Après une saison estivale au cours de laquelle d’excellents films québécois ont pris l’affiche, d’Arsenault & Fils à Confessions en passant par Lignes de fuite et Les tricheurs, notre cinéma national s’annonce tout aussi alléchant au cours des prochains mois.

Au nord d’Albany

Finaliste aux Oscars en 2019 grâce à son court métrage Marguerite, Marianne Farley propose cet automne son premier long métrage à titre de réalisatrice. Mettant en vedette Céline Bonnier et Zeneb Blanchet, Au nord d’Albany relate le parcours d’une mère et de sa fille, en fuite de quelque chose aux États-Unis, forcées de faire une halte de quelques jours dans un minuscule village des Adirondacks à cause d’une panne de voiture. L’atmosphère y est tendue et laisse deviner un récit comportant bien des mystères. En compagnie du coscénariste Claude Brie, la cinéaste a laissé courir son imagination en s’inspirant d’un évènement anxiogène qu’elle a elle-même vécu il y a quelques années. Eliott Plamondon, Rick Roberts, Naomi Cormier, Kelly Depeault, Sean Tucker, Janet Land et Frédéric Pierre soutiennent les deux têtes d’affiche. En salle le 2 décembre.

Chien blanc

Après avoir porté à l’écran – avec grand succès – le roman de Geneviève Pettersen La déesse des mouches à feu, Anaïs Barbeau-Lavalette s’attaque cette fois au célèbre bouquin de Romain Gary en cosignant le scénario de cette adaptation avec Valérie Beaugrand-Champagne. Chien blanc, qui ouvrira le festival Cinemania le 2 novembre, met en scène l’écrivain lui-même, au moment où les États-Unis explosent sous les tensions raciales après l’assassinat de Martin Luther King. Romain Gary accueille alors chez lui, avec son amoureuse Jean Seberg, militante pour les droits civiques, un chien abandonné, dressé pour sauter à la gueule des Afro-Américains. Le toujours remarquable Denis Ménochet (Jusqu’à la garde, Grâce à Dieu) et l’actrice canadienne Kacey Rohl (White Lie) en sont les têtes d’affiche. En salle le 9 novembre.

Falcon Lake

Lancé à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes, où il fut fort bien accueilli, le premier long métrage de Charlotte Le Bon à titre de réalisatrice ouvrira le Festival du nouveau cinéma de Montréal avant de prendre l’affiche en salle dans la foulée. Falcon Lake est une libre adaptation d’Une sœur, un roman graphique de Bastien Vivès, dont l’intrigue a été transposée au Québec par la comédienne, qui cosigne le scénario avec François Choquet. Mettant en vedette Joseph Engel, Sara Montpetit, Monia Chokri et Karine Gonthier-Hyndman, Falcon Lake relate l’histoire de Bastien, un adolescent de 13 ans, qui quitte Paris avec sa famille pour le calme d’un chalet au bord d’un lac québécois, où sa mère, Violette, a grandi. En salle le 14 octobre.

Je vous salue salope – La misogynie au temps du numérique

Dans ce long métrage documentaire, les réalisatrices Léa Clermont-Dion et Guylaine Maroist suivent quatre femmes et un homme, d’ici et d’ailleurs, particulièrement touchés par la cyberintimidation. La vague de dénonciations survenues dans la foulée du mouvement #metoo en 2017 a eu un effet de ressac, lequel fait en sorte qu’une misogynie décomplexée et violente s’exprime plus que jamais sur les réseaux sociaux. À travers le quotidien de victimes ayant fait le choix de la parole, se pose en filigrane une question fondamentale : pourquoi, d’hier à aujourd’hui, s’en prend-on systématiquement aux femmes ? Bonne question. En salle le 9 septembre.

Les 12 travaux d’Imelda

Fort des trois courts métrages dans lesquels il interprète lui-même un personnage directement inspiré de sa grand-mère, Martin Villeneuve propose cette fois un long métrage. Cinq nouveaux chapitres s’ajoutent aux trois déjà existants, couvrant ainsi les 12 dernières années d’une femme centenaire ayant voulu vivre sa vie jusqu’au bout en relevant les défis les plus fous. Robert Lepage, Ginette Reno, Michel Barrette, Antoine Bertrand, Anne-Marie Cadieux, Yves Jacques et plusieurs proches du cinéaste, tous présents pour le simple plaisir d’y être, font notamment partie de cette aventure cinématographique orchestrée totalement en marge du système. En salle le 28 octobre.

