Éric Cantona, un de mes héros sportifs, se lance dans la course à la présidence de la France. Il aurait mon vote tout de suite, mais je vais me contenter de faire campagne en sa faveur auprès des Français qui ont envahi mon quartier.

Pour bien connaître et apprécier ce personnage plus grand que nature, je vous recommande le film Looking for Eric de Ken Loach. Ça se passe chez les cols bleus de Manchester, en Angleterre, où Cantona a connu ses plus grands succès sous les couleurs du United. Lors de son dernier match avant la retraite, les fans du club se sont levés et ont chanté La Marseillaise pour l'honorer. Des Anglais qui chantent La Marseillaise... Ça nous en dit long sur le charisme du bonhomme.

Dans le film, Cantona tient le rôle du grand footballeur Éric Cantona. Il faut le voir philosopher sur la vie en fumant un joint... C'est vous dire l'esprit libre du bonhomme.

Parlant de politique, saviez-vous que Mitt Romney parle couramment le français? Il a vécu pendant 30 mois en France à titre de missionnaire mormon. Tous les jeunes mormons doivent aller convertir des infidèles à la fin de leurs études.

Mais Romney refuse de répondre aux questions des médias français. Parler français n'est pas politiquement rentable chez les républicains. On l'accuserait de trahison, de manque de virilité et d'autres conneries et méchancetés dont les gens sont capables.

Mitt Romney le mormon parle français, donc, mais pas le Torontois d'origine Randy Cunneyworth, m'a fait remarquer un collègue

Losers

Les grands clubs sportifs ont le sens du drame. Ils savent s'élever d'un cran pour les grands rendez-vous. Question de fierté.

Au cours de son histoire, le Canadien a souvent eu le don de remporter des matchs spectaculaires. Après avoir subi un K.-O., Maurice Richard a marqué en prolongation un but dont il ne se souvenait pas... Guy Lafleur n'a eu besoin que de quelques minutes pour profiter d'une erreur de Don Cherry, en séries éliminatoires, et transformer une défaite en victoire décisive... Patrick Roy faisait des miracles tous les soirs en séries éliminatoires... Larry Robinson, Serge Savard et Guy Lapointe aussi... en plus de tabasser ceux qui jouaient les matamores.

Le Canadien de 2012 avait un tout petit rendez-vous historique mardi: le retour de Jaroslav Halak. La direction a choisi ce moment pour remettre la Coupe Molson, un de ces trophées bidon, à Carey Price, devant Halak... Pourquoi avoir devancé la date prévue? Par crainte de catastrophe?

Par manque de courage, si vous voulez mon avis... et un peu par manque de classe.

C'était le temps de se lever et de bien épauler Price dont l'honneur était en jeu. Et qu'est-ce que le Canadien de 2012 a fait? Il a laissé tomber son gardien, ses partisans, obtenu quatre lancers en première période et 19 dans le match...

Lamentable. Où est l'orgueil dans cette équipe? Et l'esprit d'équipe?

Halak a été ovationné et Cammalleri hué...

Nous avons vraiment une équipe de losers. Ça tombe bien: Cammalleri a l'air d'être d'accord.

Les Blue Jays

Toronto aussi a ses losers, sauf qu'elle en a trois. Une équipe de hockey, une de basketball et une autre de baseball. Tous des losers, mais au moins ils existent.

On dira ce qu'on voudra, faire vivre trois équipes de ligues majeures, et une autre de la LCF, est une sorte d'exploit. Toronto, ville de sport, il n'y a pas de doute.

Je ne dis pas que c'est un fait glorieux, il y a déjà trop de sport dans la société. Il n'est pas mauvais de s'intéresser à autre chose...

Tout ça pour vous dire que les Blue Jays étaient de passage en ville il y a deux jours. Le saviez-vous?

Des bons garçons sûrement, ils sont allés visiter des enfants malades dans un hôpital, ils ont signé des autographes et bavardé avec le public. Les Blue Jays... c'était gentil de leur part.

Je vais vous faire un aveu, je ne pourrais pas vous nommer un seul joueur des Blue Jays. Gardez ça pour vous... Je passe pour un chroniqueur de sport.