Si on procédait à un vote chez les 29 autres directeurs généraux de la Ligue nationale pour déterminer qui est la meilleure recrue cette saison, ils choisiraient P.K. Subban.

Il se peut que Subban ne soit pas choisi par les journalistes. Certains confrères de l'Association de l'Ouest n'ont à peu près pas vu Subban et d'autres risquent de se souvenir davantage des quatre matchs de punition que le fougueux joueur du Canadien a passés sur la galerie de presse que de l'extraordinaire progression de son jeu depuis les Fêtes.

C'est un pur-sang. Quand il est arrivé avec le grand club dans les séries éliminatoires la saison dernière, il était meilleur à ses premiers matchs qu'à la fin des séries du Canadien. Normal, au début, il jouait dans les normes serrées que lui imposait Jacques Martin. Puis, prenant trop de risques et se fiant trop à son immense talent, il a commis plusieurs gaffes qui ont ulcéré son coach.

On a vécu le même phénomène cette saison. Jusqu'aux Fêtes. Jacques Martin a pris une décision difficile à défendre en collant son jeune défenseur à la galerie de presse.

Mais Martin a eu raison. Depuis son retour au jeu, Subban a trouvé un beau milieu entre fougue et prudence nécessaire. Et depuis quelques semaines, il est devenu le joueur de défense par excellence du Canadien. À tout juste 21 ans.

Je n'ai vu que deux autres joueurs de défense aussi prometteurs depuis mes premières couvertures du Canadien en 1975. Larry Robinson et Chris Chelios... Même Éric Desjardins, qui est devenu un grand joueur à ses dernières années à Montréal et surtout avec les Flyers de Philadelphie, n'avait pas la force ni le coup de patin de Subban. Et il n'avait pas cette incroyable assurance et cette confiance en soi illimitée qui sont si importantes pour les athlètes.

Robinson, Chelios et Subban, excusez, ça fait un très grand trio. Et encore, faut-il rappeler que Chelios est arrivé avec le Canadien après avoir participé aux Jeux olympiques de Sarajevo et qu'il était plus âgé que Subban ?

Les directeurs généraux doivent rêver de mettre la main sur cette perle. Un joueur d'attaque se développe plus rapidement qu'un défenseur. C'est normal, c'est moins complexe de jouer à l'attaque qu'à la défense où il faut maîtriser l'apprentissage de la surface et des angles de toute la patinoire. Imaginez le potentiel de Subban. C'est presque invraisemblable.

Curieusement, les blessures qui se sont acharnées sur la Flanelle ont permis l'éclosion de plusieurs jeunes de l'organisation. Tellement qu'avec une dizaine de matchs à disputer, on peut affirmer sans risque de se tromper que le Canadien pourra compter sur deux superstars pour le reste de la décennie. Subban et Price constituent la colonne vertébrale de l'équipe des prochaines années. Or, la plupart des grands directeurs généraux ont toujours tenté de construire leur équipe en partant du gardien vers l'avant. À Montréal, les deux positions clés sont déjà comblées. Le gardien et le quart-arrière.

Comme le disait un célèbre relationniste des Nordiques de Québec... le meilleur est à venir.

Le monde, royaume de Bute

Lucian Bute a passé deux journées folles à servir les médias. Ce n'est pas une épreuve pour le grand Québéco-Roumain qui aime les gens et qui est à l'aise avec la presse, les télés et radios.

Dans le fond, Bute a fait le ménage dans l'IBF, l'organisme de boxe dont il détient la ceinture de championnat. Mikkel Kessler devrait faire un bon adversaire si sa blessure à l'oeil guérit bien.

Le rêve de Bute est de se battre à la fin juillet en Roumanie. Le gouvernement roumain aimerait qu'il livre un combat de championnat à Bucarest dans le cadre d'une immense fête populaire. Concerts et grand bal le samedi et boxe le dimanche. C'est normal que Bute pense à son pays et aux siens. Il suffit de lire les quotidiens de Bucarest d'hier pour réaliser à quel point Bute a même dépassé le stade d'idole dans son pays natal. (Tous ceux qui ont étudié le latin pourront lire le roumain sans trop de difficulté).

Bute a déjà croisé Mikkel Kessler. La scène se passait à Copenhague quand Éric Lucas est allé se faire démolir par le solide Danois. Le jeudi, Bute avait rendu visite à Kessler, qui tenait une conférence de presse. Il avait dit à plusieurs reprises... qu'un jour, il l'affronterait.

À l'époque, Bute n'était pas champion et semblait encore bien jeune.

Aujourd'hui, les deux hommes sont de solides gaillards de 31 et 32 ans et la vie a fait que le champion est le timide de cette rencontre à Copenhague.