Treize ans après Avatar, et des recettes de près de 3 milliards plus tard, Avatar : The Way of Water, de James Cameron, nous plonge de nouveau dans les merveilles de Pandora. Entrevues avec quatre jeunes comédiens et le coproducteur Jon Landau.

« En dépit des années qui ont passé, notre vision de Pandora n’a pas changé, car, pour nous, Pandora est une métaphore du monde dans lequel on vit, indique d’emblée Jon Landau en entrevue virtuelle avec La Presse. Jim [surnom de James Cameron] a cette faculté particulière d’aborder dans ses films des thèmes des années avant leur temps. Quand, en 1994, il a commencé à écrire Avatar, les gens ne parlaient pas des enjeux discutés dans le film à sa sortie. Nous poursuivons dans la même lignée avec Avatar : The Way of Water. »

Ainsi, Jake Sully (Sam Worthington), Neytiri (Zoe Saldaña) et leurs quatre enfants doivent faire face à une situation que beaucoup d’humains vivent toujours aujourd’hui : devoir quitter son toit pour fuir la guerre.

Avant de raconter les péripéties du nouveau chapitre, récapitulons.

PHOTO FOURNIE PAR 20TH CENTURY STUDIOS

Tuk (Trinity Bliss)

Environ dix ans se sont écoulés depuis la fin des hostilités et le départ des humains envahisseurs de Pandora. Jake, qui n’est plus dans le corps d’un avatar mais un Na’vi à part entière, et Neytiri vivent des jours heureux au sein du clan Omatikaya. Quatre enfants se sont ajoutés à leur famille : Neteyam, Kiri, Lo’ak et Tuk. On pourrait presque dire qu’ils sont cinq, puisqu’un jeune humain nommé Spider est toujours dans les parages.

Le bonheur prend abruptement fin lorsque des vaisseaux de « Ceux qui viennent du ciel » arrivent dans l’atmosphère de Pandora. Puis, une immense base d’opérations est érigée. Les humains ne veulent plus simplement piller le précieux unobtainium, mais s’établir sur Pandora pour sauver leur espèce d’une Terre bientôt inhabitable. Toutefois, Jake et les guerriers Omatikaya leur mettent des bâtons dans les roues grâce à des attaques stratégiques coordonnées par l’ancien marine. Ce dernier devient donc la cible d’une force spéciale composée d’avatars lourdement armés.

Pourchassée, la famille Sully quitte à contrecœur la forêt pour un bord de mer lointain, chez les Metkayina. « En plus des enjeux du film précédent qui se poursuivent, nous avons les Sully qui sont maintenant des réfugiés et qui tentent d’intégrer un autre clan, souligne Jon Landau. Il y a aussi des adolescents en quête d’identité, qui cherchent un sens à leur vie alors qu’ils ont dû abandonner leur maison. N’est-ce pas la réalité de plusieurs jeunes aujourd’hui ? »

Les enfants au premier plan

L’exploration du monde aquatique de The Way of Water se fait principalement du point de vue des enfants Sully. Habitués aux hauteurs des immenses arbres et des montagnes flottantes Hallelujah, ils doivent apprendre à vivre dans l’eau et à cohabiter avec la faune et la flore sous-marine. Tsireya (Bailey Bass), fille de Ronal (Kate Winslet) et de Tonowari (Cliff Curtis), couple à la tête des Metkayina, guide les quatre jeunes. « Elle est pleine d’empathie et de gentillesse pour les autres, raconte Bailey Bass en entrevue téléphonique. Elle aime vraiment sa culture et son peuple, alors elle est très fière et heureuse quand ses parents lui donnent la responsabilité d’enseigner la voie de l’eau aux enfants Sully. »

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Tsireya (Bailey Bass)

Trinity Jo-Li Bliss, qui incarne la benjamine Tuk, raconte que ses jeunes collègues et elle ont d’abord dû apprendre bien des choses avant de tourner des scènes dans lesquelles leurs personnages sont eux-mêmes en apprentissage. « Nous avons eu des cours de maniement de couteau, de langage des signes, de langue na’vi, de diction, de parkour, de plongée en apnée… », énumère la comédienne qui n’avait que quelques mois lorsque Avatar est sorti en 2009. « On nous a aussi enseigné l’archerie et le plongeon, ajoute Jack Champion, qui tient le rôle de Spider. L’entraînement a duré des mois, alors des liens forts se sont aussi formés entre nous. » Surnommé « garçon-singe » par Kiri, celui-ci impressionne par la manière dont il se déplace, court et saute. « De nombreuses personnes m’ont permis de devenir Spider, alors je dois les remercier. »

PHOTO FOURNIE PAR 20TH CENTURY STUDIOS,

Jack Champion incarne Spider

Avant même d’obtenir leurs rôles, les jeunes comédiens étaient au courant qu’ils allaient devoir se soumettre à un entraînement intensif et rigoureux. Toutefois, ils ignoraient jusqu’à tout récemment à quel point leurs personnages étaient centraux au film. « Parce que nous avons tourné pendant deux ans, du moins Jamie [Flatters] et moi, nous n’avions pas réalisé l’importance de nos performances dans le déroulement de l’histoire », admet Bailey Bass. « En auditionnant, je m’attendais à un rôle secondaire, alors de voir que nos personnages sont parmi les principaux est assez exceptionnel », seconde Jamie Flatters.

La (les) suite

Alors qu’il aura fallu attendre 13 ans pour voir la suite du plus grand succès cinématographique de tous les temps, trois autres chapitres – prévus pour 2024, 2026 et 2028 – sont déjà en chantier et en partie tournés.

Entre Avatar et The Way of Water, les façons de s’imprégner du monde des Na’vi étaient peu nombreuses. Il y a eu le spectacle Toruk – Le premier envol du Cirque du Soleil, un jeu vidéo, quelques BD et le parc d’attractions Pandora – The World of Avatar à Walt Disney World.

Lisez notre article sur les 10 ans d’Avatar

PHOTO FREDERIC J. BROWN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Jon Landau à la première d’Avatar : The Way of Water, lundi

Alors, outre les nouveaux films, comment sera-t-il possible de s’évader sur Pandora de temps à autre ? « Nous aimerions ouvrir des parcs d’attractions dans les autres Disney du monde. Nous travaillons avec Ubisoft sur un nouveau jeu. Puis sur un autre jeu pour appareils mobiles. Nous envisageons de lancer une série de romans, dévoile Jon Landau. Nous croyons que certaines histoires doivent être racontées au cinéma, puis il y en a d’autres qui nous permettent d’aller plus en profondeur grâce à d’autres médiums. »

Mais, tel qu’il le mentionne dans les notes de production, la priorité pour James Cameron sera toujours le grand écran. « Je ne crois pas qu’il y a quelque chose que j’ai besoin de dire cinématographiquement que je ne dirai pas au cours de ces quatre prochains films. »

Avatar : The Way of Water (Avatar : La voie de l’eau, en version français) est présenté en salle.