Les années passent et les tailgates des Carabins de l'Université de Montréal deviennent une sorte de petite institution. Ils étaient plus de 1000 devant le stade du CEPSUM hier, dans la rue, sous les arbres, sur les autos stationnées... Il n'y a rien de mieux pour revisiter la vie estudiantine.

Beaucoup de belles jeunesses et de belles santés, des hamburgers et hot-dogs et beaucoup de bière. La Budweiser a pris les commandes. Il est même assez difficile de trouver de l'eau ou même une boisson gazeuse. Remarquez que c'était pareil dans notre temps.

Et puis des couples se forment et certains dureront toujours, d'autres le temps d'une saison de football, ou d'un match de football.

Il y avait des anciens aussi, des alumni, comme disent les anglos pour qui l'attachement à leur université est une affaire sérieuse. Aux matchs des Carabins, il n'y a pas assez d'anciens, si vous voulez mon avis.

Une note discordante: l'animation du tailgate est assurée par CKOI, par une de ces têtes heureuses qui beuglent n'importe quoi dans un micro. Juste à côté, un kiosque de CISM, la radio étudiante, était tout à fait silencieux. Pourquoi?

Ces jeunes étudient en communications, ils devraient faire leurs classes aux matchs des Carabins, non? Et puis CKOI... on est à l'université, pas au beach party de Pointe-Calumet!

Il y avait aussi l'équipe des sports de CKAC, ce qui est bien correct... CKAC avait envoyé des grosses pointures, Michel Villeneuve et Jean-Charles Lajoie. Ils parlaient de Carey Price quand je suis passé.

Il y a eu un moment émouvant quand l'annonceur maison Éric Gaudette a présenté les trois premiers Carabins à évoluer dans la LCF: Marc-Olivier Brouillette (Alouettes), Hamid Mahmoudi et Joash Gesse (Lions de Vancouver, en visite à Montréal). Les spectateurs étaient très fiers d'eux.

Les spectateurs, justement. Salle comble (5100 personnes), hier, mais il faudrait une salle comble à tous les matchs. Une centaine de malheureux se sont vu refuser l'entrée hier.

Les Carabins commencent d'ailleurs à perfectionner leurs ventes de produits dérivés. Des casquettes, t-shirts, tuques... et des vuvuzelas!

- Ce ne sont pas des vuvuzelas, monsieur.

- Ne me prenez pas pour un con, jeune homme. Appelez-les comme vous voudrez, ce sont des instruments débiles.

Les commanditaires au CEPSUM affluent. Ils sont plus nombreux à chaque année. On voit leurs logos tout le tour du terrain. Le football universitaire devient une affaire de plus en plus sérieuse.

Ce qui a fait dire à Jacques Dussault, ex-entraîneur-chef des Carabins, détenteur de billets de saison et spectateur attentif: «Ça devient gros, il y a de plus en plus d'argent là-dedans. Ce qui veut dire que les entraîneurs vont commencer à se faire congédier...»

Entraîneur un jour, entraîneur toujours.

Enfin, pour le spectacle, il y a quelques fort jolis athlètes chez les Bleus, Rotrand Sené, Gregory Alexandre, Alex Nadeau-Puize, Christian Houle, Frank Bruno...

Ça vaut le déplacement.