Certains lecteurs, des amateurs d'arts martiaux mixtes, me reprochent d'aimer la boxe et de boycotter leur sport de prédilection. Ils me disent aussi, poliment, que je suis un peu ignorant et qu'ils sont prêts à m'expliquer les subtilités de l'affaire.

Non merci.

Il est vrai que je boycotte les arts martiaux mixtes. D'abord parce que je trouve qu'il s'agit d'un spectacle qui n'est pas beau et ce qui me plaît dans le sport est l'élégance, la grâce dans le geste et l'action.

Et si l'on fait abstraction du côté spectacle, je ne vous recommanderais certainement pas les arts martiaux mixtes pour vous mettre en forme ou pour initier vos enfants à la discipline sportive.

Sans compter que, sans le souhaiter, j'appréhende le jour où l'un des athlètes sera sérieusement blessé par un coup de pied au visage. Sérieusement blessé.

J'ai croisé Georges St-Pierre et bavardé avec lui en quelques occasions et j'ai beaucoup apprécié ce garçon sympathique et allumé.

Mais il ne m'a pas convaincu. Les arts martiaux mixtes, à mes yeux, sont l'équivalent des films extrêmement et gratuitement violents, des jeux vidéo fous et autres scènes de cruauté et de destruction dont notre époque raffole.

Non merci. Trop vieux, peut-être.

Tout ça pour vous dire que Georges St-Pierre combattra à Toronto le mois prochain et qu'on attend plus de 40 000 personnes dans un stade. Lorsqu'il se bat à Montréal, les 22 000 places du Centre Bell se vendent aussi rapidement que celles des spectacles de Lady Gaga.

Vous savez peut-être que l'Ontario avait banni les arts martiaux mixtes. Je souhaitais voir le gouvernement du Québec prendre la même décision. J'aurais été fier.

Mais c'est le contraire qui s'est produit. L'Ontario a décidé de virer sa veste et de permettre les combats de l'UFC.

Georges St-Pierre affrontera un redoutable Américain. Il dit que la majorité de l'affrontement se déroulera au tapis, la spécialité de son adversaire. Encore là, pour la beauté du sport...

Si ça peut vous consoler, St-Pierre gagne plus d'argent que tous nos champions boxeurs de Montréal. Tant mieux pour lui. Il faut admirer son sérieux à l'entraînement et, surtout, son courage.

Bonne chance quand même, Georges.

Et je suis certain que certains de tes fans vont se manifester dans mes courriels au cours des prochains jours.

Ces gens-là rêvent d'une super-soirée de l'UFC au Stade olympique...

Le drame

Il y a des moments où des collègues des sports nous font honneur.

Au lendemain du Super Bowl, une télé américaine a interviewé une dame qui faisait partie des 400 personnes qui n'ont pu assister au match, même si elles avaient acheté des billets, pour des raisons de sécurité à la suite des deux tempêtes de neige inattendues au Texas.

On l'avait pourtant remboursée au complet, déplacement, hôtel et tout; on avait ajouté des cadeaux et deux places pour le prochain Super Bowl. Mais elle était de Green Bay et voulait voir son équipe tout de suite. Au risque de sa vie.

Elle hoquetait et essuyait ses yeux. La dame grimaçait de douleur et parlait d'une tragédie irréparable.

Lorsqu'elle a terminé son laïus, le commentateur d'ESPN a simplement déclaré: «Imaginez cette dame le jour où il va lui arriver quelque chose de vraiment grave...»

Bien parlé.

They're back!

Samedi, pour la visite des Maple Leafs de Toronto, le Centre Bell accueillera aussi des centaines de partisans des Nordiques en maillot bleu.

C'est la Nordique Nation qui s'était rendue, par milliers, à un match des Islanders de New York, le 11 décembre, pour rappeler que le hockey de la Ligue nationale se porterait très bien à Québec.

Il me semble qu'on devrait leur offrir un accueil chaleureux, qu'on devrait se parler comme des frères et non pas comme des cons, comme ce fut le cas dans le passé. Qu'on oublie ce honteux match du Vendredi saint qui avait mis le feu à toute la province et que certains médias prennent plaisir à nous le rappeler.

Et si la direction du CH elle-même voulait ajouter un petit message de bienvenue, je suis certain que les visiteurs seraient fous de joie.

Les Québécois se sont débrouillés pour trouver des centaines de places dans un aréna qui est toujours rempli. Faut le faire. Ils seront dispersés un peu partout dans les gradins.

Les Bleus se réuniront au bar Les Trois Brasseurs de la rue Sainte-Catherine avant le match et j'y serai pour participer à une émission de radio.

J'ai rencontré les organisateurs de l'expédition. Ils sont jeunes, pleins d'espoir et ne viennent surtout pas provoquer les Montréalais.

Je les appuie et je songe même à porter mon chandail de Risto Siltanen.