Xavier Dolan en Peter von Kant ?

Denis Ménochet offre une performance éblouissante dans Peter von Kant, cette libre adaptation que François Ozon a faite de la pièce Les larmes amères de Petra von Kant. L’acteur, qui avait travaillé sous la direction du réalisateur d’Été 85 deux fois auparavant (Dans la maison, Grâce à Dieu), ne pourrait être plus différent que Xavier Dolan. Pourtant, l’idée de confier le rôle de Peter von Kant au cinéaste québécois a effleuré l’esprit de François Ozon au tout début. « Dès que j’ai transposé les genres, que j’ai fait de Peter von Kant un cinéaste, et que je me suis rendu compte que Rainer Werner Fassbinder avait écrit sa pièce à l’âge de 25 ans, j’ai pensé à des cinéastes du même âge et le nom de Xavier apparaissait alors comme une évidence, a révélé François Ozon à La Presse. Je lui en ai glissé un mot, mais nous nous sommes vite rendu compte qu’il fallait aller ailleurs car les gens auraient eu trop tendance à établir un lien direct entre le personnage et son interprète. J’ai très rapidement vieilli le personnage afin qu’on sente le poids qu’il occupe dans le métier et je me suis alors tout de suite tourné vers Denis, une autre évidence ! »

Une bizarrerie inattendue !

PHOTO FOURNIE PAR LA BERLINALE

Léa Drucker et Alain Chabat dans Incroyable mais vrai, de Quentin Dupieux

Les admirateurs du cinéma de Quentin Dupieux connaissent bien l’humour déjanté de celui qui nous a offert des films comme Le daim et Mandibules. Incroyable mais vrai, la nouvelle offrande du cinéaste français, présentée hors concours à la Berlinale, ne fait certes pas exception à la règle. Alain Chabat et Léa Drucker incarnent un couple faisant l’acquisition d’une nouvelle demeure comportant un conduit étrange, dont les propriétés transcendent le réel, au point de pouvoir créer un fort sentiment de dépendance. À cette bizarrerie s’en est ajoutée une autre lors de la projection destinée à la presse : l’image s’est effacée pendant de longues minutes, ne laissant entendre que les dialogues que s’échangent les personnages. Pendant une pause pour réparer ce bogue technique, les journalistes francophones ont ainsi dû raconter à leurs collègues allemands et étrangers ce qui venait de se passer dans l’histoire. Il n’est pas dit que Quentin Dupieux ait apprécié. Quoique…

Aucune hésitation pour Valeria Bruni Tedeschi

PHOTO VIANNEY LE CAER, ASSOCIATED PRESS

Valeria Bruni Tedeschi lors de la conférence de presse tenue en marge de la présentation de La ligne, un film d’Ursula Meier

Malgré l’antipathie que peut susciter le personnage de mère qu’elle incarne dans La ligne, un film d’Ursula Meier, Valeria Bruni Tedeschi n’a pas hésité une seule seconde avant de donner son accord. « Tout dépend de la rencontre que j’ai avec un ou une cinéaste, a-t-elle déclaré en conférence de presse. Je peux parfois même accepter un rôle sans lire de scénario si j’admire la vision qu’on me propose. Avec Ursula, ça a cliqué, même si je ne connaissais pas son cinéma. J’ai ensuite vu ses films, bien sûr, que j’ai beaucoup aimés. Et comme le personnage est une pianiste, je m’y suis remise – j’ai joué du piano dans ma jeunesse – parce qu’il me semblait important de jouer moi-même pour mieux ressentir l’absence que ressent ensuite cette femme de ne plus pouvoir jouer. Pour moi, cette rencontre avec Ursula est une grande rencontre. Et puis, c’est formidable de jouer un personnage antagoniste quand on est actrice ! »