Notre envoyé spécial sur la Croisette fait un compte rendu des dernières nouvelles du Festival de Cannes.

(Cannes) Des personnages d’il y a 500 ans toujours pertinents !

Alicia Vikander et Jude Law ont rencontré lundi les journalistes lors d’une conférence de presse tenue en marge de la présentation, la veille, de Firebrand (Le jeu de la reine), premier film anglophone du cinéaste brésilien Karim Aïnouz. L’interprète de Catherine Parr, la sixième femme du roi Henri VIII, a été étonnée de voir à quel point cette femme a mis de l’avant des idées féministes. « Elle a écrit des livres et s’est exprimée de sa propre voix, a fait remarquer l’actrice. Je ne crois pas que les émotions et les comportements humains aient tellement changé en 500 ans. Se replacer dans le contexte de l’époque fait cependant réaliser comment chaque moment de l’existence est fragile. » Jude Law, l’interprète d’Henri VIII, voit de son côté la monarchie britannique comme du théâtre. « Je ne suis pas vraiment ce qui s’y passe, mais le chapitre auquel nous faisons écho dans le film est vraiment intrigant. Je suis davantage obsédé par le théâtre, cela dit. »

Michelle Yeoh, femme de l’année

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Michelle Yeoh était à Cannes pour y recevoir le prix Women in Motion lors de l’une des soirées les plus courues du festival.

Elle n’est pas à l’affiche d’un film présenté au festival, mais Michelle Yeoh est venue à Cannes pour y recevoir un insigne honneur, au cours de l’une des soirées mondaines les plus courues. L’actrice, lauréate de l’Oscar de la meilleure actrice il y a deux mois, a reçu sur la Croisette le prix Women in Motion, une distinction attribuée par la marque Keurig, laquelle récompense chaque année une femme influente dans le milieu du cinéma. L’actrice a déclaré que le succès d’Everything Everywhere All at Once est bien la preuve que les nouvelles idées intéressent le public. « Il s’agit de simplement repousser les limites et de refuser ce que l’on considère comme la manière normale. Selon la manière normale, est-ce qu’Everything Everywhere All at Once aurait même été nommé aux Oscars ? Il y a cinq ou dix ans, non, sans doute. »

Jennifer Lawrence, productrice

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Jennifer Lawrence a mis sa notoriété au service du documentaire Bread and Roses, réalisé par Sahra Mani, en agissant à titre de productrice.

C’est à titre de productrice que Jennifer Lawrence a monté les marches du Grand Théâtre Lumière cette année. L’actrice américaine s’est en effet engagée dans la production du documentaire Bread and Roses, présenté en séance spéciale. Réalisé par Sahra Mani, ce documentaire suit en temps réel trois femmes afghanes, dont les conditions de vie ont radicalement changé depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021. « Nous regardions tout ça depuis les États-Unis au moment où l’on entrevoyait la possibilité que l’arrêt Roe c. Wade soit remis en cause, a déclaré Jennifer Lawrence au journal Variety. Nous nous sentions impuissants et frustrés. Nous estimions qu’il était important de sortir ces questions du cycle de nouvelles pour vraiment sensibiliser les gens au drame que vivent ces femmes. Il y a finalement peu de choses qui nous séparent de ces pays. Soyons vigilants parce que la démocratie est tout ce que nous avons. Et elle est en recul. »