Les retrouvailles Chalamet-Guadagnino seront-elles concluantes ?

Bones and All

Cinq ans après Call Me by Your Name, qui lui a notamment valu d’être cité aux Oscars, Timothée Chalamet retrouve le cinéaste italien Luca Guadagnino à la faveur de cette adaptation d’un roman de Camille DeAngelis. Dans ce drame romantique aux accents horrifiques, l’acteur incarne un jeune désœuvré qui, en compagnie d’une jeune femme marginale rencontrée par hasard (Taylor Russell), entreprend un long périple à travers les États-Unis au début des années 1980. Il est à noter que les noms de Mark Rylance (Bridge of Spies) et Michael Stulhbarg (le père dans Call Me by Your Name) figurent aussi au générique de ce long métrage en lice pour le Lion d’or à la Mostra de Venise. En salle le 23 novembre.

Emmanuel Mouret, toujours sur sa belle lancée ?

Chronique d’une liaison passagère

Ayant placé l’exploration du sentiment amoureux au cœur de sa démarche de cinéaste, Emmanuel Mouret propose cette fois un film dans lequel les amants de cette « liaison passagère », centrée uniquement sur le plaisir, tentent d’éviter toute naissance de sentiments. Ce 11long métrage du réalisateur de L’art d’aimer arrive après deux œuvres très réussies, Mademoiselle de Joncquières et Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait. Mettant en vedette Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne, Chronique d’une liaison passagère a été lancé au Festival de Cannes le printemps dernier, dans la section Cannes Première. En salle le 18 novembre.

Le film d’ouverture de Cannes trouvera-t-il son public ?

Coupez !

Michel Hazanavicius aime visiblement réaliser des films dont le thème est le cinéma. Après La classe américaine, The Artist et Le redoutable, le cinéaste français, oscarisé en 2012, propose cette fois le remake de Ne coupez pas !, un long métrage japonais de Shin’ichirô Ueda, dont l’enjeu est le tournage d’un film d’horreur à petit budget, perturbé par l’arrivée d’authentiques morts-vivants. Choisi pour ouvrir le Festival de Cannes au printemps, Coupez ! met en vedette Romain Duris, Bérénice Bejo et Grégory Gadebois. Cette comédie sanglante, aussi présentée au festival Fantasia de Montréal, est en outre marquée par la présence de Yoshiko Takehara, qui reprend le rôle qu’elle a créé dans l’opus original. En salle le 21 octobre.

Harry Styles passera-t-il le test du grand écran ?

Don’t Worry Darling (Ne t’inquiète pas chérie)

Cinq ans après avoir fait ses débuts au cinéma sous la direction de Christopher Nolan dans Dunkirk, Harry Styles s’apprête à faire valoir son talent d’acteur dans deux longs métrages dans lesquels il tient le rôle principal. Dans Don’t Worry Darling, sélectionné hors compétition à la Mostra de Venise, la pop-star britannique se glisse dans la peau d’un employé à qui l’organisation pour laquelle il travaille, vouée à un projet secret, offre une vie idyllique dans une bourgade érigée en plein désert au cœur des années 1950. Florence Pugh donne la réplique à la vedette dans ce suspense psychologique réalisé par Olivia Wilde. En salle le 23 septembre.

My Policeman

Quelques jours après le lancement de Don’t Worry Darling à Venise, My Policeman sera présenté en primeur mondiale au festival de Toronto. Réalisé par Michael Grandage (Genius), ce drame romantique, dont l’intrigue prend aussi sa source dans les années 1950, est une adaptation d’un roman de Bethan Roberts. Harry Styles y incarne un policier homosexuel qui se marie avec une enseignante (Emma Corrin) tout en poursuivant secrètement une liaison avec son amant (David Dawson), curateur de musée. Linus Roache, Gina McKee et Rupert Everett jouent les mêmes personnages 40 ans plus tard. Une sortie en salle est possible pour cette production qu’Amazon Prime Video offrira sur sa plateforme dès le 4 novembre.

