Vous imaginez Pierre Boivin déclarer publiquement qu'Andrei Markov ne fait pas son travail de leader ou que Carey Price n'a pas d'avenir chez le Canadien?

C'est tout à fait ce que le président de l'Impact, Joey Saputo, a fait plus tôt cette semaine. De mémoire de très expérimenté journaliste, je ne me souviens pas d'une attaque aussi dure et, surtout, personnelle d'un dirigeant envers ses joueurs.

Exemples: «Nevio Pizzolito ne fait pas son travail de capitaine. J'ai commis une erreur en le nommant... « Ou bien: «Rocco Placentino pense qu'il est l'avenir de l'équipe. Il n'a pas d'avenir avec l'équipe s'il continue à jouer de cette façon...» Deux ou trois autres ont eu droit à la même humiliation publique.

La réaction des athlètes visés a été plutôt soumise, Saputo étant un président tout-puissant qui a la mèche courte et qui est très hands-on, comme disent les Anglos. On pourrait traduire par «très contrôlant».

L'homme a investi beaucoup de son temps et de son argent et il veut des résultats.

On verra ce soir si la sortie de Saputo était un bon calcul. L'Impact affronte le Cristal Palace à Baltimore, une équipe de l'expansion que les Montréalais n'ont pas encore battue en trois rencontres.

Le président s'est-il mis un doigt dans l'oeil? A-t-il poussé trop loin? Que se passe-t-il dans la tête de Pizzolito, Placentino et les autres?

Une autre défaite et l'ambiance pourrait se gâter dans ce club qui a pourtant obtenu de beaux résultats depuis deux ans.

Et tout ça à la veille d'une entrée dans les ligues majeures du soccer nord-américain. Parions que Joey Saputo deviendra un propriétaire très en vue dans la MLS qui compte déjà quelques personnages colorés.

L'été

Est-ce l'été particulièrement chaud qui excite nos sportifs? Ou nos présidents de clubs sportifs, devrait-on dire.

Notre collègue Miguel Bujold nous raconte depuis un certain temps - ça se passe entre nous, dans la salle de rédaction - que Larry Smith, président des Alouettes, n'est pas toujours apprécié dans sa propre organisation.

Miguel l'a écrit hier: le propriétaire des Alouettes, John Wetenhall, refuse de dire du bien de Smith ou de parler de son avenir alors qu'il est délirant d'admiration au sujet de son directeur général Jim Popp. (Entre nous, le dirigeant-clé des Alouettes, ces jours-ci, est Mark Trestman, suivi d'Anthony Calvillo.)

Comme tout ça est triste.

Moins triste, par contre, que notre autre ancienne équipe d'été, les Expos, qui nous ont fait vivre quelques années de misère avant de disparaître avec les meubles. (Ils nous ont laissé un gros stade vide du même coup.)

Tout ça pour vous dire que nous sommes peut-être un pays d'hiver seulement. Regardez le CH. Jamais de vagues. On a beau le critiquer, il ne répond pas. Il ne connaît pas souvent de succès, mais il n'en parle jamais et ses coffres s'emplissent de plus en plus.

Plutôt que Nos bras meurtris vous tendent le flambeau, la devise du CH devrait être: Les chiens aboient, la caravane passe. Ou bien: Achetez des billets et des chandails à 300$ et ne vous occupez pas du reste.

Échanger Halak, fallait le faire...

Jehovah

Veillée tranquille en perspective. Mes perruches, Céline et René, passeront la soirée à leur Temple des témoins de Jehovah alors que je visionnerai un film en compagnie de mon fidèle poisson rouge, Rocket.

- Loue un film qui n'a pas de vampire ni de loup-garou...

- D'accord, Rocket.

- Ni de Guylaine Tremblay ni de Guillaume Lemay-Thivierge, S.V.P. J'ai envie de sortir de mon bocal de temps en temps.

- Je m'en occupe, mon humide ami.

- Tu as vu que Filière 13 fait de bonnes entrées aux guichets. Ça me rappelle le commentateur américain qui avait déclaré: «Jamais personne n'a fait faillite en sous-estimant le goût du public américain.» De nos jours, ça pourrait s'appliquer au public québécois, non?

- Comme tu es négatif, Rocket. Pour compenser, je vais féliciter Claude Poirier pour ses 50 ans de vie journalistique. Il paraît que c'est un pilier de l'histoire de l'information au Québec...

- Poirier? Celui qui dit: «Libération conditionnelle avec conditions» et «Je cherche quelqu'un pour collaborer mon infirmation»?

- C'est lui.