d'un traitement de faveur des arbitres. Remarquez que les arbitres sont intelligents même quand ils sont pourris comme c'est le cas cette année dans les séries. Donc, les arbitres ont compris que ceux qui tentent d'arrêter Sidney Crosby commettent plus de fautes que leur victime. Simple logique.

Pour une pénalité méritée par Crosby, dites-vous bien que ses adversaires en mériteraient sans doute cinq ou six. C'est simple, Hal Gill pour un, devrait visiter le cachot à chaque période. Il a toujours un bras ou le hockey en train de retenir, d'accrocher ou de commettre de l'obstruction. Et il n'est que rarement puni parce que les dirigeants de la Ligue nationale ont ordonné aux arbitres de cesser d'arbitrer. Ils gèrent les matchs.

Crosby est arrivé dans la Ligue nationale après le lock-out. Pour lui, le jeu de la Ligue nationale est censé être fluide, rapide et dénué d'obstruction. Comme on y a eu droit pendant quatre ou cinq merveilleuses saisons, qui ont permis aux amateurs de retomber amoureux de leur hockey.

C'est fini. La Ligue soutient que les surprises des séries sont dues à la parité. Elles sont également dues à l'arbitrage déficient. Plus les arbitres sont aveugles, tolérants et incompétents, et plus des équipes comme le Canadien sont avantagées. Simple logique. Quand les Capitals de Washington lançaient 54 fois contre Jaroslav Halak, ça veut dire qu'ils étaient en possession de la rondelle au moins 70% du temps. Or, à moins de s'appeler Mike Green, on ne devrait pas écoper de pénalité quand on a la rondelle. Or, l'arbitrage commandé par la LNH gomme cette différence. Et c'est une injustice et un vol. Crosby et Malkin n'en ont rien à foutre d'accrocher ou de retenir leurs adversaires. Ce sont eux qui ont le talent. Même chose pour Michael Cammalleri ou Tomas Plekanec, mais à un degré moindre évidemment.

Que Crosby finisse par se plaindre et par montrer des signes d'impatience, c'est normal. Et c'est humain. Un grand joueur de hockey comme lui ne devrait pas passer tout un match avec un adversaire pendu à ses bretelles. Quand il pète une coche et qu'il apostrophe un arbitre, il a raison. Et si les arbitres ne le punissent pas, c'est qu'ils savent fort bien qu'ils ne font pas leur vrai travail. Ils ont prouvé depuis 2005 qu'ils pouvaient être compétents. S'ils sont pourris, c'est parce qu'ils ont reçu l'ordre d'être pourris. Mais ils savent et quand on sait, on tente de corriger les injustices.

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Cela dit, Sidney Crosby y gagnerait au change s'il contrôlait mieux ses frustrations. Ça ne donne rien de perdre sa concentration et de gaspiller des énergies devant une situation qu'il ne contrôle pas. Les ordres viennent de plus haut et de plus fort que lui.

Il faut dire que Crosby a grandi en admirant le plus grand gueulard et pleurnichard de l'histoire du hockey. Saint Wayne Gretzky était le roi des gueules sales avec les arbitres. Il les intimidait. Ce que Mario Lemieux, plus posé et parlant une langue inférieure, n'a jamais réussi. D'ailleurs, si Gretzky a été protégé par les arbitres, Mario Lemieux a été matraqué à outrance par les matamores devant des arbitres qui fermaient les yeux ou qui regardaient ailleurs.

Mais le temps est venu pour Crosby d'imiter son patron et ami, le grand Mario. Je comprends très bien les fans qui ont crié des insanités mardi soir au Centre Bell. Je sais que le père de «Sid The Kid» s'est plaint. Un coeur de père lui donne raison, mais quand on réfléchit, on réalise que Crosby, à Montréal, est un adversaire inquiétant. Nous ne sommes plus aux Jeux olympiques et les Québécois n'ont pas à soutenir le leader de l'ennemi. Quand il joue à Montréal, Crosby est l'ennemi. Quand il jouera à Montréal dans un match de l'équipe nationale du pays, papa Crosby n'a pas à s'inquiéter, les fans vont encourager son fils et crier fort ses mérites.

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Cela dit, on imagine difficilement les petites games qui se jouent dans les coulisses pour s'attirer les faveurs des officiels. Que ce soit Pierre Gauthier ou Réjean Shero, le fils de Mariette, on tente de les influencer. Soit en attirant leur attention sur des fautes que commettent des joueurs de l'équipe adverse, soit en trouvant des explications pour celles commises par ses propres joueurs.

Dans le temps où les Nordiques faisaient flotter les fleurs de lys aux quatre coins de l'Amérique, Maurice Filion et Michel Bergeron se demandaient si les arbitres du reste du Canada, la grande majorité, ne souffraient pas d'un blocage ou pire, d'un fond raciste inconscient, pendant les matchs.

Avec l'autorisation de Marcel Aubut, ils avaient fait construire un salon pour les arbitres. Frigo pour la bière, télé haut de gamme pour l'époque, journaux et magazines anglais, bicyclette d'entraînement, repas, tout avait été mis en oeuvre pour gâter les arbitres et les juges de ligne. Pour qu'ils sachent que les Fleurdelisés les aimaient très fort.

Ça n'a pas empêché le but d'Alain Côté, qui était bon...