Il suffit d'une petite chronique sur le hockey, sur le Canadien et les courriels deviennent tout de suite émotifs. Trop émotifs.

C'était à propos de P.K. Subban, il y avait des contre, des pour, le ton a monté, les injures fusaient à mon endroit et à celui de Subban, des médias en général, des admirateurs du Canadien, du CH lui-même, des Québécois...

Et puis, ce petit bijou de dérapage: «Vous pouvez interpréter mes propos comme racistes, mais avec un babouin comme Subban...» Eh bien, oui, monsieur, je dirais que vous êtes un brin raciste, sans vouloir vous offusquer, bien sûr...

Si ce n'était pas passé de mode, je vous recommanderais la méditation transcendantale, avec mantra, respiration presque éteinte et tout, mais vous me traiteriez encore de toutes sortes d'autres choses méchantes, de vieux hippie ou quoi d'autre...

J'insiste tout de même: prenons ensemble trois grandes respirations et rappelons-nous que ce n'est que du sport, un jeu, et pas une guerre civile.

Rêvons un peu

Un lecteur plus serein - je tairai son nom pour lui éviter des représailles - s'est permis de rêver et il fait la proposition suivante: «Pourquoi le Canadien n'en profiterait-il pas pour conclure une transaction majeure et se débarrasser tout de suite de Subban et de Carey Price? Nous, à Montréal, voyons bien qu'ils sont surévalués et n'ont pas ce qu'il faut pour être des gagnants. Price est un bon gardien sans plus. Soyons francs, il n'a pas le feu au coeur d'un Roy ou d'un Dryden, il n'est pas vraiment fiable. Quant à Subban, est-ce que quelqu'un réussira un jour à le contrôler? Il dit lui-même qu'il ne veut pas changer son style de jeu.»

Oh la la, monsieur le lecteur anonyme, vous y allez fort. Ça me rappelle l'échange qui avait amené Frank Mahovlich à Montréal en 1971, contre Guy Charron, Mickey Redmond et Bill Collins. J'étais tout petit, mais je m'en souviens encore... Un blockbuster, comme ils disent... Mahovlich à Montréal... Impensable, mais vrai. Et puis, ça nous avait donné une autre Coupe Stanley quand on l'avait jumelé à Jean Béliveau.

La dernière fois que le CH a pris une décision risquée comme celle-là, c'était dans le cas Mike Komisarek. Et nous savons maintenant que c'était la bonne décision à prendre.

Mais il faudrait que la direction du CH ait des couilles. Et puis, il faudrait qu'il lui reste une équipe, il faudrait qu'il lui reste au moins un Jean Béliveau. Dans les deux cas, c'est non.

J'aime bien votre idée, je suis plutôt en faveur, mais pensez à tout le marketing à repenser, à tous ces maillots qui ne vaudraient plus rien dans les boutiques... De nos jours, les priorités ne sont plus les mêmes.

ÔÔÔ Canada

Vous ne trouvez pas pathétique d'entendre Randy Cunneyworth nous dire qu'il fait des efforts pour apprendre le français. Pauvre gars, son patron l'a déjà condamné. Et pire, ses joueurs savent qu'il est condamné.

Mais il n'est pas aussi pathétique que Pierre Gauthier, qui a échoué le cours Québec 101 à son âge...

Cunneyworth a grandi dans la région de Toronto, pas au Yukon. Il aurait pu y penser avant. Lui et Gauthier nous en disent long sur notre grand pays bilingue qui ne l'est pas du tout. Je ne crois pas qu'on soit plus bilingue au Saguenay qu'en Ontario.

Et je ne vois pas le bilinguisme progresser au cours des décennies à venir. Vaudrait mieux dire les choses franchement et faire un trait sur ce pan de notre histoire...

Team Canada Équipe

Ça me rappelle Team Canada Équipe et toutes ces conneries, comme les traductrices automatiques. Ma préférée demeure: «In fronts of 20 000 admirateurs... devant 20 000 ventilateurs...»

Parlant de Team Canada Équipe, nos juniors ont été culbutés par les Russes, encore, mardi. Au risque de me répéter, je suis content chaque fois, content de voir s'étouffer les commentateurs de télé anglophones surtout, particulièrement chauvins dans cette affaire de championnat junior, et qui mettent une tonne de pression sur des presque adolescents, sur leurs parents, sur leur village d'origine.

On leur fait comprendre qu'en cas de défaite, ils laissent tomber tout un pays. Simonaque... ce sont presque des enfants!

Je suis content, mais moins que l'an dernier parce que les p'tits gars ont montré qu'ils avaient beaucoup de courage.

Un match essoufflant même pour le téléspectateur. Un match comme le Canadien ne nous en offre jamais et la Ligue nationale très rarement.

J'espère qu'en secret, loin des caméras, les juniors font un bras d'honneur à tout ce beau monde...

Photo: PC

Les partisans canadiens ont été déçus de voir leur équipe junior s'incliner devant les Russes, mardi.