Le CH poursuit son petit bonhomme de chemin, il se défend plutôt bien, mais si on se fie aux cheerleaders du Centre Bell, les p'tits gars vivent un enfer. S'ils perdent un match, c'est qu'ils se sont honteusement effondrés. S'ils remportent le suivant, c'est la rédemption. Ils ont rebondi!

À force de s'effondrer et de rebondir, les p'tits gars ne se rendront pas à Pâques vivants. Heureusement, les joueurs ne voient pas les choses ainsi. Ils ne se morfondent pas après une défaite, ils ne retournent pas à la maison avec des idées suicidaires, ils ne prient pas pour une autre rédemption. À 82 matchs par saison, ce serait l'enfer.

Je sais bien que les collègues collés sur le hockey se sentent obligés de mettre du piquant dans le quotidien, histoire d'augmenter leur cote d'écoute et de colorer un spectacle qui est souvent «drabe». Mais avec le temps, le public risque de ne plus embarquer dans l'hystérie médiatique. C'est là le danger, quoique... le fan du Canadien ressemble à un gouffre sans fond.

Lorsque le CH affronte une équipe qui l'a battu à leur dernier affrontement, on nous dit que les joueurs pensent à se venger, alors qu'ils ne se souviennent même pas de ce match. Si oui, ils deviendraient fous à force de chercher continuellement à se venger.

Tout ça nous donne une image fausse des aventures de notre équipe vénérée. Tout ça est du téléroman, pas du sport. Le sport, c'est plutôt une patiente ténacité, à la Jacques Martin.

Évidemment, il est plus facile de tomber dans le mélodrame que de raconter ou d'écrire des choses originales et un peu plus fouillées.

Mes remarques ne changeront rien à l'affaire, bien sûr. Mais j'estime qu'il faut revenir sur terre de temps en temps.

En passant, mes salutations à l'excellent Stéphane Langdeau. Mes espions me disent qu'il est un mordu de ma chronique et qu'il parle toujours de moi en bien.

Un peu plus loin...

Il s'agit peut-être d'une première. Après avoir échappé une passe parfaite dans la zone des buts en prolongation, une erreur qui a coûté le match à son équipe, Steve Johnson, des Bills de Buffalo, s'en est pris à Dieu via Twitter: «Moi qui te vénère 24/7, c'est comme ça que tu me remercies?»

Dans le passé, lorsque les athlètes chrétiens encaissaient un coup dur, ils disaient que c'était la volonté de Dieu, qu'Il avait une bonne raison pour agir ainsi. Steve Johnson est allé plus loin. Il lui a fait des reproches.

Pas étonnant que, selon mes informateurs, Dieu ait recommencé à fumer, lui qui s'était abstenu pendant presque deux semaines complètes.

Les guidounes

Finalement, les Alouettes ont décidé de tenir leur défilé aujourd'hui, déluge ou non, verglas ou non. Il va falloir être aussi braves que nos joueurs, fans des Oiseaux. (Notez que l'alouette en question n'est pas un oiseau, mais un avion de chasse.)

L'an dernier, le défilé de la Coupe Grey avait été un joyeux succès. Beaucoup de monde, plusieurs familles, beaucoup d'ambiance, des joueurs généreux et chaleureux avec les partisans. La fête s'était étirée longtemps.

Si jamais le temps gâche un peu le party cet après-midi, essayons de ne pas blâmer Dieu une fois de plus. Tournons-nous vers Dame Nature ou bien Dame Chance ou une autre quelconque guidoune qui s'amuse à nous les casser quand bon lui semble.

Ça fera changement.

Corruption universelle

Nous en sommes donc à cinq ou six membres de la FIFA à être accusés de corruption. Ils auraient reçu de l'argent pour voter en faveur de tel ou tel pays dans la course à l'obtention d'une Coupe du monde. Cette fois, il s'agit du grand patron du soccer sud-américain, du grand patron du soccer africain et du grand patron du soccer brésilien. On parle de centaines de milliers de dollars dans des enveloppes.

Le CIO a d'ailleurs connu les mêmes problèmes dans le passé.

Ça devrait nous consoler un peu, nous qui voyons nos impôts être partagés entre magouilleurs de la construction et d'ailleurs. Fini le temps où on pouvait se moquer des policiers mexicains ou des politiciens haïtiens. Nous sommes pareils.

Parlant de Coupe du monde de soccer, le Qatar, un petit pays avec un gros portefeuille, la veut aussi. Mais qu'est-ce qu'il fera de tous ces stades après le dernier coup de sifflet? Le Qatar propose de les démonter et d'en faire cadeau à des pays défavorisés. Avouez qu'il s'agit d'un bel et noble argument.

Sachez aussi que ces stades seraient climatisés grâce à l'énergie solaire qui ne manque pas dans cette partie du monde. En fait, à l'époque de l'année où se dispute la Coupe du monde, il fait parfois dans les 50o C au Qatar.