Il était question, hier dans cette chronique, de hockey mineur et junior et des phénomènes comme Matt Cooke qui s'y développent.

Une dame de Québec, Janie-Claude Renaud, a eu envie d'en remettre. Sa fille de 13 ans évolue dans une équipe composée uniquement de filles qui, faute de participantes, affronte des équipes de garçons. Elle nous offre une entrée dans un monde que, personnellement, je ne connais plus. Voici des extraits de son message.

«Que penser de cette génération de garçons qui traite nos filles de putes et de salopes quotidiennement (...) Qu'ont ces jeunes hommes hockeyeurs encore imberbes à traiter nos filles de la sorte? Que ce soit sur la glace, dans les corridors ou dans les classes, ils ne se gênent pas pour emprunter ces termes déshonorants envers la gent féminine.

«On dirait que pratiquer le hockey au Québec est une doctrine qui tolère n'importe quel comportement. Ce dogme est la seule vérité (...) S'il vous plaît, les adultes, les parents, ceux qui sont responsables de nos enfants, où êtes-vous? Que faites-vous de cette responsabilité sociale que vous possédez? Je suis plutôt désabusée de cette société qui voue au hockey une vérité absolue.»

Personnellement, je tombe des nues. Les filles ne jouaient pas au hockey quand j'avais 13 ans. Si j'essaie de reculer dans le temps, je ne crois pas que nous aurions utilisé de tels mots. J'aurais eu peur d'aller en enfer et, surtout, de rentrer à la maison pour affronter mes parents. Je ne me vois pas devant ma mère qui apprend que je traite les filles de salopes et de putes. Ouf...

Ni devant mon père qui ne parlait jamais, mais qui tenait beaucoup à la droiture et au respect d'autrui. Oh que non... Il y aurait eu un scandale et des étincelles dans l'air.

Poker et études

Mon fils a maintenant 26 ans et nous avons réussi à passer à travers les groupes de parents qui trouvaient le moyen de se chicaner le long des lignes de côté à nos matchs de soccer. Moi qui croyais que le hockey était le seul sport qui transformait l'homme en monstre, j'étais franchement découragé.

Je suis content qu'il ait 26 ans quand je vois des écoles secondaires inviter Ron Fournier et Jacques Demers comme conférenciers. J'espère que ce n'est pas pour les encourager à soigner leur français.

Il y a une école primaire à Repentigny, l'Académie François-Labelle, qui organise bientôt une soirée de Poker Célébrités dans le but de combattre le décrochage scolaire. C'est dans l'air du temps, n'est-ce pas?

Il faudrait quand même m'expliquer.

Je ne suis pas pédagogue, mais il me semble qu'on pourrait offrir aux jeunes un autre modèle que le champion de poker, Jonathan Duhamel qui, au demeurant, est un monsieur très agréable et sympathique, d'après ce que je vois et lis à son propos.

Et puis est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose que de poker à l'école? Le poker est-il devenu un outil de pédagogie? Est-ce qu'on fera un suivi avec des machines à sous dans les écoles?

Heureusement, il y a parmi les «célébrités», des gens qui font du très bon travail avec les jeunes. Otis Grant et Jacques Rougeau, par exemple. Ces deux-là sont des habitués des écoles, ils sont préparés et ils prennent leur rôle au sérieux. Mais ils sont un peu noyés dans une brochette de personnalités que je ne vois pas utiles à l'éducation des jeunes. Sauf si l'on considère que le fait d'être un peu connu est une grande qualité, garante de sagesse et d'intelligence.

Mais bon, vous pouvez m'inscrire dans la liste des personnes d'un autre temps, les dépassés, les vieux grincheux, et cette fois j'en serai fier.

Vicieux Bruins...

Soirée sportive à la maison hier. Rocket, mon très social poisson rouge, avait invité quelques célébrités connues de nous seuls à regarder le match Canadien-Bruins. Nous profitions aussi du fait que nos charmantes perruches, Céline et René, étaient parties à leur cours d'écosexualité.

- Que penses-tu, Rocket, des déclarations de Mark Recchi qui ont secoué nos médias hier? Il a dit que le Canadien avait exagéré la blessure de Max Pacioretty, bref, il nous a traités de fakers...

- Il faut s'attendre à tout de la part de ces vicieux Bruins de Boston, mon bipède ami. À ce monsieur Recchi, je ne répondrai qu'une chose: celui qui le dit, c'est lui qui l'est.

- Bravo, Rocket! Bien parlé. Et tu as bien raison.