Niagara

Les scènes fortuites, un long métrage que Guillaume Lambert avait tourné avec trois bouts de ficelle, était prometteur. Quatre ans plus tard, l’acteur et scénariste propose Niagara. Dans ce film qui ouvrira le Festival de cinéma de la ville de Québec le 8 septembre, François Pérusse, Éric Bernier et Guy Jodoin incarnent trois frères quinquagénaires qui se retrouvent après la disparition de leur père, mort en se soumettant au fameux Ice Bucket Challenge. Une distribution éclatante a été réunie autour des trois hommes, dans laquelle on retrouve Véronic DiCaire, Katherine Levac, Ariel Charest, Élisabeth Chouvalidzé, Marcel Sabourin et Marie Eykel, pour un long métrage rendant hommage aux familles en quête de sens. En salle le 16 septembre.

La switch

PHOTO FOURNIE PAR FILMOPTION INTERNATIONAL

François Arnaud tient le rôle principal dans La switch, un film de Michel Kadinsky.

Dans ce long métrage tourné dans le nord de l’Ontario par le réalisateur canadien d’origine polonaise Michel Kadinsky (Hotel Congress), François Arnaud interprète un soldat en choc post-traumatique, qui essaie de réintégrer la société à son retour d’Afghanistan. Cette réinsertion dans un endroit paisible et isolé constituera un défi pour cet homme, véritable arme vivante, entraîné à réagir de façon décisive dans des situations de vie ou de mort. Inspiré de l’histoire d’un vrai tireur d’élite, La switch met également en vedette Roch Castonguay, Lothaire Bluteau et Sophie Desmarais. « C’est un rôle intense, pour lequel j’ai beaucoup travaillé ! », a déclaré François Arnaud. En salle le 11 novembre.

Tu te souviendras de moi

Trente-deux mois après une sortie avortée, d’abord prévue le 20 mars 2020, Tu te souviendras de moi prendra enfin l’affiche dans les salles québécoises, quelques jours après avoir ouvert le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Mettant en vedette Rémy Girard, Karelle Tremblay, Julie Le Breton, David Boutin et France Castel, cette adaptation de la pièce de François Archambault, réalisée par Éric Tessier (5150, rue des Ormes et Junior majeur au cinéma ; Fugueuse à la télé) repose sur la rencontre entre un historien à la mémoire défaillante et une jeune femme évoluant dans un monde où la mémoire collective a du mal à se transmettre aux nouvelles générations. En salle le 4 novembre.

Viking

Au cours des dernières années, Stéphane Lafleur a souvent prêté son talent à d’autres à titre de monteur, mais cette fois, le cinéaste est enfin de retour derrière la caméra, huit ans après Tu dors Nicole. Coécrit avec Éric K. Boulianne (Avant qu’on explose, Menteur), Viking met en vedette Steve Laplante, Larissa Corriveau, Fabiola N. Aladin et Hamza Haq. Et constitue à ce jour le projet le plus ambitieux de celui qui nous a en outre offert Continental, un film sans fusil. Cette comédie de science-fiction à l’humour décalé relate les aventures de volontaires recrutés pour former l’équipe B d’une première mission habitée sur Mars. La première mondiale de Viking aura lieu bientôt au festival de Toronto, où il est sélectionné dans la section compétitive Platform. En salle le 30 septembre.

23 décembre

PHOTO KARINE DUFOUR, FOURNIE PAR MAISON 4:3

François Arnaud et Catherine Brunet sont deux des têtes d’affiche de 23 décembre, un film écrit par India Desjardins, réalisé par Miryam Bouchard.

L’ambition avouée de la scénariste India Desjardins est de créer avec 23 décembre un classique de Noël québécois à la Love Actually, dominé par des personnages féminins forts. « Avec de la vraie neige et des petites lumières qui scintillent », a-t-elle précisé au moment du tournage. Constitué d’un chassé-croisé entre différents personnages, ce film choral met en outre en vedette Virginie Fortin, Catherine Brunet, Bianca Gervais, François Arnaud et Stéphane Rousseau. La réalisation a été confiée à Miryam Bouchard, à qui l’on doit notamment Mon cirque à moi, et qui a aussi signé Lignes de fuite en coréalisation avec Catherine Chabot. Le pari sera-t-il tenu ? Réponse le 25 novembre.