Éric Lucas et Librado Andrade se sont croisés en conférence de presse hier à Québec, mais il n'y a pas eu d'étincelles entre ces deux gentlemen du ring.

Même que l'événement ressemblait plutôt à une réunion de famille, avec Lucian Bute, deux fois vainqueur de l'Américain, dans la foule. Andrade, dont la carrière est un peu en attente, a remercié InterBox de lui accorder un cinquième combat.

«Quand j'ai commencé à boxer, c'était pour apporter un peu plus d'argent à ma famille. Je suis allé plus loin que je pensais. Je vais boxer aussi longtemps que je peux.

«À propos d'Éric, j'imagine qu'il doit voir quelque chose.»

Dans une entrevue privée avec le chroniqueur de La Presse, Andrade a avoué s'être entraîné «autant qu'il a pu» en Californie. Il semblait avoir moins de tonus musculaire. J'ai eu l'impression qu'il ne prenait pas Éric Lucas au sérieux.

Lucian Bute non plus. «Il a perdu du poids et du muscle. C'est bon signe pour Éric.»

Le champion mondial des super-moyens de l'IBF est revenu de Roumanie, samedi, pour assister au combat de son ami, patron et partenaire d'entraînement occasionnel.

«Je ne vais certainement pas donner de conseils à Éric. Il a plus d'expérience que moi. Ce sera dur pour lui, très dur. Mas il s'est bien préparé et il est confiant. Il a une chance...»

Le plaisir de la chose

Éric Lucas aura 40 ans au lendemain de son combat de demain soir. Il vise une 40e victoire en carrière. Son dernier combat dans les grandes ligues, une défaite contre le Danois Mikkel Kessler, a eu lieu... en 2006.

Il faut toutefois retenir ce qu'il a dit hier. «J'ai eu plus de plaisir à me préparer pour ce combat que pendant les dernières années de ma carrière. À ce moment-là, la boxe était devenue une corvée, un fardeau. Maintenant j'ai du fun. J'étais heureux de voir mes progrès.

«Une défaite va renvoyer un de nous deux chez lui. Une victoire va lui permettre de poursuivre sa carrière.»

Alors que la plupart des observateurs croient que Lucas s'attaque à trop fort pour lui, son entraîneur, Stéphan Larouche, explique: «C'est moi qui lui ai proposé Andrade. On aurait pu lui faire gagner deux ou trois autres petits combats. Mais le temps passe et il y a toujours les risques de blessure. Surtout à son âge. Avec Andrade, il aura la réponse à toutes ses questions.

«Je ne l'ai pas ménagé à l'entraînement. Je lui ai fait faire des choses qu'il ne faisait pas avant. Il aimait ça. Il est convaincu de sa victoire.

«Quand il va monter dans l'arène, il aura le sourire de quelqu'un qui sait qu'il a une préparation maximum.»

Des émotions

Jean Bédard, le patron d'InterBox et de Sportscene, a lu un témoignage émouvant qu'il adressait à Éric Lucas. En gros, il nous rappelait que «grâce à lui, son charisme, sa vie exemplaire et sa gentillesse avec le public, il y a des centaines de jeunes Québécois qui ont choisi la boxe».

Tout à fait juste. Et des dizaines de jeunes Québécois ont de l'avenir dans ce sport.

Enfin, grâce à Lucas, la popularité de la boxe a explosé au Québec.

Les organisateurs de la soirée, qui met aussi en vedette le Québécois Pier-Olivier Côté (11-0-0, 2 K.-O., poids légers) et le Montréalais Renan Saint-Juste (21-1-1, 14 K.-O., poids moyens), attendent environ 10 000 spectateurs.

Les trois combats principaux seront présentés sur ESPN2.