Beaucoup de va-et-vient à la direction des Carabins de l'Université de Montréal (football), ce qui entraîne du mouvement dans le football scolaire en général.

Quelques entraîneurs adjoints ont quitté pour des postes plus intéressants, comme Paul-Eddy Saint-Vilien, entraîneur des demis défensifs chez les Bleus, qui devient entraîneur-chef au Collège Montmorency. Saint-Vilien amène avec lui ses assistants Yannick Clément et Nicholas Melsbach. Claude Juneau (ligne offensive) a accepté un poste de direction dans une école secondaire de Laval. Martin Lapostolle (ligne défensive) quitte pour des raisons familiales.

Nous parlons ici de gens qui ne gagnaient pas des salaires comme ceux des universités américaines et qui, malgré leur passion pour le football, doivent voir à leurs intérêts personnels.

Hier, Danny Maciocia annonçait l'embauche de Ronald Hilaire (ligne défensive), du cégep du Vieux Montréal, et d'Alain Mainguy (ligne offensive), du Collège François-Xavier-Garneau, oui, un monsieur de Québec qui fait le saut à Montréal...

Mais la plus grande surprise est le départ de Denis Touchette, un entraîneur d'expérience respecté, qui dirigeait l'excellente défense des Bleus depuis cinq ans. Maciocia a promu Neil Thorpe (unités spéciales) à la tête de la défense, pour travailler de pair avec Touchette. Ce dernier a refusé. Thorpe est un ancien des Eskimos d'Edmonton venu à Montréal avec Maciocia.

«C'était une décision difficile à prendre, dit l'entraîneur-chef. Denis est un vieil ami et il le demeurera. Je lui ai offert un poste dans l'organisation, mais je crois qu'il va écouter les offres d'autres formations.»

On devrait revoir Denis Touchette affronter les Carabins l'an prochain. Le monsieur sera vraisemblablement très demandé.

Les hauts et les bas

Après une première saison à l'Université de Montréal, Maciocia en tire un bilan positif. Il n'a pas tort. Son équipe a atteint la finale québécoise contre le Rouge et Or de Laval et elle a réussi à infliger une rare défaite aux Québécois en saison régulière.

«Ma plus grande satisfaction est de savoir que nous avons joué avec 11 recrues parmi les 24 partants et que nous nous en sommes bien tirés. Cela m'encourage pour la suite.»

Le pire moment?

«Le cas de dopage. Il y en a eu un seul, mais un de trop. Je suis déçu parce que nous avons affaire à des étudiants et le dopage n'a surtout pas sa place ici.

«C'est une première pour moi, je n'ai jamais fait face à un cas de dopage et je l'ai mal digéré. Nous avons des spécialistes ici à l'Université de Montréal et nous invitons des conférenciers pour en parler aux joueurs. Le message principal est: ne pas tricher dans la vie.»

Retour de Nadeau-Piuze

Enfin, au crucial poste de quart-arrière, Maciocia pourra de nouveau compter sur Alexandre Nadeau-Piuze qui en sera à sa dernière année d'admissibilité. Le vétéran s'est avéré un véritable leader et un guerrier coriace l'an dernier.

Derrière lui, un bel espoir, Pierre-Luc Varhegyi, du Collège Grasset, considéré comme un des joueurs les plus talentueux du football collégial au Québec.

Ma grosse truie chérie

Voilà un titre qui attire l'attention, n'est-ce pas? Vous savez peut-être que c'est aussi le nom d'un flamboyant restaurant situé à l'angle des rues Papineau et Ontario.

Ma grosse truie chérie m'a envoyé par courriel son menu du temps des Fêtes, peut-être à cause de mon intérêt pour les noms de commerces. On parle de wapiti, de faisan, de foie gras, de poissons et fruits de mer... Parce que le restaurant Ma grosse truie chérie n'est pas un casse-croûte graisseux. Il a eu droit à d'élogieuses critiques de la part de plusieurs médias, dont la très sérieuse Montreal Gazette.

Mais ce nom...

Il a été choisi par le propriétaire Harold Côté, un rigolo évidemment, qui affirme savoir traire les vaches depuis l'âge de 4 ans...

«Pour se faire remarquer dans ce coin de la ville, il fallait un nom percutant. C'est un nom qui fait rire, qui fait jaser. Nous ne sommes pas sur la rue Crescent.

«Je suis certain que sans ce nom, nous serions déjà fermés. C'était un coup de publicité qui a fonctionné.

«Il y a plein de restaurants avec des noms irrévérencieux en Europe... Ici, les gens sont facilement choqués et j'aime choquer.

«Pour le moment, notre clientèle est jeune et à 70% féminine, comme quoi le nom n'est pas perçu comme macho. Ce genre de restaurant chic, parce que le décor est chic, devrait normalement avoir des clients de 40 ans et plus, mais ceux-là n'ont pas encore accepté le nom. Ça va venir, j'en suis certain. Le coin se développe autour du Lion d'or et du Petit Extra. D'autres commerces intéressants vont ouvrir bientôt autour de nous.»

Oui, mais le nom...

«Nous avons acheté des meubles et équipements du restaurant Hélène de Champlain et nous avons tout fait nettoyer et réparer par des travailleurs du quartier. Ils ont une façon particulière de parler. Nous avons entendu «ma grosse truie» quelques fois. Nous avons ajouté «chérie» et voilà...»

Avouez qu'il fallait un certain culot...

Photo: Robert Skinner, La Presse

Le quart Alexandre Nadeau-Piuze sera encore au poste pour la prochaine saison des Carabins.