Le chef respectera-t-il le produit ?

The Menu

Dans cette comédie noire, un jeune couple (Anya Taylor-Joy et Nicholas Hoult) s’offre un voyage de rêve dans une île recluse afin de goûter enfin aux plats du célèbre chef Slowik (Ralph Fiennes), réputé pour sa gastronomie moléculaire. Les riches convives de ce restaurant exclusif ne seront pourtant pas au bout de leurs surprises face à l’approche pour le moins déroutante qu’emprunte le maître des lieux. Vingt ans après Ali G, The Menu est le deuxième long métrage que réalise pour le grand écran Mark Mylod. Ce dernier s’est cependant distingué au fil des ans en signant la réalisation de plusieurs épisodes de séries prestigieuses, notamment Game of Thrones et Succession. En salle le 18 novembre.

Revisiter Fassbinder, une bonne idée ?

Peter von Kant

Grand admirateur de Rainer Werner Fassbinder, François Ozon propose une nouvelle vision de la pièce Les larmes amères de Petra von Kant en inversant les genres. Dans Peter von Kant, qui a ouvert le festival de Berlin l’hiver dernier, l’excellent Denis Ménochet incarne un cinéaste des années 1970 dont le cœur chavire complètement dès qu’il pose les yeux sur Amir, le jeune homme (Khalil Ben Gharbia) que sa meilleure amie Sidonie (Isabelle Adjani), actrice flamboyante, lui présente. Notons la présence dans ce film d’Hanna Schygulla, qui retrouve ainsi l’univers du cinéaste dont elle fut la muse. Sortie prévue en novembre.

Comment raconter Harvey Weinstein ?

She Said

Dans ce long métrage produit par la compagnie que dirige Brad Pitt, la réalisatrice allemande Maria Schrader (Unorthodox, I’m Your Man) recrée à l’écran l’enquête journalistique ayant mené à la révélation des inconduites sexuelles du magnat Harvey Weinstein et à la création du mouvement #metoo. Carey Mulligan et Zoe Kazan incarnent Megan Twohey et Jodi Kantor, les reporters du New York Times ayant enquêté sur l’histoire, et dont le livre qu’elles ont tiré de leur expérience a inspiré cette production cinématographique. Le récit met ainsi l’accent sur les coulisses de l’affaire. Intrigant. En salle le 18 novembre.

Un biofilm à la hauteur de l’icône ?

Simone – Le voyage du siècle

Elsa Zylberstein rêvait depuis très longtemps d’un film consacré à Simone Veil, véritable icône de la société française, connue notamment pour avoir mené le combat pour le droit des femmes à l’avortement dans les années 1970. Réalisé par Olivier Dahan (La môme La vie en rose), Simone, le voyage du siècle retrace le parcours d’une femme rescapée adolescente du camp d’Auschwitz, qui deviendra au fil des ans l’une des politiciennes les plus influentes de France et d’Europe. Violemment contesté à son époque, le discours de celle qui fut aussi la première présidente du Parlement européen trouve encore aujourd’hui un écho férocement actuel. En salle le 23 décembre.

Digne d’une Palme d’or ?

Triangle of Sadness (Sans filtre)

Depuis le mois de mai, Ruben Östlund fait partie du club sélect des doubles palmés du Festival de Cannes. Cinq ans après The Square, le cinéaste suédois a de nouveau remporté la Palme d’or, cette fois grâce à Triangle of Sadness, une satire sociale féroce. Dans ce long métrage tourné en anglais, Harris Dickinson et Charlbi Dean prêtent leurs traits à un couple d’influenceurs dont l’harmonie est bousculée par un évènement d’apparence anodin. Comme souvent dans le cinéma de celui qui nous avait en outre offert l’excellent Force majeure, tout part en vrille dans ce film où Woody Harrelson tient également un rôle. En salle le 14 octobre.