N'importe quel entraîneur de hockey vous dira que les défenseurs sont la colonne vertébrale d'une équipe. Ils arrêtent les attaques adverses et relancent puis soutiennent celles de leur équipe. Tout passe par eux. Pensez au trio Savard-Lapointe-Robinson et à quatre conquêtes de la Coupe Stanley de suite.

Les entraîneurs auront beau l'expliquer mille fois, la majorité des amateurs de hockey et des commentateurs sportifs ne le comprennent toujours pas. Et quand ils se cherchent une tête de Turc, ils choisissent toujours un défenseur.

Serge Savard y a passé, Patrice Brisebois, Ryan O'Byrne qui a marqué dans son but... C'est maintenant le tour de Jaroslav Spacek. On se moque de lui dans des chroniques et dans des conversations sportives, on fait des grosses farces plates sur son dos pour montrer à quel point on est intelligent. Les huées ne devraient pas tarder.

Combien de fois voyez-vous un défenseur mériter une des trois étoiles du match? Il faut qu'ils amassent quelques points, qu'ils accomplissent des jeux spectaculaires en attaque. Et pourtant, les principaux artisans d'une victoire sont souvent des défenseurs qui n'ont pas amassé un seul point dans le match. Pensez à un blanchissage ou même à un résultat de 2-1.

Les Québécois, grands connaisseurs de hockey? Faites-moi rire. Je parlerais plutôt de faiseux, comme ils disent si bien au Lac-Saint-Jean.

Les défenseurs passent beaucoup de temps à corriger les erreurs de leurs coéquipiers, et comme ils sont les derniers qu'on voit à l'écran, ce sont eux les responsables du but, n'est-ce pas?

Faux.

Jaroslav Spacek essayait de corriger une erreur de Michael Cammalleri, qui avait causé un revirement au centre de la patinoire, quand il a été puni samedi. Les arbitres ont décerné un lancer de pénalité qui a produit un but. Mais ne comptez pas sur les commentateurs de RDS pour vous parler de la gaffe de Cammalleri.

Maudit Spacek! Gros con!

S'il veut savoir qui est le véritable con dans cette histoire, celui qui dit Spacek n'a qu'à se tourner vers un miroir.

Dans l'ombre du Rouge et Or

Samedi après-midi au CEPSUM, nous avons eu droit, vers le milieu du match, à une longue et violente bagarre entre les Carabins et les Gaiters de Bishop's. Avec celle des Cougars la semaine dernière, ça nous en fait deux en quelques jours.

Il ne faudrait pas que ça devienne une habitude, les p'tits gars. Ce n'était pas beau à voir.

Les Carabins ont gagné et ils recevront le Vert et Or de l'Université de Sherbrooke le week-end prochain. Il s'agira du match de demi-finale. Une rencontre à ne pas manquer parce que ces deux équipes ont donné, au dire des observateurs habitués, le plus beau match de la saison universitaire, un match remporté de justesse par les Carabins, à Montréal.

Le gagnant a toutefois de bonnes chances de faire face au Rouge et Or de Laval en finale, mais ça, c'est une autre histoire. Le Rouge et Or a marqué 60 points et plus contre ses trois derniers adversaires et laissé des miettes aux attaques adverses. La machine rouge est plus féroce que jamais.

Les pauvres Gaiters seront donc à Québec la semaine prochaine...

Après le match Montréal-Bishop's, le commentateur Jacques Dussault a eu la réflexion suivante: «Qu'est-ce que l'entraîneur des Gaiters va dire à ses hommes pour les préparer contre le Rouge et Or? Il ferait mieux de bien penser à son discours.»

Attendons, tout de même. Un match à la fois, comme on dit. Et ce qui se passe dans la chambre reste dans la chambre, comme ils disent à L'antichambre.

Jeux de mots

Celui-ci est plutôt réussi: rue Jarry Est, le restaurant TribuTerre «nourrit le corps, l'esprit et l'âme»...

Bon, c'est un peu spaced out, mais ça dit ce que ça veut dire.

Bien sûr, il y a toujours les conneries. L'agent immobilier André Riendeau vous invite à appeler son entreprise: Immobilier Riend'autre inc.

Malheureusement, il n'est pas illégal d'inonder l'espace public de telles quétaineries. Il y a même des humoristes qui en font une carrière.

Photo: Bernard Brault, La Presse

Les défenseurs comme Jaroslav Spacek passent beaucoup de temps à corriger les erreurs de leurs coéquipiers.