Il faut vraiment porter Adam Sandler assez proche de son cœur pour subir sans misère ces deux heures de pure débilité. Les comédies de Sandler, ancienne recrue de Saturday Night Live, sont des one man shows. La mise en scène est généralement accessoire et rudimentaire, tel un faire-valoir pour la vedette. Sandler s’accapare l’espace, laissant un peu de place à ses invités, dont ici Vanilla Ice dans son propre rôle de rappeur déchu.



That’s My Boy relate les déboires de Donny Burger, un raté au cœur d’or (comme les aime Sandler), paumé au passé singulièrement tumultueux. À peine pubère, Donny entretenait des relations intimes et torrides avec une institutrice nymphomane qui paiera très cher pour ce crime assimilable à un détournement de mineur.

De ces rapports sexuels interdits naîtra le petit Han Solo (oui, Han Solo Burger) dont devra s’occuper Donny, la génitrice ayant été envoyée au cachot. Donny deviendra, le temps d’une saison, un véritable phénomène de foire, fera la une du Rolling Stone, fera jaser dans tous les États-Unis pour ses «exploits» précoces.

Il perdra éventuellement toute trace de son garçon, après s’en être maladroitement occupé, fils issu d’un union malsaine qu’il retrouvera des années plus tard, sous un prénom plus commode et à la veille d’épouser la fille d’un riche homme d’affaires.

Réalisé par Sean Anders, That’s My Boy fait joujou avec à peu près tous les tabous et tous les «enjeux de société» qui monopolisent l’attention publique, mais la farce ne propose rien qui soit véritablement subversif.

Les valeurs familiales les plus élémentaires y seront au bout du compte célébrées, ainsi que sera glorifiée la suprématie de l’idéale liberté et de l’émancipation personnelle. Tout sera bien qui finira bien, l’obscénité, étalée sans retenue, ne choquant personne puisqu’il s’agit au fond, encore, d’une fable comique éminemment morale. À ne voir que si vous êtes dans un mood Adam Sandler, ce qui n’arrive pas tous les jours.




_________________________________________________________________


* * 1/2


Comédie de Sean Anders. Avec Adam Sandler, Andy Samberg, Vanilla Ice. 1 h 54.