L'ancien entraîneur-chef des Carabins de l'Université de Montréal et actuel analyste de football universitaire à la SRC, Jacques Dussault, a suivi les activités des deux équipes finalistes. Voici sa vision de la situation.

«Le dénominateur commun entre les deux équipes est le fait que les deux offensives peuvent se fier à leur attaque au sol. Sébastien Lévesque et Rotrand Sené sont des joueurs dominants. Le premier est un frappeur de circuits, le deuxième, un voleur de buts. Une des clés du match se situe à ce niveau.

«Il y a un point d'interrogation chez le Rouge et Or: son botteur Boris Bédé devra être précis. Il lui arrive de manquer de contrôle.

«Si l'on regarde position par position, le Rouge et Or est plus fort, surtout qu'entre 30 et 40% de ses joueurs ont déjà vécu des grands matchs de finale. Ils connaissent la pression. Du côté des Carabins, ils sont beaucoup plus jeunes, mais ils ne sont pas nerveux. On dirait qu'ils sont un peu naïfs et que la pression ne les touche pas, comme à Sherbrooke en demi-finale.

«Nous verrons sur le terrain deux équipes bien dirigées. Je dis toujours que dans un match à Québec, devant la foule de 14 000 personnes, les visiteurs doivent survivre aux sept ou huit premières minutes du match et aux sept ou huit premières minutes de la deuxième demie. Dans les deux cas, la foule transporte les Québécois et leurs entraîneurs ont excellents pour apporter des ajustements à la mi-temps.

«Pour les Carabins, il sera crucial de ne pas connaître de baisse de régime. Ils en ont connu dans presque tous les matchs cette saison. Et puis, quand ils seront en territoire adverse, ils feraient mieux de marquer un touché plutôt que de se contenter d'un placement, ce qui a été souvent le cas cette année.

«Pour vaincre le Rouge et Or, il faut le déstabiliser. C'est une équipe conservatrice qui exécute très bien ce qu'elle fait depuis longtemps. Les Carabins devront les surprendre, présenter de nouvelles formations en attaque ainsi qu'en défense.

«Je m'attends à un bon match serré.»