L’actrice française Adèle Haenel quitte le cinéma en rébellion face à la « complaisance » d’une industrie qui protège les agresseurs sexuels.

« Je pars, je me mets en grève, je rejoins mes camarades pour qui la recherche du sens et de la dignité prime sur celle de l’argent et du pouvoir », a-t-elle annoncé dans une lettre acerbe à l’endroit du milieu du cinéma publiée dans l’hebdomadaire français Télérama.

Lisez la lettre sur le site de Télérama

Elle condamne « la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels et, plus généralement, la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère écocide raciste du monde tel qu’il est. »

L’actrice s’était retirée des écrans après la cérémonie des Césars en 2020, durant laquelle le réalisateur Roman Polanski, accusé par plus d’une dizaine de femmes d’inconduites sexuelles, a remporté le prix de la meilleure réalisation pour son film J’accuse. « C’est une honte, la honte ! », s’était indignée Adèle Haenel en quittant la salle.

Trois ans plus tard, elle dénonce l’hypocrisie d’une industrie qui « capitalise » les luttes sociales « sur notre dos sans donner aucune force à notre mouvement. » « Je le redis : la HONTE », se scandalise-t-elle.

Adèle Haenel participera à la pièce de théâtre de Gisèle Vienne, présentée dans le cadre du Festival TransAmériques du 31 mai au 3 juin à l’Usine C, à Montréal.